L’ancien président de la République Giorgio Napolitano est-il une figure qui divise ? «Je ferais une distinction entre les controverses politiques qui existent toujours et existeront et qui animent nos démocraties et nos comportements actuels» a souligné l’ancien premier ministre Mario Monti, en parlant ce matin dans l’émission «Amis et Ennemis – l’information de la semaine» à Radio 24, émission animée par Lucia Annunziata et Daniele Bellasio.
«Le choix de 2011 a enregistré la plus large majorité au Parlement»
« L’homme qui représente le plus le changement de rythme qu’a pris Napolitano après la crise de 2011 », a rappelé Annunciata dans l’émission : « En parlant aujourd’hui du président Napolitano, les faits étaient d’adhésion à son approche. Il a été critiqué et l’est encore aujourd’hui par certains pour avoir exercé les pouvoirs que la Constitution lui conférait dans des moments dramatiques pour la vie du pays. La solution qu’il a proposée au Parlement, après avoir accepté les avis des différents partis, en confiant la tâche (créer un nouveau gouvernement, ndlr) au soussigné en novembre 2011, a reçu un retour des parlementaires – voici les faits , les votes – la plus grande majorité au moment de confiance qu’un gouvernement ait jamais eu dans la République italienne. C’était un record à l’époque, et c’est toujours le cas aujourd’hui. »
«En 2013, les partis ont supplié Napolitano d’accepter le deuxième mandat»
Et encore : « Deuxième fait – a poursuivi Monti – : en 2013, les partis, y compris ceux dirigés par des personnalités qui avaient parfois contesté Napolitano, je fais référence au parti de Silvio Berlusconi, ont imploré Napolitano d’accepter pour la deuxième fois le mandat présidentiel. S’il s’agissait d’un « coup d’État » ou de sombres manœuvres… ».
Des gouvernements techniques ? Monti: «En 2011, l’État était sur le point de faire défaut»
Mario Monti a entamé la décennie des « gouvernements techniques », c’est-à-dire des premiers ministres nommés par le chef de l’État, marquant un changement de rythme, conforme à la Constitution. Un choix qui a suscité du ressentiment. Monti referait-il le choix qu’il avait fait en 2011 ? « Évidemment oui. Aujourd’hui, il est facile d’argumenter – a rappelé Monti -, mais à ce moment-là, la maison était sur le point de brûler, l’État était sur le point de faire défaut. Toutes ces discussions sont intéressantes, mais tout à fait futiles. »
«Mon gouvernement intérimaire n’a pas alimenté le populisme»
«Je ne suis pas du tout d’accord avec la thèse selon laquelle ces années de politique absolument constitutionnelle, toujours avec l’approbation du Parlement, mais un peu plus nécessairement dure que dans la triste tradition italienne, je conteste que ces années aient alimenté le populisme. Le populisme – a poursuivi Monti -, et par exemple la grande victoire du Mouvement Cinq Étoiles aux élections de 2013, a été alimenté surtout par le fait que les partis, qui depuis un an, sentant la pression de cette situation, avaient toujours voté librement et responsables, puis au moment des élections, ils ont voulu cacher leurs traces et critiquer les choses pour lesquelles ils avaient voté.