Mère néerlandaise qui a perdu son mari et son enfant dans une attaque à la roquette en Irak : « Sortie de nulle part, tout d’un coup le plafond s’est effondré »


La famille irako-néerlandaise qui a été touchée par une attaque iranienne la semaine dernière a été complètement surprise par les missiles. « Soudain, le plafond s’est effondré », raconte la mère Hana Jutyar, également de nationalité néerlandaise. Elle a perdu son mari – qui serait la cible de l’attaque – et son bébé de 11 mois dans l’attaque. Hana elle-même et l’un de ses fils ont été blessés. L’Iran affirme avoir ciblé « un centre d’espionnage israélien ».

L’attaque à trois missiles a eu lieu lundi dernier dans la ville irakienne d’Erbil et a été officiellement revendiquée par l’Iran. Selon ce pays, l’attaque visait « un centre d’espionnage israélien dans la partie kurde de l’Irak ». Les proches de la famille concernée nient catégoriquement qu’il y ait eu espionnage au profit d’Israël.

Homme d’affaires mignon

L’attaque semble viser le Néerlandais, l’homme d’affaires irako-kurde Peshraw Dizayee. Il vivait avec sa famille dans une villa à Erbil, ils revenaient tout juste de vacances à Dubaï. Le multimillionnaire a été tué dans l’attaque.


« Mon mari et mon fils aîné étaient en bas de la maison, ils ont reçu un ami », raconte Hana dans une vidéo diffusée par les médias kurdes ce week-end. «Je regardais la télévision à l’étage. Deux de mes autres enfants étaient dans leur chambre, avec leur nounou. Et soudain, j’ai vu le plafond s’effondrer. Les morceaux tombaient sans cesse. Paniqué, j’ai invoqué Dieu.

Blessée au visage

Hana elle-même a été blessée lors de l’attaque, notamment au visage. Elle raconte son histoire depuis un lit d’hôpital, entourée de responsables de la sécurité irakienne. On ne sait pas si elle savait à ce moment-là que son mari et sa fille étaient décédés.

L'enfant Zhina, 11 mois, tué lors de l'attaque d'Erbil.
L’enfant Zhina, 11 mois, tué lors de l’attaque d’Erbil. © Famille

La femme ne savait pas que son domicile et sa famille pouvaient être pris pour cible. « C’était un jour ordinaire. Je venais de coucher les enfants. Il n’y avait aucun signe que quoi que ce soit allait arriver. »

Ce n’est que vendredi que l’on a appris que le bébé décédé et deux des blessés avaient également la nationalité néerlandaise. La ministre néerlandaise des Affaires étrangères, Bruins Slot, a ensuite indiqué avoir contacté son collègue iranien « pour obtenir des éclaircissements sur la mort d’un enfant néerlandais ».

La villa détruite de la famille à Erbil.
La villa détruite de la famille à Erbil. © ANP/EPA

Un membre de la famille kurde néerlandaise a immédiatement nié à AD.nl tout espionnage. « Peshraw était dans l’immobilier et la sécurité. Les affirmations iraniennes sont sans fondement. C’est une excuse réservée à l’usage intérieur iranien. Ce meurtre constitue une violation de sa souveraineté et de celle du monde entier. Aucune excuse ne peut justifier le meurtre de Peshraw et de son bébé.

Le ministère néerlandais des Affaires étrangères fournit une assistance consulaire à la famille concernée, mais pour des raisons de confidentialité, il ne souhaite pas détailler davantage en quoi consiste cette assistance. Le ministère ne souhaite pas non plus s’étendre davantage sur les liens que la famille entretient avec les Pays-Bas.

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Image des funérailles de l'homme d'affaires Peshraw Dizayee et de sa fille Zhina.
Image des funérailles de l’homme d’affaires Peshraw Dizayee et de sa fille Zhina. © ANP/EPA

La villa détruite de la famille à Erbil.
La villa détruite de la famille à Erbil. © ANP/EPA



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