Après le retrait des troupes de Poutine des banlieues de Kiev (dont Irpin, Hostomel, Bucha) et du nord du pays, les horreurs de l’armée russe sont particulièrement évidentes dans le massacre de Bucha – un crime de guerre de facto ! Les images de civils sans défense tués choquent le monde.

Par Soren Haberlandt

La propagande du Kremlin prétend : tout est inventé, tout est mensonge. Mais la propagande mensongère s’effondre complètement : d’abord, les images satellites de Vladimir Poutine (69 ans) ont révélé des mensonges, maintenant deux services secrets emboîtent le pas.

Le président russe Vladimir Poutine le 31 mars 2022 (Photo : SPUTNIK/via REUTERS)
Le président russe Vladimir Poutine le 31 mars 2022 (Photo : SPUTNIK/via REUTERS)

► Le Service fédéral de renseignement (BND) sait selon un rapport « Spiegel » discuté et apparemment diffusé des messages radio de soldats russes prévoyant de tuer des civils à Bucha. Le plan : d’abord interroger les civils, puis les tuer.

Le « Spiegel » rapporte : Le BND a intercepté des messages radio et peut même correspondre à certains civils qui ont été tués gisant dans la rue. Donc, les soldats auraient parlé de la façon dont une personne avait été abattue à vélo.

Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre un aperçu des maisons et des véhicules détruits dans une rue de Bucha (Photo : non crédité/dpa)
Cette image satellite fournie par Maxar Technologies montre un aperçu des maisons et des véhicules détruits dans une rue de Bucha (Photo : non crédité/dpa)

La cruelle conclusion du BND : des troupes mercenaires russes ont été impliquées dans le massacre. ET : Ce n’étaient PAS des meurtres aléatoires – ils ont apparemment suivi une stratégie claire, un système.

UNE Message radio intercepté par les services secrets ukrainiens SBU prouve apparemment aussi le sang-froid avec lequel les troupes de Poutine tuent et massacrent. « Tuez-les tous, merde ! Civils, tout le monde, tuez-les tous ! », selon des enregistrements audio, un commandant russe a ordonné à ses unités de se rendre dans la ville de Marioupol, assiégée depuis des semaines.

L'infirmière Svetlana Savchenko (56 ans) se tient à côté d'un immeuble complètement détruit.  Son appartement s'y trouvait également (Photo : ALEXANDER ERMOCHENKO/REUTERS)
L’infirmière Svetlana Savchenko (56 ans) se tient à côté d’un immeuble complètement détruit à Marioupol. Son appartement s’y trouvait également (Photo : ALEXANDER ERMOCHENKO/REUTERS)

Texte brut : Il existe des instructions sans équivoque pour tuer des civils sans défense, pour les massacrer. Un crime de guerre manifeste. Il ne serait pas surprenant que de tels ordres soient donnés aux soldats russes dans d’autres villes d’Ukraine.

Et cela correspond à la logique dramatique du Kremlin qui était déjà en vue il y a quelques semaines : comme en Syrie, le dictateur du Kremlin, Poutine, a proposé des soi-disant « couloirs humanitaires » pour les civils à Marioupol – mais ce ne sont que des offres empoisonnées.

« Leur tâche est simplement d’effacer la ville de la face de la terre, y compris ses habitants, accuse le maire de Marioupol (Photo : picture alliance / AA | Stringer)

Parce que : Du point de vue des envahisseurs, chaque résident qui est encore dans la ville APRÈS la fermeture du corridor est considéré comme un ennemi ou une cible militaire.

Michael Horowitz, analyste du groupe de réflexion Le Beck, a déclaré il y a un mois : « Une fois ces ‘couloirs’ établis – qu’ils permettent ou non l’évacuation des civils – toute personne restante sera considérée comme une cible légitime ». Pour rappel, plusieurs tentatives d’évacuation de l’Ukraine ont échoué car les civils ont été la cible de tirs des troupes de Poutine, les bus n’ont pas pu passer et l’armée russe n’a pas laissé passer les gens.

Texte brut : Selon la logique de Poutine, bombarder des civils pourrait désormais être parfaitement légitime – contraire à la réalité, contraire à toute morale. Et donc le message radio ne fait que prouver la position du Kremlin…

Vue depuis l'hôpital détruit de Marioupol (photo d'archive) (Photo : Evgeniy Maloletka/AP)
Vue depuis l’hôpital détruit de Marioupol (photo d’archive) (Photo : Evgeniy Maloletka/AP)

Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), 120 000 civils sont actuellement bloqués dans la ville sur la mer d’Azov. Le maire de la ville, Vadym Boichenko, a déclaré mercredi soir que plus de 5 000 civils avaient été tués dans sa ville jusqu’à présent.


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Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyj (44 ans) a lui aussi confirmé jeudi soir ce qui avait déjà été indiqué ces derniers jours : il manque à l’Ukraine des milliers de citoyens.

Il n’y a que deux options pour savoir où ils se trouvent, a déclaré Zelenskyj. Ils ont été soit déportés en Russie, soit tués. Président ukrainien : « Nous connaissons déjà des milliers de personnes portées disparues. »

Et plus loin : Après le tollé international suscité par les photos de la banlieue de Kiev de Bucha – des centaines de corps y ont été retrouvés, certains avec les mains liées – Moscou a changé sa tactique et essaie maintenant de faire sortir les gens des rues et des zones occupées par les troupes russes pour enlever les sous-sols.

Le corps d'une femme qui, selon les habitants, a été tuée par des soldats de l'armée russe gît dans la rue à Bucha (Photo : Reuters)
Le corps d’une femme qui, selon les habitants, a été tuée par des soldats de l’armée russe gît dans la rue à Bucha (Photo : Reuters)

Zelenskyj promet : Avec l’aide d’enquêtes, de témoins et d’images satellites, les raisons de la disparition des citoyens seront clarifiées.

Une supposition : le dictateur du Kremlin, Poutine, a kidnappé des civils de la banlieue de Kiev et les a mis en uniforme. C’est peut-être à l’origine de ce plan perfide : dans le cas d’échanges de prisonniers, Poutine pourrait désormais renvoyer ces civils – en échange de soldats russes.



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