Tomber enceinte hors mariage était autrefois considéré comme honteux. Les attitudes et les lois ont depuis changé dans une grande partie du monde. Dans près d’un tiers des pays industrialisés, plus de bébés naissent désormais hors mariage que dans celui-ci.
Même en tenant compte de la réduction de moitié des taux de nuptialité dans l’ensemble de l’OCDE depuis 1970, ce changement est substantiel. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 41 % des naissances surviennent en dehors du mariage. Cela couvre une large gamme – de 2 % en Corée du Sud à 74 % au Chili.
L’évolution a été particulièrement rapide en Espagne où la part des naissances hors mariage est passée de 1 % en 1970 à près de 50 % en 2018. Sur la même période en France, elle est passée de 7 % à 60 %.
Plusieurs facteurs — sociaux, religieux et juridiques — expliquent les changements. En 1972, par exemple, la France a accordé aux enfants illégitimes l’intégralité des droits de succession. Certains États aimeraient réorienter les incitations vers le mariage. En 2019, la Hongrie a introduit des prêts aux jeunes mariés qui sont annulés si le couple a trois enfants.
Certains décideurs politiques s’inquiètent de l’impact de l’évolution des structures familiales sur la pauvreté des enfants. Les tendances en matière de mariage varient selon l’aisance dans de nombreux pays. Au Royaume-Uni, les trois quarts des mères des groupes socio-économiques professionnels et managériaux sont mariées, selon l’ONS. Cela se compare à environ la moitié au total.
Mais la baisse du mariage n’est pas synonyme de monoparentalité. Cohabitation — parfois validée par des contrats de partenariat, comme le pacte civil de solidarité – est populaire. En France, 46 % des enfants de cinq ans et moins vivent avec des parents cohabitants, contre 43 % avec des parents mariés. Seulement 11 % vivent avec un seul parent.
Même s’il y a peu d’incitations à se marier avant d’avoir des enfants, cela peut quand même offrir des avantages. Le mariage confère généralement des droits légaux plus importants en cas de divorce ou de décès d’un partenaire. Cela pourrait expliquer pourquoi les taux de nuptialité en Islande sont proches de la moyenne de l’OCDE, même si 70 % des naissances ont lieu hors mariage.
Cela pourrait également expliquer pourquoi l’âge moyen au mariage augmente si rapidement. Pour certains couples, leurs propres enfants sont le premier choix pour agir en tant que demoiselles d’honneur et pages.
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