A vingt-quatre heures des résultats des municipales et des référendums, comme il fallait s’y attendre, les effets se font sentir. Surtout dans les deux partis qui sont ressortis les plus meurtris : la Ligue de Matteo Salvini, bien sûr, qui a subi l’échec des questions de justice et surtout le dépassement des Frères d’Italie jusque dans le Nord ; mais encore plus souffrant, le M5 de Giuseppe Conte, qui s’est presque évaporé même dans ses bastions historiques du Sud (à Palerme, il s’arrête en dessous de 7%).
La déception des dirigeants « jaune-vert »
Et bien sûr la déception des deux dirigeants « jaune-vert » trouve comme exutoire immédiat la manifestation de doutes sur le soutien au gouvernement, sur lequel toutes les tensions internes risquent désormais de se décharger. Hier, la Ligue a immédiatement adressé un signal sur la justice au Premier ministre Mario Draghi : l’accord qui devait permettre le passage de la réforme Cartabia au Sénat est ébranlé en raison du refus de la Lega Nord de retirer les amendements demandés par le gouvernement.
Conte est encore plus explicite : « Quitter le gouvernement ? Beaucoup nous demandent. Notre électorat souffre. Nous n’avons pas envie de tourner le dos aux citoyens… ». Puis il ajoute : « Nous sommes responsables, mais personne ne nous dit de nous taire. » Bref, du non aux armes à l’Ukraine, à l’occasion des résolutions sur le Conseil de l’UE du 21 juin, jusqu’au décret d’aide qui sera examiné par la Chambre à la fin du mois et qui contient les règles sur le Rome usine de valorisation énergétique des déchets et sur le superbonus, Conte avertit qui ne baissera pas sa garde.
Critique interne
En réalité, tant « l’avocat du peuple » que Salvini doivent faire face aux critiques plus ou moins directes qui viennent de l’intérieur de leurs propres partis. D’un côté, les Dimaiani s’organisent déjà en vue d’une éventuelle déchirure de Conte. A la Chambre, certains députés sont prêts à présenter un amendement au décret le jour du scrutin, ce qui facilite la naissance de nouveaux groupes et leur présentation aux élections sans obligation de signatures.
Non moins lourde était la nervosité dans la maison Lega: l’autre soir, le secrétaire adjoint Lorenzo Fontana, dans la chaleur, avait explicitement dit « si ça ne tenait qu’à moi, je suis assez fatigué » en référence au séjour dans l’exécutif Draghi . Un déchaînement public qui représente pourtant bien ce que pense aussi Salvini : pour le secrétaire le dépassement de Giorgia Meloni est à attribuer presque exclusivement au maintien dans la majorité avec le Parti démocrate en soutien à Draghi. En réalité, le leader de la Ligue a donné sa contribution, de Papeete au cafouillage du Quirinal jusqu’à l’affaire du déplacement manqué à Moscou. Et certains des principaux représentants du Carroccio en sont probablement convaincus, de Luca Zaia à Giancarlo Giorgetti en passant par Massimiliano Fedriga, qui n’entend pourtant pas pour le moment traduire publiquement le secrétaire en justice. Ils veulent plutôt le mettre sous « protection », également en vue de la formation des listes électorales.