Moins d’entreprises agricoles en Flandre et des agriculteurs moins satisfaits, mais parmi les meilleurs d’Europe

La Flandre compte de moins en moins d’entreprises agricoles et horticoles et la satisfaction des agriculteurs est également en baisse. Pourtant, nous figurons parmi les meilleurs de la catégorie en Europe, comme le montre le rapport agricole 2024.

Dans le parc Agropolis de Kinrooi, le ministre flamand de l’Agriculture Jo Brouns (CD&V) a expliqué les principales tendances agricoles des deux dernières années. Des dizaines d’agriculteurs mécontents étaient également présents pour exprimer leurs inquiétudes et leurs griefs, comme le montre la vidéo ci-dessous.

Moins d’entreprises, nette augmentation d’échelle

Le nombre d’entreprises agricoles et horticoles continue de diminuer. En 2022, cela concernait 22 449 entreprises. Ce nombre a diminué de près de 11 pour cent par rapport à 2012 – où il y en avait plus de 25 000 – soit environ 1 pour cent par an. L’agriculture reste la spécialisation la plus importante avec 46 pour cent, suivie par les cultures arables (33 pour cent) et l’horticulture (13 pour cent).

La superficie agricole s’élevait à près de 620.000 hectares, soit près de la moitié du territoire flamand. La superficie totale a fluctué ces dernières années, mais reste largement stable.

Une fois de plus, nous constatons une nette augmentation d’échelle parmi les entreprises restantes. Le nombre moyen d’animaux par exploitation d’élevage a considérablement augmenté ces dernières années. Un élevage bovin moyen comptait 157 animaux en 2022 (contre 113 en 2012), un élevage porcin 2 313 animaux (1 863 en 2012) et un élevage avicole 67 362 animaux (41 769 en 2012).

L’agriculture représente 10 pour cent des émissions totales de gaz à effet de serre en Flandre. Le secteur agricole flamand est responsable d’émissions de 7,7 mégatonnes équivalent CO2 en 2021. Après une baisse entre 1990 et 2008, les émissions augmentent à nouveau régulièrement.

Bon score

Au niveau européen, la Flandre se classe parmi les meilleurs étudiants. Avec une valeur de production de 255 000 euros par entreprise, le secteur arrive en troisième position, après les Pays-Bas et le Danemark. De plus, la dépendance aux subventions européennes est faible. «Nous sommes deux fois sur le podium européen», vante Brouns.

Le ministre promet de laisser son empreinte sur la politique agricole européenne auprès de la présidence belge du Conseil de l’Union européenne. « De nombreuses conditions de la politique agricole commune de l’UE sont inacceptables et la charge administrative est trop lourde. Il faut oser examiner cette politique.»

Beaucoup moins de porcs

Un autre indicateur important est le cheptel. Par exemple, la Flandre comptait 1,25 million de bovins, 5,4 millions de porcs et 45,5 millions de volailles. « L’évolution du cheptel suit les réalités économiques de l’entrepreneur et les choix du consommateur », explique le ministre Brouns.

Les agriculteurs choisissent de plus en plus d’élever des vaches laitières et des poulets. Les effectifs de vaches allaitantes et de porcs sont en forte baisse. On a appris récemment qu’un cinquième des éleveurs de porcs participait au plan de rachat du gouvernement flamand. Cette mesure de l’accord sur l’azote vise à réduire le cheptel porcin.

L’élevage porcin reste cependant le sous-secteur le plus important de la production flamande avec 1,3 milliard d’euros. La valeur totale de la production du secteur s’est élevée à 6,3 milliards d’euros en 2021. Les producteurs laitiers ont réalisé 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires, les maraîchers 940 millions d’euros.

Vieillissement et insatisfaction

En outre, l’agriculteur flamand vieillit également. Cela se reflète dans l’âge moyen, qui est désormais de 56 ans contre 52 ans en 2009. Outre le vieillissement de la population, le manque de suivi est également préoccupant, dit-on. Par exemple, seuls 13 % des chefs d’entreprise de plus de 50 ans peuvent compter sur un successeur.

« Les agriculteurs qui veulent reprendre ou se lancer, il faut vraiment être très économe avec ça. Ces dernières années, nos agriculteurs ont parfois ressenti trop peu d’appréciation de la part des consommateurs et des politiques, tant sur le plan financier qu’émotionnel », a déclaré le ministre Brouns.

Cette dernière se reflète dans la note que les agriculteurs attribuent à leur bien-être : une moyenne de 6,5 en 2023. A titre de comparaison : le Flamand moyen s’accorde une note de 7,3. Le fait que le bien-être mental des agriculteurs ne se porte pas très bien ressort également de la forte augmentation des signalements à l’organisation humanitaire Farmers at a Crossroads. En 2022, il y a eu 302 signalements uniques. De l’aide est recherchée, notamment dans les secteurs de l’élevage et des grandes cultures. Les provinces de Flandre occidentale et orientale se démarquent quant à elles.



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