Nardi, meilleur classement et futur : « Roland Garros sera une émotion très forte"

Le joueur de 18 ans originaire de Pesaro parle de lui après son entrée dans le Top 200. Les premiers qualificatifs du Grand Chelem sont une réalité : « Je rêve de Wimbledon et des Internationaux »

Arianna Nardi

25 avril
-Milan

Luca Nardi dit qu’il n’est pas pressé, même si ses derniers résultats racontent une autre histoire. Né en 2003, l’un des Next Gens les plus prometteurs de la scène du tennis italien, il a remporté son deuxième titre Challenger à Lugano sur deux finales disputées dans sa carrière et dans la saison, se confirmant comme le troisième meilleur Under 20 Atp, derrière Alcaraz et Rune. Mais ce n’est pas tout. Après le succès en Suisse, il atteint les demi-finales à Barletta et les quarts de finale à Split, se voyant catapulté dans les 200 premières places du classement mondial. Et dire qu’il y a seulement trois mois, il nous a avoué son grand rêve de Grand Chelem, alors que maintenant, il a déjà gagné l’opportunité de le vivre les yeux ouverts, à Roland Garros, où avec le meilleur classement, il pourra débuter dans le tirage au sort des qualifications.

Deux finales gagnées sur deux au niveau Challenger et maintenant aussi Top 200. Vous avez une grande envie de grandir mais aussi beaucoup de hâte semblerait-il…

« Je ne parlerais pas à la va-vite, je prends mon temps, même si je suis très content des résultats. C’étaient deux beaux Challengers, même si différents ».

Vous veniez depuis des semaines compliquées après le premier succès du Challenger à Forlì, que s’est-il passé à Lugano et dans les semaines qui ont suivi ?

« Après Forlì, la positivité au Covid m’a tenu à l’écart pendant longtemps, puis je me suis entraîné pendant deux mois et je suis revenu. Les premiers tournois entre Turin et la France ne se sont pas bien passés mais dès mon arrivée en Suisse j’ai eu des sensations positives dès le premier entraînement. Je ne sais pas quel cliché en particulier, c’était inattendu mais magnifique. C’est ces semaines-là que quand elles arrivent, elles vous font faire demi-tour ».

Comment avez-vous fêté les derniers résultats ?

« Je n’ai pas fêté mon entrée dans le Top 200, je participais toujours au tournoi de Split mais après la finale à Lugano je me suis régalé de chocolat suisse et quand je suis rentré chez moi j’ai fêté ça avec ma famille et ma copine ».

Au fur et à mesure que vous recueillez des résultats, il est naturel que vos objectifs changent. Dans quelle direction allons-nous maintenant ?

« Je n’en ai pas encore discuté avec mon entraîneur, même si au début de l’année, nous avions prévu d’atteindre le Top 150. Maintenant, je suis dans le top 200, donc cela semble être un objectif réalisable. »

Il y a quelques semaines, Cobolli a remporté son premier Challenger et a été appelé à Davis. Vous deux êtes un signe que la pépinière du tennis italien se développe bien…

« Flavio collectionne d’excellents résultats, je lui souhaite d’être rappelé à Davis et d’entrer dans le Top 100 bientôt. Maintenant, il est plus haut que moi au classement et j’espère pouvoir progresser lentement aussi ».

Peut-être qu’une convocation en équipe nationale viendra aussi pour vous…

« Oui, comme porte-bidon ! (rires, ndlr). Sérieusement, cela dépend des résultats, mais je l’espère. Serait un rêve ! ».

De nombreux résultats signifient également plus de responsabilité et par conséquent d’attentes. Quelle est votre relation avec la pression ?

« En général, je suis un gars très calme et serein, même si je dois admettre qu’il y a un peu de pression. Le souhait est de toujours pouvoir tout gérer au mieux et de ne pas trop se laisser prendre par l’angoisse ou ce que les gens disent. Si vous savez ce que vous avez à faire, les résultats parlent d’eux-mêmes ».

Selon vous, qu’est-ce qui distingue cette nouvelle génération de joueurs de tennis italiens ainsi lancés dans le circuit majeur ?

«Collaborer davantage avec la Fédération nous a aidés à nous donner un coup de main. Flavio et moi visitons souvent le centre de Tirrenia où nous pouvons profiter de services professionnels et qui aident évidemment à obtenir de bons résultats « .

Vous vous êtes confirmé comme le troisième né en 2003 au classement après Rune et Alcaraz, qui vient de remporter son troisième tournoi de l’année à Barcelone. Selon vous, sur quoi devez-vous travailler pour le saut qualitatif définitif ?

« Pour atteindre certains niveaux, il faut être parfait. Il faut travailler sur tout et je crois que j’ai beaucoup de marges sur tous les domaines qui concernent un joueur : des coups, à l’aspect physique en passant par le mental ».

Il y a quelques mois, vous rêviez de participer à un Grand Chelem. Avec ce classement vous êtes dans les éliminatoires de Roland-Garros…

« Jouer les premiers qualificatifs en tant que professionnel à Paris sera une émotion très forte. Je vais essayer d’en profiter au maximum, je vais tout donner. Mon Grand Chelem préféré est Wimbledon et j’espère pouvoir y jouer cette année ».

Grâce aux résultats des dernières semaines, vous êtes également numéro 9 de la « Race to Milan », devant Cobolli. Les Next Gens sont-ils un objectif pour vous ?

« J’essaie toujours de tout prendre au quotidien, en général je ne me fixe pas de grands objectifs. Si je me qualifie pour la Next Gen, tant pis. Sinon, patience ! ».

Des rendez-vous à venir sur le calendrier ?

« Bientôt, je serai à Rome pour jouer le tournoi Challenger qui aura lieu la semaine avant les Internazionali d’Italia ».

Peut-être resterez-vous dans la capitale plus longtemps que prévu…

« Je l’espère. Je jouerai le tournoi de pré-qualification des Internazionali. J’espère accéder au tableau des qualifications voire entrer dans le principal ».



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