Nicolas : "Mon hybride Under 21 peut encore s’améliorer. Gnonto jouera la pointe"

L’entraîneur Azzurrini s’exprime avant de partir pour l’Euro en Roumanie : « Nous avons utilisé de nombreux modules pour améliorer les caractéristiques des garçons. Pellegri mérite de l’espace »

Le sourire sur son visage démontre plus que des mots à quel point le travail vers le Championnat d’Europe des moins de 21 ans est fructueux. Paolo Nicolato, avant de partir pour la Roumanie, a fait le point sur la situation des Azzurrini, avec une insistance particulière sur les systèmes de jeu. On en parle toujours beaucoup et souvent à tort, étant donné que désormais partout en Europe, les équipes sont de plus en plus hybrides, capables de changer leur composition en fonction de la situation, des adversaires, des besoins du match. « Il y a beaucoup de débats sur les systèmes de jeu, mais il ne devrait pas y avoir l’idée que c’est un système qui vous fait gagner ou perdre des parties. Celui qui pense que c’est dépassé par 30 ans : il n’y a pas de module offensif ou défensif, il y a des modules plus adaptés aux joueurs et d’autres moins adaptés. Dans les éliminatoires, sur 10 matchs, nous avons joué 7 avec le 4-3-3, un avec le 4-2-3-1 et deux avec le 3-5-2, plus des matchs amicaux avec le 3-5-2. Un entraîneur doit être capable d’enseigner tous les systèmes, ensuite on pense aux joueurs et à la stratégie. Le football va dans une autre direction, il a évolué, il faut mettre les joueurs en situation d’exprimer leur talent. Le 3-5-2 en moins de 21 ans est né parce qu’on n’a jamais eu d’ailiers disponibles pour faire le 4-3-3 et parce que tous nos défenseurs dans les clubs jouent à 3. Ce n’était pas mon choix individuel, c’était fait pour goûts personnels. Cela fait 35 ans que j’entraîne et depuis 30 je défends à 4 ans, mais s’il y a besoin, je ferai autre chose ».

En perspective

Ce sont peut-être justement les défaites amicales face à l’Angleterre et à l’Allemagne qui ont pollué la vision de cette équipe, mais il convient aussi de relativiser les choses : en deux ans avec Nicolato, l’Italie n’a perdu que deux matchs, la Suède dans la foulée. l’été-Covid et en prolongation contre le Portugal en quart de finale du Championnat d’Europe 2021. Jouant avec le 3-5-2 ou avec le 4-3-3 (mais en sacrifiant par exemple Colombo sur l’aile droite). Surtout en valorisant des gars qui n’ont peut-être même pas joué dans leur club : Frattesi, Scamacca, Pinamonti, Salvatore Esposito, Rovella, pour ne citer qu’eux… Et justement sur ces hypothèses Nicolato établit : « Mon avenir ne m’intéresse pas moi, je pense différemment, je pense à tirer le meilleur de mes garçons, et ces dernières années, nous avons valorisé beaucoup d’entre eux. En Italie, nous pensons au résultat mais ce type d’évaluation ne m’intéresse pas, ou plutôt cela ne devrait pas être le seul critère ».

Gnonto

L’entraîneur a également parlé de Willy Gnonto, qui rejoindra l’équipe des moins de 21 ans après ses engagements avec l’équipe nationale senior : « Je le vois comme un attaquant – explique Nicolato -, même un premier attaquant avec des caractéristiques particulières, je le vois moins sur le ailier, mais si par nécessité il l’a fait en équipe nationale et en club et donc il peut aussi jouer comme ailier, mais mon sentiment est qu’il n’est pas un ailier classique. Au contraire, un des deux à l’avant, ou attaquant central dans le 4-3-3, parce qu’il attaque très en profondeur, il sait flotter sur la ligne adverse, il a son point de départ dans les derniers mètres ». Un autre attaquant sur lequel Nicolato compte beaucoup est Pietro Pellegri : « Le maillot de l’équipe nationale doit être mérité, il doit être donné à ceux qui le méritent, c’est la ligne que nous avons toujours tenue. Et Pellegri le mérite. Il se débrouille très bien, compatible avec son statut de joueur qui n’a pas beaucoup joué et qui n’a pas joué 90 minutes depuis longtemps. Il est en forme, il nous donne tout, il n’a jamais arrêté de s’entraîner et ça n’a pas été facile pour lui. Je parie beaucoup sur Pietro, il a la volonté de faire beaucoup de bien. Il y a cette inconnue d’un garçon qui a très peu joué. Dans le département offensif, à part Cambiaghi, les autres ont tous peu joué. Colombo un peu plus mais dans le dernier tiers du championnat il a moins joué, pas de Cancellieri, pas de Pellegri, Gnonto oui et non. L’inconnu, si nous en avons un, est là. Sur les trois matchs, ça pourrait être un problème ».

Groupe

En revanche, le coach a une grande confiance : « Construire le groupe a été beaucoup plus simple que prévu, je m’y attendais mais pas à ces niveaux. Ce sont tous des gars qui ont travaillé avec moi, je m’attendais à une entrée simple mais pas tant que ça. On est bien ensemble : ça ne garantit pas des résultats mais ça augmente les chances, du point de vue de l’équipe c’est plus complexe mais avec ces ingrédients on saura dans quelle équipe on va s’aligner. J’espère vivre des émotions importantes et fortes et les partager. Les résultats dépendent jusqu’à un certain point de nous, car il faut aussi tenir compte de la qualité des adversaires. J’espère que cette expérience s’ajoutera aux précédentes. L’espoir, plus que l’ambition qui a toujours été là, c’est de s’améliorer encore. Ce qui compte le plus, c’est de partager des émotions qui nous lient à jamais.



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