Migrants, Paris : l’Europe se prononcera après le non de Rome au débarquement. Tajani : L’Italie ne peut pas être le seul lieu d’arrivée


La tension monte en Europe sur le dossier des migrants. L’affrontement à longue distance entre l’Italie et la France, après l’affaire Ocean Viking, ne montre aucun signe de perte d’intensité. Et Berlin prend position en faveur des ONG.

Paris a demandé « à l’Europe de s’exprimer très rapidement sur les développements qui suivront » le refus de l’Italie d’accueillir à son bord l’Ocean Viking et les migrants, a déclaré à Bfm-TV le porte-parole du gouvernement Olivier Véran. Véran a de nouveau critiqué le refus de Rome, « une décision unilatérale, inacceptable, inefficace et injuste de l’actuel gouvernement italien, qui exige des réponses européennes ». « La première réponse – a-t-il poursuivi – a été celle de l’humanitaire, et nous l’avons fait », se félicitait le navire à Toulon. « La seconde est de rappeler les obligations de l’Italie » et, si elle refuse, d’imaginer toute mesure qui pourrait être utile. »

Ambassadeur d’Allemagne, les ONG méritent gratitude et soutien

L’ambassadeur d’Allemagne en Italie, Viktor Ebling, est intervenu en défense des ONG, rappelant dans un post sur twitter qu’« en 2022 il y a déjà plus de 1300 personnes mortes ou disparues en Méditerranée. 12% des survivants ont été secourus par des ONG. Ils sauvent des vies là où les aides de l’État font défaut. Leur engagement humanitaire mérite notre reconnaissance et notre soutien ».

Salvini annonce le poing dur contre les débarquements de migrants

Côté italien, le vice-Premier ministre et ministre des Infrastructures Matteo Salvini a confirmé la politique de coup de poing dur lors des débarquements. «Celui qui fait une erreur paie. Si bon. En vue, amendes, saisies et plus de contrôles. Le gouvernement prêt à frapper fort sur les débarquements », a-t-il tweeté.

Tajani, l’Italie ne peut pas être le seul lieu d’arrivée

S’exprimant à En une demi-heure sur Raitre, le ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a précisé : « Nous avons posé un problème politique, le problème nous touche d’une manière particulière. Nous continuons d’accueillir les migrants avec solidarité, mais la question doit être abordée aujourd’hui. Nous avons besoin d’une stratégie européenne, l’Italie ne peut pas être le seul lieu d’arrivée. Ici il semble que les seuls ports sûrs soient les italiens, mais il y a aussi des ports tunisiens, maltais, français, ils sont nombreux. Nulle part il n’est écrit que tout le monde doit venir en Italie ». Quant à la confrontation avec la France, Tajani a déclaré que le gouvernement est prêt au dialogue mais la réaction de Paris, a-t-il ajouté, a été « exagérée ». Enfin, les ONG : « n’ont pas de rôle politique », mais doivent sauver des vies, a rappelé le ministre. « Ils ne peuvent pas faire de taxis » pour les migrants. Tajani a rappelé un rapport de Frontex sur des « rendez-vous en mer entre trafiquants » et ONG pour embarquer des migrants.



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