Milan est de retour, l’Inter est en crise d’identité mais il n’y a que Napoli là-haut


Heureusement, il y a un contrecoup. Qu’il reste encore quelques surprises. A l’image de l’Inter qui chute (1-0) à nouveau à Bologne. Comme Milan mangeant (2-0) une Atalante presque méconnaissable en rejoignant ses cousins ​​à la deuxième place. Dieu merci : sinon vous savez à quel point c’est ennuyeux. Sinon, avec Naples qui frappe tous les adversaires (2-0 contre Empoli, huitième victoire consécutive), nous devrions tous nous consacrer à une autre activité plus excitante. Peut-être le golf, les échecs, voire le Buraco, désormais bien plus excitant que notre championnat largement dominé par les hommes de Spalletti.

Là-haut, Naples dicte la loi

Maintenant si bon que même en Europe, ils font la loi comme s’ils étaient les maîtres des tasses depuis des années. Tellement bon que, même quand il en reste dix (expulsion de Mario Rui pour faute de réaction), ils n’en font pas un plissé en oubliant le stress de la Ligue des champions qui n’affecte évidemment que ceux qui les poursuivent. On parle avant tout de l’Inter qui, pour nous tenir en haleine, s’attire volontiers les ennuis. Ou dans un piège. Le dernier a eu lieu ce dimanche à 12h30 sur la pelouse de Bologne qui devient désormais aussi fatale à l’Inter que celle de Vérone l’a été à Milan. L’an dernier, grâce à un canard du gardien Radu, les hommes d’Inzaghi à Dall’Ara avaient laissé le Scudetto aux Rossoneri ; cette fois au contraire, grâce à une maladroite erreur de D’Ambrosio bien exploitée par Orsolini, ils permettent aux Bolonais d’engranger leur quatrième victoire lors de leurs cinq derniers matchs.

Un splendide Bologne

Splendide Bologne, bien sûr ; bravo Thiago Motta, de plus en plus cité dans le portefeuille de coaching; grand Orsolini au septième sceau de la saison, mais l’Inter? Que fait l’Inter ? Pas pour rager, mais c’est un vice absurde. Après chaque bon résultat, comme celui avec Porto, aussi inexorable qu’un avis de l’Agence du revenu vient la chute tonitruante. Ce qui les blesse d’autant plus que cela dégrade l’estime de soi et déclenche tout ce bouillon primordial de gémissements inter, à commencer par les fautes réelles et supposées d’Inzaghi, qui semblent faites exprès pour tout remettre en cause. Inzaghi lui-même avec ses auto-crucifixions (« nous devons faire mieux, moi d’abord ») apparaît comme un de ces hérétiques du XVIIe siècle qui, n’en pouvant plus, avouaient n’importe quoi à l’Inquisition. Il y a une complaisance à l’Inter à s’autoflageller qui concurrence même le Pd, ce dimanche relevé par le défi des primaires. La différence avec le Parti démocrate est qu’à l’Inter, les primaires ont lieu chaque semaine, avec quelques quarts de travail en milieu de semaine lorsque la Ligue des champions est en cours.

L’Inter en crise d’identité

Chaque match est décisif, chaque défi est en dernier ressort, chaque test est une épreuve décisive. Bref, une épreuve. C’est vrai que c’est la septième défaite de la saison contre Bologne (après les différents coups de cœur avec Monza, Empoli et la Sampdoria), c’est vrai que les changements d’entraîneur étaient prématurés, c’est vrai que les buts encaissés à l’extérieur (22) sont un un gros fardeau, mais déclencher un nouveau procès contre Inzaghi, ne pas avoir d’Elly Schlein à sortir du chapeau, est vraiment pour les masochistes à part entière. Après tout, et là on semble encore parler du Pd, l’Inter (avec Milan) est la deuxième force du championnat. Un championnat mené par un Napoli qui n’a jamais été aussi imparable que cette année. Où ils sont désormais tous de vénérables maîtres : du président De Laurentiis au dernier magasinier. Spalletti, raillé jusqu’à l’année dernière pour ses métaphores audacieuses, est aujourd’hui professeur émérite de communication qui, s’il dit « l’œuf vaut mieux aujourd’hui que la poule demain », au sens où il vaut mieux profiter du présent, tout le monde l’encense comme si c’était un collègue de Kierkegaard.

Rendre hommage au vainqueur c’est normal, c’est moins normal que l’Inter ait cette tendance à s’autodétruire au nom d’un passé glorieux qui n’a pas toujours été aussi splendide. Vous pouvez vous fixer des objectifs gagnants, mais vous devez également apprécier les résultats que vous obtenez. Comment être encore en lice en huitièmes de finale des champions et en demi-finale de la Coupe d’Italie. Le retard de Naples (-18) est-il trop lourd ? Bien sûr c’est lourd, mais où sont les autres équipes ? Plus qu’un nouvel entraîneur, qui coûterait un bras et une jambe, l’Inter aurait besoin d’un collègue de Freud, un bon mais pas trop cher psychologue qui saura chasser tous les fantômes du passé à commencer par l’encombrant souvenir de Mourinho et Treble.



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