NDR-Sport: le réfugié ukrainien Shurman siffle le match d’Oberliga à Hambourg


Il n’y a pas de fautes grossières, mais il existe d’autres situations controversées. Par exemple, à la 33e minute, lorsque le défenseur de « Cordi » Dallas Aminzadeh a volé un centre du milieu de terrain HEBC Hendrik Diekmann vers son gardien Anton Lattke. Il n’y a pas de sifflet. « Mec, si ce n’est pas un retour », gémit un fan debout derrière le but.

Éloges de toutes parts pour l’arbitre ukrainien

Après la mi-temps, les duels se multiplient. Les choses deviennent mouvementées. Pour Shurman, la tâche est d’autant plus exigeante. « C’est devenu un peu délicat à partir de la 60e minute. Mais il a rapidement maîtrisé la situation », se félicite Andreas Bandt du comité d’arbitrage de la Fédération de football de Hambourg (HFV) : « Tout s’est bien passé. »

Shurman n’a distribué que trois cartons jaunes dans le match acharné. « Il était très calme, presque détendu. Je ne pense pas qu’on voit un arbitre aussi bon, même dans la ligue régionale. Il était vraiment bon », a déclaré l’attaquant Sinisa Veselinovic, auteur du but vainqueur 2-1 de Concordia.

Son entraîneur Pieper-von Valtier est également satisfait de la performance de Shurman. « Avec certaines décisions, j’ai pensé: oh, mais il lâche beaucoup. Il a fait preuve d’une ténacité internationale. Mais on pouvait voir qu’il avait déjà arbitré un match ou deux. »

L’arbitre de Bundesliga Ittrich s’occupe de Shurman

Après le coup de sifflet final, Shurman disparaît rapidement dans le vestiaire. Il fait un froid glacial ce soir. Vêtu de la combinaison d’entraînement officielle de la Fédération allemande de football (DFB), il entre dans le club-house quelques minutes plus tard.

Il l’a reçu en cadeau de l’arbitre de la Bundesliga de Hambourg, Patrick Ittrich. L’homme de 43 ans prend bien soin de Shurman et de sa famille depuis leur arrivée dans la ville hanséatique. Il s’est également arrangé pour que l’Ukrainien arbitre les matchs du HFV. Il n’est pas pertinent pour l’arbitre de la FIFA qu’il ne puisse désormais arbitrer que des matchs amateurs.

« Il faut faire quelque chose pour ne pas avoir à penser tout le temps à la guerre. Cela me donne l’occasion de déconnecter pendant deux heures », déclare l’arbitre, qui vient de la ville de Vyshneve, qui compte une population de 40 000.

Mère et frère vivent toujours en Ukraine

Lui et son frère ont construit une existence professionnelle dans la ville, qui n’est qu’à quelques kilomètres de Kiev. Tous deux gèrent un service de livraison de pizzas. Shurman se portait bien économiquement avant le début de l’invasion russe, en partie à cause de son revenu supplémentaire provenant de l’arbitrage. Maintenant, il doit s’inquiéter de perdre tout ce qu’il a construit.

Chaque matin, l’homme de 35 ans appelle sa mère et son frère, qui vivent toujours en Ukraine. Pour lui, il n’y avait pas d’autre alternative que de fuir sa patrie. « Nous sommes venus en Allemagne à cause de mon fils de cinq ans. Il a besoin d’un traitement médical spécial », explique Shurman.

Il y a donc une autre tragédie qui l’a amené à Hambourg. Malgré son destin, l’arbitre tente de projeter sa force tout au long de l’entretien. Tout comme il l’avait fait sur le terrain auparavant.

« J’espère chaque jour que la guerre finira »

Le prochain match de Shurman aura lieu mardi prochain. Ensuite, il dirigera le match de championnat d’État entre Rasensport Uetersen et TuRa Harksheide. Le nombre de rencontres qui suivront au niveau HFV sera décidé en Ukraine. « J’espère chaque jour que la guerre se terminera. Dès que ce sera le cas, nous reviendrons immédiatement », déclare Shurman.



ttn-fr-9