Millennials : «Chère anxiété, viens, nous sommes là et nous n’avons pas l’intention d’abandonner»


UUn jour, nous nous sommes réveillés et tout à coup nous avions 20 ans. Les 25 prochains. Nous nous demandions où le temps et l’espace nécessaires pour réaliser les grands rêves que nous avions quand nous étions enfants étaient épuisés. Où était la légèreté. Celui-là même que nous avions perdu quelque part, dans quelque virage tortueux sur le chemin de l’adulte. A sa place nous avions gagné des inquiétudes, un sentiment d’inadéquationla peur des attentes décevantes et une belle mallette d’anxiété généraliséeattaché à nos mains avec de la colle mille ongles.

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Le courage d’affronter l’anxiété

L’anxiété est le mot de notre temps. Un jeune sur trois en souffre. Pas un sur un million. Pas un sur mille. Un sur trois. C’est un chiffre effrayant qui devrait nous faire réfléchir. Pourtant, face à ces données, on a l’habitude de se faire dire que nous sommes fragiles, que nous aimons magnifier les petits revers du quotidien, que par rapport aux générations précédentes nous avons perdu un peu de courage.

Pourtant, nous avons le courage d’affronter l’anxiété au jour le jour. Nous le mettons lorsque nous levons la main et admettons publiquement que nous nous sentons fragiles, que nous nous sentons perdus, que nous avons beaucoup de difficulté à comprendre exactement qui nous sommes et qui nous pouvons être. Nous le mettons lorsque nous voyons les succès sans fin des autres et, même si nous ne pouvons pas suivre le rythme, nous restons à flot. Nous le portons lorsque l’anxiété du futur et les attentes excessives nous paralyse, mais nous continuons quand même à respirer (ou du moins nous essayons). Et on le met aussi là quand, luttant contre les préjugés et les idées reçues, on dit que la santé mentale est une priorité absolue, que s’en occuper ne peut et ne doit plus être une honte, que demander de l’aide est un immense acte d’amour-propre. .

Admettez votre fragilité

Nous sommes fragiles, c’est vrai, mais qui a décidé que la fragilité était une condamnation ? En changeant de perspective, les fragilités deviennent sœurs des possibles. Possibilité de grandir, de faire des erreurs, de se sentir humain. Possibilité d’embrasser et de comprendre véritablement ceux qui ressentent et vivent les mêmes choses, dans une nouvelle idée d’empathie, qui transforme les faiblesses en grandes opportunités. Il arrive que l’anxiété nous tienne la main lorsque nous ouvrons les yeuxquand nous marchons, quand nous nous endormons.

Il arrive qu’il nous dise que nous avons tort, que nous n’accomplirons jamais rien, que nous serons toujours et de toute façon moins que les autres. Il arrive surtout que cela nous empêche de donner une réponse précise à ceux qui nous demandent pourquoi nous nous sentons mal. Il arrive souvent qu’on ne le sache pas, qu’on ne trouve pas de raison précise, pourtant on connaît bien sa douleur.

Comme une vieille relation

L’anxiété que nous ressentons est réelle. C’est comme une vieille relation à laquelle on ne peut pas dire au revoir et dont on porte toujours les séquelles avec nous. Elle nous accompagne et nous pousse à rechercher le bon chemin, mais nous avons enfin compris qu’il n’y a pas qu’un seul bon chemin. Il y en a beaucoup, beaucoup, peut-être une infinité. Il y a des millions d’endroits où nous pouvons être et des millions de personnes que nous pouvons devenir. Il y a des erreurs que nous pouvons faire, des risques que nous pouvons prendre, des chutes dont nous pouvons nous relever (et ensuite les genoux écorchés guériront). Il y a des rêves que nous n’avons pas encore rêvés, des peurs que nous n’avons pas encore eues et des facettes de nous que nous n’avons pas encore rencontrées. Et qui sait combien de choses nous serons encore.

Alors viens, chère anxiété, parce que, peu importe à quel point vous essayez de nous gâcher la vie et de nous faire continuellement trébucher, nous vous assurons que nous n’avons pas l’intention d’abandonner. Nous sommes là, vivants, et prenons le temps qu’il nous faut pour découvrir l’avenir. Avec quelques revers, quelques larmes, des moments de terreur très difficiles. Mais nous marchons, vers un temps inconnu dans lequel nous vous regarderons enfin de loin.

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