NCTV a mis en garde pendant des années contre la “polarisation” des partis politiques


Le coordinateur national du terrorisme, NCTV, a secrètement rendu compte de la “polarisation” des partis politiques ces dernières années. Dans des messages confidentiels adressés aux municipalités, à la police, aux ministères et aux services de renseignement étrangers, Denk est qualifié de porte-parole de l’intégrisme musulman. Selon le NCTV, le PVV contribue à la « radicalisation ». Cela ressort de 159 messages internes publiés après une demande Wob de CNRC

L’année dernière, le ministre de l’époque, Ferd Grapperhaus (Justice et Sécurité, CDA), avait assuré aux parlementaires qu’ils n’avaient jamais fait l’objet de reportages de NCTV. Le coordinateur suivrait uniquement les politiciens sur les réseaux sociaux pour évaluer la menace qui les pesait. Ce suivi n’a “rien à voir avec ce que fait ou pense ce politicien” mais n’est fait que pour “votre propre sécurité”, dit Grapperhaus à la Chambre† Les documents publiés montrent maintenant que la NCTV a effectivement utilisé des informations en ligne “sur les politiciens” pour des analyses sur les partis politiques.

Le NCTV dit que la Chambre n’a pas été mal informée. Afin de « bien estimer » les tendances et les phénomènes, comme le salafisme, selon NCTV, il est devenu « inévitable » que « les déclarations publiques des acteurs concernés (…) entrent en ligne de compte ». C’est pourquoi les déclarations des «individus» ont été interprétées, «également des politiciens», dit la NCTV.

Les analyses se sont retrouvées dans les soi-disant Internet Monitoring Weekly Messages : des rapports confidentiels avec lesquels la NCTV a informé d’autres organisations gouvernementales des développements entourant l’extrémisme.


Selon ses propres avocats, NCTV a opéré en violation de la loi, le ministre savait aussi

Think est couvert dans au moins six newsletters. Par exemple, le NCTV a averti en 2017 que le parti promeut l’idée que les musulmans aux Pays-Bas sont traités différemment des non-musulmans. “Cela peut alimenter la méfiance à l’égard du gouvernement et potentiellement alimenter des tendances anti-démocratiques.” Le NCTV semble également garder un œil sur la page Facebook de Denk ; sur ce point, “quiconque remet en question la manière de travailler” du parti serait qualifié d'”ennemi”, de “sioniste” ou de “nazi”. Le NCTV commente également les déclarations du député Think Tunahan Kuzu. En s’en prenant fortement à un rédacteur en chef turc réfugié, Kuzu soutiendrait “implicitement” “la politique du gouvernement turc”. Certains rapports indiquent que les principaux fondamentalistes musulmans ont émis une recommandation de vote pour Denk. Selon la NCTV, Denk “fonctionnerait comme une plate-forme politique pour le salafisme politique à la Chambre des représentants”.

D’autres parties sont également mentionnées dans les messages NCTV. En bref, l’attention est portée sur l’article 1 (maintenant BIJ1) et le leader du FVD Thierry Baudet. Les analyses sur le PVV sont beaucoup plus poussées. Selon NCTV, le parti de Geert Wilders prend de plus en plus ses distances avec les organisations d’extrême droite. Là où les extrémistes étaient auparavant bannis des réunions du PVV, le parti les autorise en 2018 lors d’une manifestation à Rotterdam. “Avec les groupes d’activistes d’extrême droite, cette” acceptation “peut être considérée comme une victoire et comme la confirmation qu’ils ont raison que de plus en plus de leurs idées ont apparemment été adoptées par un parti établi comme le PVV”, note le NCTV.

Selon le coordinateur, il devient de plus en plus difficile de faire la distinction entre l’extrême droite et le PVV, en partie parce que Wilders rend populaires des hashtags tels que #KomInVerzet, qui sont ensuite adoptés par des organisations d’extrême droite. En 2017, la NCTV a rendu compte d’une campagne de Wilders dans laquelle il oppose les “Néerlandais” aux “étrangers”. Avec cela, il «contribuerait à un terreau fertile pour la radicalisation».

‘Tendanceux et cadrage’

L’intérêt de NCTV pour les politiciens est extrêmement sensible. L’organisation relève directement du ministre de la Justice et de la Sécurité et ne peut user de ses pouvoirs contre les parlementaires. Précisément pour éviter l’apparition de cela, les analyses périodiques des menaces de la NCTV ne s’adressent jamais aux partis politiques. Et à juste titre, déclare le professeur de droit constitutionnel Paul Bovend’Eert de l’Université Radboud. « Le ministre ne peut pas simplement faire collecter des informations sur les partis. Cela nécessite de sérieux soupçons qu’une partie agit contrairement à l’ordre public. La collecte d’informations n’est pas sans obligation, dit Bovend’Eert. « En diffusant des informations alarmantes sur un parti, vous contribuez à la constitution de fichiers. D’autres agences gouvernementales peuvent elles-mêmes prendre des mesures sur la base de ces informations.

Pensez que le président du parti, Farid Azarkan, qualifie les messages publiés sur son parti de « tendancieux et de cadrage ». “Si vous envoyez cela à d’autres agences, elles auront également une image négative de Denk et elles agiront en conséquence.” Le PVV dit les messages « à voir et à étudier ». Outre les partis politiques, les rapports publiés concernent des organisations et des dirigeants d’extrême droite et surtout islamiques. Un groupe de prédicateurs que la NCTV qualifie de “salafistes” fait constamment l’objet de reportages. Le NCTV avertit qu’ils prêchent “l’aversion” de la société néerlandaise.

Le NCTV souligne maintenant que les rapports hebdomadaires sont un “produit du passé”. Le coordinateur a cessé de faire rapport l’année dernière après CNRC a révélé que la NCTV recueillait des informations en ligne sur des citoyens, des militants, des politiciens et des chefs religieux en violation de la loi. Le cabinet veut donner ces pouvoirs à la NCTV dans une nouvelle loi. Il n’est pas certain que la Chambre des représentants soit d’accord avec cela. La proposition a été beaucoup critiquée et le parti de coalition D66 s’y est déjà opposé.



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