Même en prison, les femmes subissent le poids d’un système calqué sur les spécificités masculines. C’est ce qui ressort du premier rapport sur les femmes détenues "Du côté d’Antigone". Voici les 10 propositions de l’association pour une prison (plus) amie des femmes, du dépistage psychologique pour détecter tout abus de serviettes hygiéniques dans les chambres


LELa prison est un lieu masculin. A la fois parce que, dans la pratique, il y a beaucoup plus d’hommes en prison, et parce qu’il y a souvent un manque de femmes qui pensent à la prison : bref, les femmes subissent, même dans cette partie du monde, le poids d’un système façonné sur les besoins, les besoins et les particularités des hommes. C’est ce qui résulte de « Du côté d’Antigone», premier rapport sur les femmes détenues en Italie présenté à l’occasion du 8 mars par l’association « pour les droits et garanties dans le système pénal » Antigone. Un rapport dédié, en effet, à tous les Antigoni qui sont dans les prisons italiennesen référence à la tragédie de Sophocle qui met en scène le conflit entre le pouvoir masculin, et la loi, et le corps féminin, et la justice.

La prison, un système façonné sur les besoins masculins

Le rapport offre un aperçu complet de toutes les prisons et sections pour femmes de notre pays, y compris les prisons pour mineurs et les quartiers qui abritent des détenues trans placées dans des sections pour femmes. « Cela fait plus de 25 ans que nous surveillons la réalité des prisons pour femmes », explique Susanna Marietti, coordinatrice nationale d’Antigone et rédactrice du rapport. La présence de femmes détenues dans les prisons italiennes stagne depuis de nombreuses années autour des 4,2% actuels. Il y avait 2 392 femmes présentes dans les prisons italiennes au 31 janvier 2023, dont 15 mères accompagnées de 17 enfants.

« Pourtant, c’est la première fois qu’ils visitent chaque prison et chaque section dédiée aux femmes détenues », poursuit Marietti. « Et ce qui est surprenant, c’est qu’il n’est toujours pas possible, dans le monde carcéral, d’avoir unune attention particulière à la composante féminine de la population, numériquement écrasée par la population masculine ».

Les droits des femmes détenues, les 10 propositions d’Antigone

D’où les 10 propositions de l’association pour les droits des femmes détenues.

1. Tout d’abord, explique Marietti, « Il faudrait établir au Département de l’administration pénitentiaire un bureau chargé de la détention des femmes, qui doit être dirigé par des experts en politique de genre. Ce n’est qu’ainsi que les besoins spécifiques des femmes ne risquent pas de se perdre dans la masse des besoins masculins».

2. Des actions positives devraient également être envisagées visant à lever les obstacles que rencontrent les femmes dansaccès au travail, à l’éducation, à la formation professionnelle.

3. Sécurisez les chambres pour la nuit qui répondent aux spécifications besoins d’hygiène et sanitaires (y compris les serviettes hygiéniques).

4. Les femmes détenues doivent bénéficier d’un service de prévention et de réhabilitation dépistage du cancer féminin équivalente à celle des femmes libres.

Combien de détenus victimes d’abus

5. Parmi les différents besoins spécifiques, Marietti souligne celui relatif à dépistage psychologiquepour détecter tout abus : «Beaucoup de femmes qui arrivent en prison viennent de situations d’abus dont elles n’ont même pas conscience». Si des épisodes de violences sexuelles ou d’autres sévices ou mauvais traitements sont constatés ou signalés pendant la détention, la femme doit être informée sans délai de son droit de saisir l’autorité judiciaire.

6. Non seulement cela, « la femme victime de violences prise en charge d’un point de vue sanitaire, psychologique et social pendant la détention doit être assurée continuité des soins une fois sorti».

7. Dans les prisons où sont détenues des femmes, il doit y avoir personnel adéquatement formé et spécialisé en matière de violence sexiste. Tout le personnel affecté au travail avec les femmes détenues devrait recevoir une formation sur les besoins sexospécifiques et les droits des femmes détenues.

La discrimination sexuelle est aussi en prison

8. Actions visant à éviter toute forme de discrimination fondée sur le sexe envers le personnel pénitentiaire féminin à tous les niveaux.
9. Conformément au principe selon lequel la vie en prison doit se rapprocher le plus possible de celle de la communauté libre, des activités diurnes communes devraient être prévues dans toutes les prisons accueillant à la fois des hommes et des femmes, afin d’accroître les opportunités, en particulier pour les femmes détenues.
10. Les prisons et les sections pour femmes doivent être fondées autant que possible sur le modèle de la garde atténuée.

