Musetti se soumet à la loi d’Alcaraz. La course à Paris s’arrête en huitièmes de finale

Le numéro 1 mondial est trop fort, le dictateur absolu du match. Lorenzo se rend 6-3 6-2 6-2

Lorenzo Musetti salue Paris. Pour le mettre dans l’avion pour le retour un Carlos Alcaraz souriant et impitoyable, dictateur absolu du terrain où il fait ce qu’il veut. Le Toscan, qui a battu Carlitos en finale à Hambourg il y a un an, doit abandonner en trois sets 6-3 6-2 6-2 mais ses regrets sont limités. Alors que d’un côté le nôtre a la main et le talent qui l’ont rapproché de Federer et de Kuerten, de l’autre il manque toujours d’agressivité, qu’on ne voit qu’occasionnellement. Le public de Chatrier s’est moins amusé qu’il ne l’espérait, avec un Alcaraz capable d’anéantir tout sursaut d’orgueil du numéro 2 italien.

LE MATCH

On espérait que le bon matin commencerait le matin, c’est-à-dire avec un Alcaraz un peu généreux et Lorenzo très bon pour en profiter : le Toscan démarre avec le break dans l’ouverture conquise avec un revers sur la ligne qui pince le corner, la ligne, l’espoir. L’élève de Simone Tartarini monte 2-0 mais dans le troisième match, Alcaraz passe en mode tueur et passe 0-40. Lorenzo parvient à recoller les morceaux pour 15-40 mais son revers finit dans le filet et Carlos revient à la normale : 2-2. Trop contracté, trop intimidé trop loin de la ligne, Lorenzo se risque encore avec deux balles de break à sauver dans le sixième jeu. Et le risque, quand Alcaraz est impliqué, est bien tangible. Et vient donc le break, 4-2 pour le numéro 1 mondial, capable de faire ce qu’il veut alors que le nôtre est accroché à la toile, une zone de confort qui menace trop souvent de l’étouffer. A 5-2 l’orchestre joue « Bella Ciao » mais le Carrara s’enfonce 0-30. Dans une régurgitation de conscience, il se rappelle que lui aussi sait faire des fesses, et en quelques bouffées il se ramène à 30-30. Lui aussi a la balle du 5-3, mais Veronica est projetée dans le couloir par la bande, aussi tendue que les nerfs des nôtres, qui parvient néanmoins à garder le service. Alcaraz ne tremble pas au moment de servir pour le set et ferme en fait 6-3. Abattu et impuissant, Musetti revient sur le terrain dans le deuxième set et subit le break dans l’ouverture. Il semble destiné à être submergé, du moins d’après ce qui ressort du langage corporel, et au lieu de cela, dans le quatrième jeu, la bataille s’intensifie : caries, contre-clochards, tweeners, lobs et approches Muso, 0-30. Chatrier crie son nom, veut le show, sur 15-40 Alcaraz sort le ballon et c’est remis à égalité. Cela n’a pas duré longtemps, Alcaraz a encore breaké Musetti qui a placé le ballon dans le couloir sur un terrain dégagé. A 4-2 le numéro 2 italien décroche 3 doubles fautes, il passe 4 fois à l’avantage mais c’est tout de même l’élève de Juanki Ferrero, ovationné une dernière fois, qui s’élance à 5-2 scellant 6-2 la deuxième ensemble. Il ne reste plus grand chose à faire, un break even au 3e set, un autre au 7e et le numéro 1 mondial prend sa place en quart de finale avec le vainqueur de Tsitispas-Ofner, prochainement sur le centre à Paris.

Les chiffres du match parlent d’eux-mêmes : 77% de points marqués au premier match pour l’Espagnol, contre 51 pour Musetti. Le compte des vainqueurs 42 à 17 est sans pitié, 23 gratuits pour les deux et un total de points qui dit 99-66. « Ho cercato di essere molto aggressivo – ha detto dopo il match – e il vento mi dava un po’ fastidio. Ho cercato di giocare libero, senza pensare tanto al numero 1 e alla pressione che mi porta. Continuo a divertirmi ea essere felice in champ ». Comment le lui reprocher ?



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