Messi est à un pas du Saint Graal : l’Argentine est le premier finaliste de la Coupe du monde


En tant que réincarnation de Diego Maradona, Lionel Messi a dansé sur l’herbe du plus grand stade de Doha pour franchir l’avant-dernier obstacle de sa mission sacrée. Battre la Croatie 3-0 en demi-finale de la Coupe du monde.

William Vissers

Juste après le 2-0 pour l’Argentine alors déchaînée, avant la pause, Lionel Messi est lâche et libéré, en quelque sorte monté, flottant à quelques centimètres au-dessus de l’herbe. Comme s’il n’avait pas 35 ans et un professionnel un peu âgé du Paris Saint-Germain, mais 12 ans, et un garçon de Rosario. Comme s’il ne portait pas un lourd fardeau d’attente d’un peuple qui demande le titre, prie, qui l’appelle à faire son devoir, pour ainsi dire.

Puis il cingle, se détourne comme lui seul sait le faire, avec des rebondissements inattendus dans ses dribbles, où beaucoup arracheraient tout. Ensuite, il est imparable, même s’il sent régulièrement ses ischio-jambiers. Avec le 3-0, à la 70e minute, comme clou de la démonstration. Le dribble du droit, passe devant Josko Gvardiol, l’un des meilleurs défenseurs du tournoi. Hip swing à gauche, à droite, en ralentissant et en accélérant, passé, parallèle à la ligne de fond, remis sur Julian Alvarez. Objectif.

Meessssiiiiii, le stade pleure de gratitude. Ils préféreraient s’agenouiller, le peuple. Messi en finale, contre la France ou le Maroc. Le Qatar, avec sa coupe du monde entachée, devait être le théâtre du sacre du roi des quinze dernières années – même si la réputation de ce roi n’est pas non plus sans tache, après évasion fiscale et vente de son nom à un autre pays qui l’a remporté. Coupe veut tenir : Arabie Saoudite. Sa deuxième finale, après 2014, perdue à Rio de Janeiro après prolongation face à l’Allemagne. Mais il s’agit de gagner la finale, d’être à égalité avec Maradona, qui est au paradis.

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C’est une grand-messe, au stade de Lusail, remplie d’Argentins, dont certains ont vendu leurs biens pour être au Qatar pendant un mois, et d’autres qui s’identifient à Messi. La mer blanc-bleu avec des visages peints pleins d’attente et d’espoir, aspirant à l’amour réciproque de Messi, également enveloppés de chansons sur Maradona. Ceux dans les tribunes relient les créneaux horaires. L’Argentine, pays du football par excellence, championne en 1978 et 1986, il était donc temps de revenir. Le Maradona du passé est le Messi d’aujourd’hui. Lionel Messi, infiniment plus long au sommet absolu que Maradona, mais pas de titre mondial pour son pays, et c’est ce qui compte.

Compétition aux traits étranges

La dernière chance pour Messi, avec l’éternelle comparaison avec Diego Armando Maradona, décédé il y a plus de deux ans, dont il a repris les traits en quart de finale contre les Pays-Bas. Sans relâche. Antisportif parfois. Devant des milliers de télés aux Pays-Bas, les gens espéraient une victoire croate mardi.

C’est aussi une compétition aux caractéristiques étranges. A la dix-huitième minute, Messi s’arrête sur la ligne médiane. Il masse ses ischio-jambiers et ses cordons. Ce ne sera pas le cas, n’est-ce pas ? Donc non. Le premier but, après une demi-heure, comme cela s’est produit contre l’Australie et les Pays-Bas, est spécial. Jusque-là, Luka Modric est le maître, avec son passage et sa grâce. Le milieu de terrain de 37 ans est partout, profondément dans le dos pour diriger un ballon. Mais au but, il commet une rare erreur. Le ballon roule sous son pied. Aucun Croate ne comptait là-dessus, car cela n’arrive jamais.

Enzo Fernandez de Benfica, un footballeur brillant, avec Julian Alvarez un nouveau pion important dans le plan directeur de Messi, passe immédiatement en profondeur à Alvarez, qui est illégalement rebondi par le gardien Dominik Livakovic. Livakovic a la réputation d’arrêter les tirs au but, mais il n’a aucune défense contre le tir résolu et dur de Messi.

Le 11e but de Messi en Coupe du monde, lors de son 25e match du tournoi, égalant le record de l’Allemand Lothar Matthäus. Presque tout de suite après c’est 2-0, grâce à un beau sprint d’Alvarez sur un contre, depuis la ligne médiane. Il obtient le ballon un peu de chance, à travers le brouillage, mais avec sa vitesse, il pourrait aussi forcer cette chance.

Dans la phase suivante, Messi est libéré, et aussi après la pause. Et parce qu’il va bien, l’équipe a grandi dans le tournoi. Chaque match un peu mieux, comme il sied à un champion. Ensemble, ils joueront la finale dimanche, toujours au stade Lusail. Tous ces milliers espèrent, prieront, chanteront et pleureront pour le seul résultat dont ils rêvent depuis des années. Messi avec la coupe d’or, qui était la dernière aux mains des Argentins en 1986, de Diego Armando Maradona, qu’ils sont sûrs en Argentine regarde depuis le ciel étoilé clair.



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