Les femmes détenues, pour lesquelles des crimes

Il s’agit de propositions faites sur la base des données recueillies dans le rapport. Par exemple, les nombres et le type de crime. Signalé principalement pour vol (20,2 %), escroquerie (23,2 %), exploitation ou complicité de prostitution (25,8 %), association de malfaiteurs de type mafieux (16,8 %), les femmes en prison sont 8 femmes pour 100 000 habitants féminins. En face de 182 hommes détenus pour 100 000 habitants de sexe masculin et 17 personnes transgenres détenues pour 100 000 habitants transgenres.

Un quart du total est détenu dans quatre prisons pour femmes (à Trani, Pouzzoles, Rome et Venise). L’Institut à garde atténuée de Lauro accueille 9 mères détenues et trois autres petits ICAM accueillent 5 femmes au total. Les 1 779 autres femmes sont essentiellement réparties dans les 44 sections pour femmes hébergées dans les prisons pour hommes. Avec ses 334 détenues (dont 118 étrangères), la prison romaine pour femmes de Rebibbia est la plus grande d’Europe.

Des peines plus courtes que les hommes

En pourcentage, les hommes encaissent bien plus que les femmes des peines de plus de dix ans d’emprisonnement ou de réclusion à perpétuité. Vice versa, ce dernier oui
ils épaississent en pourcentage des peines allant jusqu’à sept ans de prison beaucoup plus qu’il n’arrive aux hommes. Il y a trente condamnations à perpétuité. La présence de femmes étrangères, notamment roumaines, nigérianes et bulgares, sur l’ensemble des femmes détenues est de 30,5 %. En 2013, le pourcentage de femmes étrangères sur le nombre total de femmes était de 40,05 %.

Détresse mentale chez les femmes détenues

Significatives sont les données qui surveillent la détresse mentale chez les femmes détenues. Les femmes avec des diagnostics psychiatriques graves représentent 12,4% des personnes présentes, contre 9,2% de celles présentes dans l’ensemble des établissements visités en 2022, et utilisent régulièrement des médicaments psychiatriques 63,8% des présents, contre 41,6% du total. L’inconfort mental semble donc plus important chez les femmes. Les actes de l’automutilation chez les femmes, il y en avait 30,8 pour 100 personnes présentes, contre 15 dans les institutions qui n’hébergent que des hommes.

«Souvent, comme pour tous les détenus en prison, il s’agit en fait d’un maladie sociale», explique Marietti « Mais chez les femmes, c’est certainement plus grand. La femme détenue souffre davantage de la stigmatisation de la prison : c’est la mère qui a abandonné ses enfants, une mauvaise femme.

Suicides en prison, les histoires des 5 femmes qui se sont suicidées

À propos de suicidé. L’année dernière, il y en avait 84, un tous les 4 jours : un nombre aussi élevé n’avait jamais été enregistré, ni en termes absolus ni en termes relatifs. Parmi eux, 5 étaient des femmes, dont 3 étrangères (les deux années 2020 et 2021 avaient enregistré un seul suicide féminin en prison). Deux d’entre eux souffraient de maladie mentale, deux autres avaient des problèmes de toxicomanie. Certains étaient très jeunes.

Concetta Manuela Agosta avait 29 ans et ce n’était que deux jours dans la prison de Messine. Elle s’est pendue dans sa cellule.

Une Roumaine de 36 ans s’est pendue avec un pantalon élastique à un néflierà la fin de l’heure d’air frais dans la prison de Barcellona Pozzo di Gotto.

Il avait 36 ​​ans et des problèmes avec la toxicomanie la femme italienne qui s’est suicidée à Rebibbia.

L’étrangère de 51 ans qui s’est pendue à la prison de Brescia était à l’intérieur depuis quelques mois crimes contre la propriété.

Donatella Hodo, 27 ans, avait également des problèmes de toxicomanie et faisait des allers-retours entre la prison et la communauté depuis son plus jeune âge. Elle s’est suicidée une nuit dans la prison de Vérone. Le magistrat de surveillance a admis que le système avait échoué avec elle et que la prison n’était pas le bon endroit à Donatelle.

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