New York fou de Sinner. Jannik en mission : voici les clés pour remporter la finale


Contre son ami Draper, le bleu poursuit un autre rêve : après l’Open d’Australie, il peut être le premier roi italien de l’US Open

par notre correspondant GB Olivero

6 septembre 2024 (modifié à 00:37) – NEW YORK (ÉTATS-UNIS)

Peut-être qu’un jour nous réaliserons vraiment ce que nous voyons. Le tort que nous ne devons pas faire à Jannik Sinner est de considérer ses exploits comme acquis ou ses victoires comme faciles. Il n’y a rien de facile et il y a tellement d’épique dans l’histoire de ce jeune champion de raquette. New York devient fou de lui, pour son style sec sur le terrain et élégant en dehors, contrastant ainsi avec le buzz ennuyeux d’Arthur Ashe. Pendant que Jannik Sinner joue contre Daniil Medvedev, des pizzas et des bouteilles de vin défilent dans les premiers rangs des tribunes : c’est l’Amérique.

hommage au pécheur

Mais sur la balle de match, finalement, tout le monde s’arrête et le silence règne : hommage à un champion exceptionnel qui, après avoir battu le Russe en quarts de finale, défiera aujourd’hui à 21 heures, heure italienne, Jack Draper pour devenir le premier joueur italien en finale de l’US. Ouvrir. Jannik écrit l’histoire, une pièce à la fois, exactement comme il l’aime. Rien n’est acquis, tout est merveilleux. Y compris le déroulement d’un match pas beau mais intéressant d’un point de vue tactique et en tout cas toujours maîtrisé par Jannik. Il a gagné au tennis mais aussi aux échecs, démolissant avec son bras et sa tête les certitudes d’un grand joueur comme Medvedev, dans un mauvais soir. Sinner a triomphé en suivant de nouvelles voies, en quittant la zone de confort qui risquait pourtant d’être appréciée des Russes et en s’aventurant dans des territoires inexplorés jusqu’il y a quelque temps et encore peu connus. Cette décision n’a pas bien fonctionné en termes de pourcentage, mais elle a tout de même gâché les plans de Daniil. Et quelques points importants suite à des ballons courts sont quand même arrivés.

services et volley-ball

Puis, au début du troisième set, Jannik s’est appuyé sur services et volley-ball: six points sur six au partiel et un résultat global flatteur de neuf sur onze. Medvedev répond très loin sur le premier et Jannik voulait éviter de se retrouver dans la toile d’araignée. Daniil ne savait donc pas à quoi s’attendre. Ne vous laissez pas tromper par le 6-1 qu’il a obtenu dans le deuxième set : Sinner a eu des balles de break dans trois des quatre tours de service du Russe et le score clair était avant tout une coïncidence, dictée également par le seul éclair de l’authentique Medvedev. Le Russe a mal servi, pas tant en pourcentage (meilleur que celui de l’Italien) mais en termes d’efficacité : le ballon n’a pas pénétré, il n’a pas blessé Sinner, qui a su prendre le contrôle de l’échange à droite. dès le départ avec des retours très profonds. À la fin du troisième set, les Bleus avaient obtenu neuf balles de break sur les onze tours de service de Daniil : des chiffres inimaginables. Même Jannik aurait pu mieux frapper : peut-être conditionné par l’idée d’aller directement au filet, il a lancé le ballon un peu trop en avant et a perdu le rythme du mouvement. Mais il a quand même réussi à se débrouiller, ne concédant que huit balles de break contre les quinze de son rival russe. Cette fois, Medvedev n’a pas pu suivre le rythme du numéro un mondial depuis la ligne de fond. Le quatrième set a été plus équilibré, Daniil a eu deux balles de break pour porter le score à 4-2 : ce danger a été éliminé, Jannik a fait le break décisif, clôturant le match en 2h39′.

la demi-finale

Le match contre Jack Draper, numéro 25 de l’ATP, sera un match complètement différent des autres et pas seulement parce que l’Anglais est le premier gaucher que l’Italien affronte dans le tournoi. Draper joue un beau tennis (tout à fait normal) mais aussi rentable (moins normal). Son bilan saisonnier est de 25 victoires et 17 défaites : on est très loin du 48-5 de Jannik mais les statistiques ne totalisent pas de points, comme la seule précédente remportée par Draper à Queen’s en 2021. L’Anglais a profité d’un bon tableau d’affichage. (oui il s’est glissé dans le trou laissé par l’Espagnol Carlos Alcaraz) grâce à un jeu agressif et lucide. Sur le dur de Flushing Meadows, lui retirer son service semble être un exploit : seulement 3 breaks en 63 matchs. Le pourcentage de premiers n’est pas élevé (54 %), mais les angles et les vitesses constamment variables ne fournissent pas de points de référence. La clé sera la réponse de Jannik et sa capacité à prolonger les échanges en faisant pression sur Draper. L’Anglais a un score négatif en points résolus après plus de neuf tirs et préfère les solutions rapides. Il vient souvent au filet même s’il suit rarement directement le service : sept fois par match jusqu’à présent. Jack ne souffre pas de pression : il a 89% de balles de break sauvées et 51% de balles de break exploitées, deux chiffres dans lesquels il est supérieur à Sinner (stationnaire à 64% et 43%).

L'Italien Jannik Sinner lève le poing après avoir remporté un point contre le Russe Daniil Medvedev, lors des quarts de finale de l'US Open de tennis, mercredi 1er septembre. 4 novembre 2024, à New York. (Photo AP/Adam Hunger)

avantage

Par rapport aux adversaires que Draper a affrontés jusqu’à présent, l’Italien a une performance de retour différente et une facilité de récupération qui obligeront l’Anglais à être très rapide pour avancer et couvrir le filet. Draper souffre physiquement des longs matchs et cela pourrait être un grand avantage pour Sinner. Pour renverser la prédiction, Jack doit jouer le match parfait et Jannik abaisse le niveau. Mais jusqu’à présent, il l’a constamment soulevé. Et ce n’est même pas une évidence : c’est le fruit du travail et du talent.





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