Milan, que de gaspillage : dans la course Scudetto on se dirige vers l’Inter-Juve

Naples sait réagir mais reste détaché. Les Rossoneri ont fait preuve d’un manque de stabilité, Inzaghi et Allegri en ont profité

Andrea Masala

L’Inter et la Juve gagnent à San Paolo. Oui, vous avez bien lu : le match nul 2-2 entre Naples et Milan aide surtout les deux premiers de la classe. La course au scudetto est encore longue, 28 journées à disputer, une éternité, mais elle prend de plus en plus les contours de ce qu’on appelle le derby italien. Milan s’est libéré en attaque, mais a laissé Maradona avec la certitude d’avoir gâché une énorme occasion.

milan décoloration

Les Rossoneri restent toujours attachés au groupe de tête car les écarts sont minimes, mais ils exposent des fragilités inquiétantes. Mais comment? Vous êtes content du fait qu’après avoir été laissé vide lors des trois sorties en Europe, vous parvenez à marquer un doublé en l’espace de dix minutes, puis vous gaspillez tant de bonté et vous vous laissez rattraper… Pioli fait même parfois ses propres efforts, mais à juste titre, il n’y a pas de paix face à des cadeaux similaires offerts aux champions italiens en titre. Kvaratskhelia et compagnie ont eu une bonne réaction, ils ont même risqué de gagner à la fin, mais ils se sont éloignés du sommet. Ils s’effacent peu à peu, comme s’ils s’étaient déjà résignés à abdiquer.

Naples plus de ventre que de tête

Naples montre qu’il est toujours en vie, mais pour défendre le titre, il doit accomplir un exploit. Le nul contre Milan a son poids spécifique notable, mais il semble avoir été obtenu plus avec les tripes et le cœur que avec la tête. Garcia essaie, mais après le manque d’air de ces derniers mois on voit qu’il est affaibli, il a moins d’adhérence sur la voiture. Milan ne profite pas des dérapages des Azzurri, ils ne gagnent pas le match direct, ils réfléchissent au gaspillage et paient.

L’Inter rit

Celui qui sourit et danse seul, c’est l’Inter qui fait son devoir. Dans le sens où il répond au tir haut de la Juve et maintient ses voisins à moins trois. Inzaghi et son équipe maintiennent leurs distances sur le podium du championnat, aidés par l’idée d’être à un pas de la qualification pour le groupe de la Ligue des Champions, ce qui n’est pas rien. La rencontre avec les anciens grands, Mourinho et Lukaku, a apporté un lourd fardeau de souvenirs, bons et mauvais. Dans certaines situations, on risque de perdre de vue l’objectif principal : ce serait l’une des situations typiques qui permettent de s’appuyer sur l’assortiment d’alibis le plus varié. Et au lieu de cela, il n’était pas nécessaire de déstabiliser l’ancien avant-centre du dernier championnat avec des sifflets et autres instruments : Lukaku triste, seul et pas du tout final, a joué un match dans l’anonymat total, comme s’il ne voulait pas se faire remarquer. Beaucoup, ou plutôt peu de bruit pour rien, avec le premier tir de la Roma après 66 minutes et avec deux ballons touchés dans la surface Nerazzurri. Une indigence désarmante, avec José disqualifié en tribune de presse qui a garé le bus classique devant sa porte, le double pour lui qui vit à Londres. L’Inter n’est pas aux commandes par hasard, mais parce qu’elle maintient la continuité de ses performances et de ses résultats, comme on l’attend d’un effectif cette fois plus riche en solutions que ses concurrents directs. Les leaders ne sont pas toujours brillants, ils ont beaucoup galéré face à un adversaire grincheux, mais avec un jeu et une proposition de qualité pas à la hauteur des meneurs. Les Nerazzurri ne sont jamais pris la garde baissée, même avec les deuxièmes lignes, ils distillent le 1-0 après une suprématie territoriale implacable. Le fait encore plus réconfortant pour Inzaghi est la croissance constante de Thuram, un fils de l’art avec un bon CV, mais qui est certainement arrivé en Italie sans l’étiquette de tueur de région. Désormais, le Français en profite, vise davantage le but et se montre décisif. Si nous continuons ainsi, les regrets de ne pas avoir signé Lukaku seront complètement éliminés.

la Juve sournoise

La Juve, après une soirée en pole position après trois ans, conserve la deuxième place. Les Nerazzurri sont juste derrière après avoir affronté un début épuisant avec des obstacles, plus environnementaux que techniques. C’est sournois, ça ne remplit pas les yeux de beauté, mais ça s’avère solide et efficace. Pour renforcer les vertus et les avantages du « short face », il y a zéro but encaissé pendant sept matchs d’affilée, ce qui n’est pas franchement anodin. Allegri a donc trouvé un équilibre en défense, maintenant il s’attend à un surplus surtout de la part de Vlahovic et Chiesa, les deux qui pourraient donner l’accélération dans le reste du tournoi. Les Bianconeri sont là, ils ne sont plus vus comme les vice-champions du sprint italien, comme ils l’apparaissaient en début de saison. Il y a un match à marquer en rouge lors de la 13e journée, à l’Allianz Stadium contre l’Inter : là nous comprendrons si la Juve a des intentions sérieuses. Comme une vraie dame d’autrefois.





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