Monstrueux Pan Zhanle : nouveau record du monde sidéral du 100 libre


La Chinoise de 19 ans a remporté l’or dans la compétition reine de natation avec un temps de 46 »40, soit 40/100 de moins que son précédent record. Et dire que c’était peu connu jusqu’en septembre…

par notre correspondant Riccardo Crivelli

1er août – 00h30 – PARIS, FRANCE)

Le cri de Tarzan vient de Chine et bouleverse le monde avec un exploit monstrueux, une de ces performances qui écrivent des pages indélébiles dans le fabuleux et éternel roman du sport. La nouvelle championne olympique du 100 m nage libre, la reine des piscines, est Pan Zhanlé, un garçon de moins de vingt ans (il le fera dimanche) qui était peu connu jusqu’en septembre et qui, à 5 mois des Championnats du monde de Doha en février, a emmené le sprint hors de la planète Terre pour la revêtir d’une dimension surhumaine. Dans la ville qui a construit il y a cent ans la légende de Johnny Weissmuller, qui deviendra plus tard le Tarzan le plus célèbre du grand écran, le premier olympien chinois de distance célèbre son propre mythe non seulement avec de l’or mais aussi avec un record du monde sidéral, un 46 »40 qui appartient à l’avenir et qui enlève en réalité 40/100 au temps qu’il avait lui-même réalisé au Qatar lors de la première étape du relais 4×100, qu’il a ensuite remporté.

le domaine de pan zhanle

Avec un deuxième tour fulgurant (au passage des 50 il était deux centièmes plus lent que la limite précédente, 22 »28 contre 22 »26), Pan écrase sans pitié la concurrence, lui infligeant des écarts abyssaux, presque comme s’il avait lui-même fait une course. : l’Australien Chalmers, pourtant solide certitude à ces niveaux après le titre à Rio 2016 et l’argent à Tokyo, est encore deuxième comme il y a trois ans en 47 »48, tandis que l’ancien recordman Popovici, justement détrôné en février, lui a dû se contenter du bronze en 47 »49, rengainant son ambition de faire un doublé avec les 200 déjà réalisés et surtout sans même prendre la plaque de son phénoménal rival, à qui il avait promis après les Championnats d’Europe de retrouver le record , en l’accompagnant évidemment du titre des Jeux. Et au contraire, le monde est aux pieds du coureur sur glace chinois, déjà champion du monde à Doha et l’un des rares de l’équipe à n’avoir jamais été touché par les accusations de dopage généralisé qui ont fait bouillir les choses avant les Jeux olympiques. Et dire que le nouveau roi du 100 m nage libre, après avoir débuté l’aventure parisienne avec un 46 »92 à l’aller du relais qui n’a pourtant pas servi à repousser les assauts des Etats-Unis, de l’Australie et de l’Italie, reléguant le champion Dragon de la quatrième place mondiale, il avait essentiellement sombré dans les manches du 200 m libre avec un 1’49 » inconvenant et s’était sauvé par un centième dérisoire et à ce stade béni dans celles du 100 m libre. , terminant 13ème à égalité avec deux autres.

pan zhanle, le poisson volant

Soit il était un habile camoufleur, soit il attendait le moment idéal pour recommencer à labourer les voies avec la puissance d’une torpille : après des jours où l’on discutait de la lenteur de la piscine olympique, Pan Zhanle offre au monde le premier record de l’événement, accueilli sur le podium avec une froideur presque glaciale, qui a failli heurter le sourire de Popovici, submergé par la tornade chinoise quelques minutes plus tôt. Le Poisson volant, c’est le surnom du nouveau héros olympique du 100 libre, vient de commencer à réécrire l’histoire. De plus, il n’aime pas du tout la définition, inventée par ses compatriotes après une sorte de référendum sur les réseaux sociaux, mais une médaille d’or aux Jeux et avec cette autorité, il aura certainement le pouvoir d’en adoucir les contours. A 17 ans, Pan s’était choisi le surnom de Homme de tribun, car il a beaucoup concouru et s’est peu qualifié, et il a donc souvent dû suivre les finales de ses coéquipiers uniquement en tant que spectateur. Né comme coureur de fond, il découvre ensuite le plaisir de la vitesse, mais jusqu’aux Jeux Asiatiques de septembre 2023, son nom ne figurait sur aucune grande carte de la natation. Et au lieu de cela, comme un éclair, avec le record d’Asie de 46 »97, premier homme du continent à franchir la barre des 47 », il a amené son église au centre du village, non sans quelques regrets : « Quand j’ai entendu les cris du public et le temps affiché sur le tableau d’affichage – a-t-il dit – je n’y ai presque pas cru : je voulais établir le record du monde, je sentais que j’étais proche ». Et à ceux qui avaient haussé les sourcils en imaginant qu’il s’agissait d’un exploit habituel loin des projecteurs des grandes courses contre de grands adversaires, il a répondu avec le titre mondial en février devant notre Miressi. Et le voilà désormais dans l’Olympe des vainqueurs du 100 libre avec Spitz, Popov, Van den Hoogenband, une victoire qui vous livre directement au mythe : à seulement 19 ans, Pan risque véritablement de réécrire une époque. De Chine avec fureur.





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