Même les maisons se battent lors de ces noces de sang parisiennes


Grotesque tu aimes l’opéra Les Huguenots (1836) de Giacomo Meyerbeer. Dans son Paris du XIXe siècle, le « Grand opéra » était tout simplement branché : de grands opéras complets qui combinaient tous les styles de l’Europe.

En 2011, La Monnaie de Bruxelles présentait cet opéra rarement joué sur Paris trois siècles plus tôt : le La nuit de Barthélémy en 1572, au cours de laquelle les catholiques ont assassiné des milliers de huguenots (protestants). Il pleut des étoiles pour la distribution de sept membres et la mise en scène éclectique du réalisateur Olivier Py et du décorateur et costumier Pierre-André Weitz.

Maintenant, vous pouvez à nouveau, bien que la première ait dû être reportée en raison de la couronne. La grandeur du décor est toujours là. Vous regardez dans une rue de maisons en laiton qui peuvent se déplacer à gauche et à droite sur la scène, et à partir desquelles des gradins entiers peuvent ingénieusement glisser. Même le ’tissu’ est une sorte d’or extensible jubé† Il fait allusion à la splendeur catholique, mais le style semble plus rétro-futuriste steampunk puis Renaissance. Quand au bout d’un moment on s’aperçoit que les huguenots sont beaucoup à gauche de la scène, et les catholiques beaucoup à droite, on s’aperçoit soudain que cela s’incorpore aussi dans le décor. Il semble tout en or, mais tout sur la gauche perd de son éclat et commence à noircir.

Opéra ‘Les Huguenots’ par La Monnaie à Bruxelles.
Photo Baus

Sur le dessus

Malheureusement, certains acteurs ont également perdu un peu d’éclat. Karine Deshayes chante une Valentine magnifiquement chaleureuse mais désespérée, et encore une fois la jeune page impressionne, cette fois la limpide Ambroisine Bré. Mais Lenneke Ruiten en tant que reine Marguerite commence un peu raide, et il faut un certain temps pour s’habituer à la fraîcheur de sa voix.

Enea Scala est un beau Raoul, ce qui contribue quelque peu à la crédibilité du récit selon lequel en une dizaine de secondes, lui (huguenot) et Valentine (catholique) tombent si follement amoureux que cinq heures de drame total peuvent être tirées (cinq heures ; vous ‘mieux vaut tomber amoureux pendant une minute, pensez-vous. Non, dit le XIXe siècle.)

Lire aussi la critique de 2011 : Drame, scènes de masse, humour et soft porn

Mais alors que toute la production dégage une puissance totale, avec un chœur chantant magnifiquement au bord des dommages auditifs, Scala va au-delà. Sa voix de machine s’intègre bien dans ce décor d’étain, mais ses cils sont pour l’effet, pas pour un engouement crédible. Et ils sonnent un peu comme une chèvre (vous ne pouvez pas l’ignorer une fois que vous l’entendez). Heureusement, son serviteur est généralement à côté ; le paternel et pieux huguenot Marcel est chanté de manière si convaincante par Alexandre Vinogradov que Raoul pâlit un peu.

Fièrement debout aussi : l’orchestre, désormais dirigé par Evelino Pidò, avec des cordes chargées de tension et des vents tourbillonnants lorsque Huguenots et Catholiques s’affrontent à nouveau. Au fait, si vous pensez que seules les personnes peuvent se battre, vous devriez absolument y jeter un coup d’œil. À De Munt, même les maisons se heurtent. Vous n’oublierez pas de sitôt cette image.

Opéra ‘Les Huguenots’ par La Monnaie à Bruxelles.
Photo Baus



ttn-fr-33