But contre son camp de Thiaw, buts de Zapata, Morata et de l’international suisse : les Granata auraient mérité plus. Rossoneri mauvais à tous égards, deux erreurs graves de Leao. Mais le mérite d’y avoir cru jusqu’au bout reste

Journaliste

17 août 2024 (modifié à 23h17) -MILAN

Le Milan de Fonseca a quelque chose à dire à la Serie A : il est toujours temps de se racheter. Milan perd 2-0 avec un grand Toro mais, quand quelqu’un à San Siro siffle déjà, ils renversent la situation avec deux buts venant du banc. Le 2-1 est un tir de Reijnders dévié au but par Morata au centre de la surface. Le 2-2 était une volée d’Okafor sur un centre de Musah. Aucun des quatre n’était sur le terrain au début du match. Le résultat est un 2-2 qui dessine un curieux patchwork : Toro, Milan, Inter, Gênes, Parme, Fiorentina, Empoli et Monza tous à un point. Noblesse et troisième classe dans le même compartiment. Le début de championnat le plus étrange au monde.

les objectifs

Zoom sur les objectifs. Le premier est le football secoué avec le Var, déjà très à la mode à la mi-août. Velo de Zapata au milieu offensif de Sanabria, qui le libère 10 mètres plus loin. Duvan ouvre pour Bellanova, Saelemaekers est en retard et l’arrière latéral de l’équipe nationale prend le poste de la tête. Puis c’est le carambole : le ballon danse sur la ligne, Thiaw pourrait le glisser et le renvoyer mais, dans l’excitation, il l’emmène à l’intérieur du but. But contre son camp sensationnel, avec un dysfonctionnement de la montre de Maresca, qui n’accorde pas le but mais est rappelé par le VAR. Le 2-0 vient d’un tunnel vers Reijnders et évolue vers la gauche : la Calabre est molle, donc Lazaro défie Reijnders et centre. devant lui, trouvant Zapata au milieu de la surface. Thiaw et Theo ne se comprennent pas – un désastre défensif – et Duvan à 33 ans s’offre une nuit en tant que maître du San Siro. Le 2-1 de Morata, le premier but des Rossoneri, s’explique par le fait que Toro s’est enfermé dans la surface pour défendre. Le ballon parvient à Reijnders qui tire de l’extérieur de la surface, Alvaro met le pied et cela suffit à surprendre Milinkovic au premier poteau. Le 2-2 est un siège classique : Musah centre depuis la droite, Toro laisse Okafor seul – trop seul – au centre de la surface et Noah fait ce qu’il a fait plusieurs fois avec Pioli : redresser un match à la dernière minute.

les sensations fortes du jeu

Et comment s’est passé le match ? Eh bien, un classique du mois d’août comme un feu d’artifice : pas parfait, avec de nombreuses opportunités, renversées plus d’une fois par des erreurs et des jeux individuels. Milan a eu sa première occasion après 7 minutes : corner de la droite, Thiaw tête bien mais Masina sauve sur la ligne et Leao, au rebond, tire d’une hauteur sensationnelle. S’en suit une phase calme, avec Milan contrôlant le rythme et peu de sensations fortes, jusqu’à la demi-heure, lorsque Thiaw marque contre son camp. Le jeu, à ce moment-là, décide qu’il veut s’amuser. 38ème minute : corner de Lazaro, tête de Zapata échappée par Bennacer, bel arrêt de Maignan. 41e minute : contre-attaque lancée par Loftus-Cheek, Leao arrive devant Milinkovic mais tire mal (et Vanja est doué pour plonger tôt). 45ème minute : Bellanova laisse Saelemaekers sur place et centre à ras de terre, une autre passe de Zapata libère Ilic qui n’est stoppé que par une belle parade de Maignan. La seconde mi-temps s’ouvre avec Pulisic qui, lancé par… Lazaro (quelle erreur), dépasse Milinkovic mais ne trouve tout simplement pas l’extérieur du filet sous un angle fermé. Un feu de paille. Fonseca change ensuite au bout d’une heure seulement – Theo, Reijnders et Morata entrent – et il se fait des illusions, car trois minutes plus tard, Maresca concède un penalty pour une faute de Coco sur Morata qui… n’est pas là. VAR a annulé à juste titre et au milieu de la seconde mi-temps, Zapata a porté le score à 2-0. Un siège était attendu et il n’est arrivé qu’à deux minutes de la fin, lorsque Morata a trouvé la déviation pour porter le score à 2-1. A ce moment-là, San Siro commence à y croire, Toro ne quitte plus sa zone et… vous connaissez la suite : centre de Musah, déviation d’Okafor et 17 août de Fonseca réhabilité.

taureau : super zapata

Voilà donc les premières considérations de la saison. Toro, complètement nouveau en défense, est arrivé au stade avec la tête droite. Une toute nouvelle défense, du milieu de terrain jusqu’à la formule testée : 3-5-2 avec Zapata et Sanabria devant. Il a profité de ses bonnes cartes – la vitesse de Bellanova, Ricci et Ilic qui savent jouer au football – et a eu Zapata en version XL. Vanoli a montré qu’il avait des idées et n’a souffert qu’à la fin, avec Milan assiégé dans le temps additionnel. Bellanova et Coco très bien, bons signaux d’Adams (bien sûr, à revoir), phase défensive concrète comme avec Juric. Il reste des regrets sur la fin, et ils sont nombreux. Okafor aurait dû être regardé de beaucoup plus près, en général il aurait été sage de moins serrer devant Milinkovic. Pas simple mais…

Milan : réaction

Fonseca, en revanche, aura des frissons en regardant à nouveau le match. Il a envoyé sur le banc Pavlovic, Reijnders, Morata et aussi Theo, qui sont tous arrivés à Milanello après le Championnat d’Europe sans avoir commencé le match (c’est-à-dire la tournée américaine). La plus grosse surprise s’est produite à gauche, où Saelemaekers évoluait au poste d’arrière. Comment ça s’est passé ? Eh bien, mauvais. Alexis a beaucoup souffert, il est arrivé tard dans le but et a laissé s’échapper Bellanova alors que Milan risquait un 0-2 à la 45e minute. Reijnders et Morata, entrés plus tard, ont marqué pour porter le score à 2-1, mais le sens demeure : Milan s’est montré dangereux dans la première heure, puis a peu créé pour une équipe qui a dû revenir sur deux buts. Et puis, bien sûr, des problèmes anciens. La difficulté d’attaquer une défense alignée, les erreurs derrière (Thiaw…), Bennacer loin d’être à son meilleur niveau. Milan est très différent de Pioli – ils bloquent deux milieux de terrain, ils lèvent beaucoup leurs ailiers et abaissent l’avant-centre, ils ne défendent pas face à face – mais ils ont des points communs, heureusement aussi positifs : ils savent comment réagir et ne sont jamais morts. Le reste devra venir du travail et de Fofana, introduit à la mi-temps. San Siro, à 22h50, est rentré chez lui en chantant. C’est quelque chose.





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