Les Belges reçoivent beaucoup de médicaments dans leurs dernières années de vie, et ces médicaments ne sont souvent plus utiles. C’est ce qui ressort de l’analyse de la consommation de drogues des plus de 75 ans parmi les membres des Mutualités socialistes. La recherche montre, entre autres, qu’un tiers des patients palliatifs reçoivent des médicaments inappropriés, tels que des médicaments anti-cholestérol, qui ne sont utiles qu’à long terme. La caisse d’assurance maladie souhaite donc une réglementation plus « fondée sur des preuves ».
Les médicaments hypocholestérolémiants tels que les statines aident à prévenir les maladies cardiovasculaires, mais pour les patients dont l’espérance de vie est très courte, les avantages ne l’emportent plus sur les effets secondaires ou les risques. Dans la littérature, un tel usage de médicaments est considéré comme inapproprié, et la caisse d’assurance maladie a donc enquêté sur l’utilisation de « médicaments potentiellement inappropriés » chez les plus de 75 ans.
Cela montre que la moitié de ce groupe s’est vu prescrire au moins un médicament potentiellement inapproprié au cours des trois derniers mois de sa vie. Chez les patients palliatifs, groupe dont l’espérance de vie peut être mieux estimée, celle-ci est encore d’un tiers.
Citation
Dans la dernière phase de la vie, l’accent doit principalement être mis sur le confort et la qualité de vie, par exemple le soulagement de la douleur.
Cela concerne en partie l’extension des réglementations existantes, mais « l’usage inapproprié de drogues » est également en cours de démarrage. « Une médication inappropriée augmente le risque pour le patient et augmente inutilement le coût pour notre sécurité sociale », explique Bart Demyttenaere, directeur de la politique médicale à la caisse d’assurance maladie. « Dans la dernière phase de la vie, l’accent doit être mis sur le confort et la qualité de vie, par exemple le soulagement de la douleur. »
Centres de soins résidentiels
Dans les centres d’hébergement, la situation semble meilleure en termes d’utilisation inappropriée des médicaments. SocMut l’explique par son focus particulier sur la polymédication. Après tout, l’utilisation de plusieurs substances pendant une longue période augmente le risque d’effets secondaires, d’interactions indésirables et de blessures ou de troubles liés aux médicaments.
Les plus de 75 ans représentent 8 % des affiliés à la caisse d’assurance maladie, mais ils reçoivent un quart de tous les médicaments. La consommation de médicaments dans ce groupe a augmenté de 4 % entre 2011 et 2019.
15 médicaments différents
Au douzième mois avant le décès, une personne de plus de 75 ans se voit prescrire sept médicaments différents, mais au cours du dernier mois, il y en a déjà quinze. Les mutuelles socialistes soulignent que cela peut encore être une sous-estimation, car les données sur la plupart des médicaments non remboursés (sédatifs et somnifères, certains antalgiques) manquent.
Afin d’éviter une consommation trop importante et inappropriée des médicaments, la caisse d’assurance maladie souhaite plus d’écoute du patient, en plus de sensibiliser les médecins et les patients et de les responsabiliser.
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