Nous avons peu appris de la gestion des crises pendant le coronavirus : réviser à temps le droit des catastrophes et des situations d’urgence | avis

Lorsque les dernières mesures corona ont été levées, il y a eu un soupir de soulagement. Mais qu’avons-nous appris de la gestion de crise ? Il semble que ce ne soit pas grand-chose, estime Adriaan J. Wierenga.

Lorsque le virus corona a commencé à se propager dans toute sa violence, il est rapidement devenu évident que la loi d’urgence relative à la lutte contre les maladies infectieuses n’était pas suffisante pour faire face à cette crise sanitaire. Celui-ci explique comment gérer les personnes (potentiellement) infectées : quarantaine et isolement.

Cependant, cette épidémie a montré que c’était précisément la partie saine de la population qui devait être protégée. La loi municipale d’urgence a été rapidement saisie pour fermer commerces et établissements de restauration, imposer des mesures d’un mètre et demi et interdire les rassemblements.

Cependant, la loi communale d’urgence, qui date de 1851, est destinée aux catastrophes locales et de courte durée et aux troubles de l’ordre public. Il a désormais été déployé dans tout le pays pendant près de neuf mois, jusqu’à l’adoption de la loi temporaire Corona. Il a fourni à toutes les mesures la base juridique nationale requise.

Les crises sont souvent imprévisibles

Peu de temps après, un couvre-feu a également été instauré, une restriction considérable de la liberté de mouvement des personnes, prévue à l’époque en temps de guerre. Cela a été fait sur la base d’une autre base juridique issue de la loi d’état d’urgence. Au total, il s’agissait donc d’un patchwork de constructions juridiques factices pour faire face à cette crise.

À l’heure actuelle, des adaptations du droit d’urgence sont en cours à La Haye, mais à mon avis elles ne sont pas assez vastes et sont inutilement complexes. La loi sur la lutte contre les maladies infectieuses a déjà été modifiée, mais uniquement pour lutter contre la même maladie que le coronavirus. Cependant, il n’est jamais possible de prédire ou de prévoir pleinement les crises ou catastrophes futures, et encore moins d’établir une loi précise pour tout.

Un exemple simple est qu’en raison de la crise du coronavirus, les gens se demandent combien de lits IC devraient être disponibles, mais que se passe-t-il si vous êtes confronté à un autre type de pandémie, pour laquelle un équipement de dialyse rénale est par exemple nécessaire ? Et que faire en cas d’attaque numérique à grande échelle ou de coupures électriques prolongées ? Les crises, leur évolution et les mesures nécessaires sont souvent imprévisibles. Vous n’avez alors aucune utilité pour des lois très spécifiques.

Organiser correctement l’autorité

Le fait que le législateur soit revenu à une loi locale ancienne mais très efficace indique déjà que nous devrions nous en inspirer lors de la révision de la loi d’état d’urgence. En droit municipal d’urgence, les pouvoirs sont clairs, tout comme le contrôle de ces pouvoirs. Il s’agit d’un pouvoir très souple, dans lequel aucune distinction n’est faite entre les différents types de crises ou de catastrophes pouvant toucher une commune ou une région. En cas de désordre grave ou de sinistre, le maire peut prendre toutes les mesures nécessaires pour maintenir l’ordre public ou limiter le danger.

Transformez le cœur du droit d’urgence en une juridiction ouverte et flexible. Déterminez clairement qui a cette autorité, par exemple le ministre de la Sécurité et de la Justice. Le contrôle incombe alors au Parlement, tant au Sénat qu’à la Chambre des représentants. De cette façon, vous pouvez changer rapidement et la population sait clairement ce que l’on attend d’elle. Cela peut sauver des vies lors de certaines calamités ou catastrophes, y compris les plus imprévisibles.

Il est important que l’enquête parlementaire prévue sur la crise du coronavirus ait lieu. Regardez surtout ce que nous pouvons apprendre de cette crise pour l’avenir. En ce qui me concerne, une première leçon est qu’une loi d’état d’urgence adéquate et à l’épreuve du temps est nécessaire. Vous disposez alors d’une solide boîte à outils juridiques dans laquelle vous pouvez puiser en cas de futures crises nationales ou internationales (imprévisibles).

À l’heure actuelle – en temps de paix – une révision approfondie est nécessaire pour que vous, en tant que gouvernement, soyez prêt à affronter la prochaine crise.

Adriaan J. Wierenga est spécialiste du droit de l’urgence et chercheur à l’Université de Groningue



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