«Nous comprenons le cri de douleur des femmes, l’engagement de la Police sera total»


«Giulia Cecchettin représente actuellement toutes les femmes décédées aux mains d’un homme. Elle est notre voisine, notre camarade de classe, notre meilleure amie. Cela est également vrai pour ceux qui, comme nous tous dans la Police d’État, depuis les sections spécialisées de la Flying Squad jusqu’au sommet, ont travaillé chaque jour pendant plus de dix ans, du matin au soir, pour sauver chaque Giulia. Les commentaires des femmes sur le poste de Police sont une explosion de colère. Je ne les interprète pas comme une critique de nos actions, mais comme un cri de douleur. Ils sont le bruit de l’indignation. Nous nous en occuperons. » Le préfet Vittorio Rizzi, chef adjoint de la police, s’est toujours impliqué personnellement dans la formation et la sensibilisation contre la violence à l’égard des femmes. Nous le rencontrons au Viminale après le discours qu’il a prononcé à l’Université La Sapienza de Rome, le dernier d’une longue série, et après les presque 7 mille commentaires qui ont inondé le post sur Instagram dans lequel la police avait publié les vers déchirants de la poète Cristina Torres Cáceres. Les mêmes cités par Elena Cecchettin, la sœur de Giulia.

Préfet, vous vous y attendiez ? Les femmes qui écrivent se plaignent d’abandon, de sous-estimation et d’incompréhension de la gravité de la situation de la part de la police.

Chaque mort comme celle de Giulia est une défaite. Avec ce poste, nous avons ouvert un espace qui est devenu le lieu pour accueillir le bruit de la douleur. Nous sommes devenus la cible. Et c’est logique : quand on se fâche, on se fâche contre l’institution, contre ceux qui représentent le pays qui doivent éviter ces drames. Nous reprenons le cri de douleur et je nie qu’il y ait eu des censures. En effet, si jamais des situations surviennent dans lesquelles l’intervention n’a pas été efficace, nous en assumerons la responsabilité. Accueillez le bruit si une rançon s’ensuit. Giulia peut être l’étoile directrice pour nous renforcer dans notre engagement.

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Dans nos 17 écoles de police destinées aux cadres et fonctionnaires, tous les modules d’enseignement abordent le thème des violences de genre et nous disposons depuis plus de treize ans de l’Observatoire contre toutes les formes de discrimination. On ajoute ça à la formation de base au travail. Je parcours moi-même l’Italie pour expliquer pourquoi la Convention d’Istanbul considère la violence contre les femmes comme une violation des droits de l’homme. Nous ne devons pas seulement faire de la prévention et de la répression. Nous devons créer une culture.



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