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Microsoft fera face la semaine prochaine à sa première enquête antitrust officielle de l’UE en 15 ans sur des allégations selon lesquelles le géant américain de la technologie lie injustement son application de visioconférence Teams avec son logiciel Office populaire.
La pression de la Commission européenne, l’organe exécutif de l’UE, intervient après que les concessions de Microsoft pour apaiser les problèmes de concurrence se sont révélées insuffisantes, ont déclaré lundi quatre personnes ayant une connaissance directe de la pensée de l’UE. Une fois l’enquête lancée, Microsoft pourrait faire face à des accusations formelles dès l’automne, ont ajouté deux des personnes.
La décision de la commission d’ouvrir une enquête témoigne de la détermination de Bruxelles à réprimer les pratiques des grandes entreprises technologiques susceptibles d’étouffer la concurrence. Apple, Google et Meta font tous l’objet d’enquêtes pour comportement anticoncurrentiel présumé.
En avril, le Financial Times a annoncé que Microsoft cesserait d’obliger ses clients à installer automatiquement Teams sur leurs appareils après que son rival Slack se soit plaint en 2020 que la pratique consistant à « regrouper » les deux services enfreignait les lois européennes sur la concurrence.
Mais les pourparlers entre la commission et Microsoft sont au point mort sur la question de savoir si les concessions auraient un impact géographique européen ou plus large, ont déclaré ces personnes, ajoutant que des questions subsistaient sur le prix que Microsoft facturerait aux équipes pour assurer une concurrence loyale.
Des personnes au courant de l’affaire ont déclaré que les discussions de cette semaine s’étaient concentrées sur les moyens d’éviter une enquête officielle, mais elles ont ajouté qu’il était « très peu probable » que Microsoft en évite une.
« Nous continuons à coopérer avec la commission dans son enquête et sommes ouverts à des solutions pragmatiques qui répondent à ses préoccupations et servent bien les clients », a déclaré Microsoft.
La commission n’a fait « aucun commentaire spécifique », ajoutant que « l’évaluation de la plainte sur la base de nos procédures standard est en cours ».
L’enquête intervient alors que la pression politique contre Microsoft augmente. Stéphanie Yon-Courtin, une eurodéputée qui joue un rôle de premier plan dans les discussions technologiques à Bruxelles, a fait pression sur la commission la semaine dernière pour forcer Microsoft à faire des concessions qui apaiseraient les problèmes de concurrence.
« Trois ans après la [Slack] plainte a été déposée, la position dominante de Microsoft sur le marché s’est accrue, alors que le plaignant attend toujours des progrès significatifs dans cette affaire », a écrit l’eurodéputé représentant le groupe politique Renew Europe. Elle a souligné des chiffres qui montraient que Teams avait amassé environ 270 millions d’utilisateurs tandis que Slack en avait environ 20.
Au moment de la plainte, Slack, qui a depuis été racheté par Salesforce, a demandé aux régulateurs européens d’agir rapidement « pour s’assurer que Microsoft ne puisse pas continuer à tirer illégalement parti de son pouvoir d’un marché à l’autre en regroupant ou en liant des produits ».
L’enquête à venir est la première enquête antitrust de Microsoft à Bruxelles depuis 2008. Bruxelles a alors accusé l’entreprise d’abuser de sa position dominante en forçant les utilisateurs à télécharger son navigateur Internet Explorer, fourni avec Windows.
Microsoft a conclu un accord avec la commission, qui a donné aux utilisateurs la possibilité de choisir un navigateur. Mais en 2013, l’UE a infligé une amende de 561 millions d’euros à Microsoft pour ne pas avoir tenu son engagement.