Même si elle a évité de prononcer le mot « sanction », le message que Giorgia Meloni a adressé à ses collègues du gouvernement lors de la première réunion post-vacances du Conseil des ministres est éloquent : la situation est loin d’être rose, les ressources dont nous disposons sont rares et nous ne pouvons pas nous permettre de les gaspiller. Nous devons rester « les pieds sur terre », couper ce dont nous avons hérité et qui, selon nous, n’est pas conforme à notre programme comme cela s’est produit avec le revenu du citoyen et surtout choisir des priorités.
Les Européens et la présidence du G7
Surtout, la confirmation de la réduction du coin fiscal (environ 9 milliards sont nécessaires) qui injecte plus d’argent dans les salaires et soutient les familles, également pour contrer le déclin démographique inquiétant. Bref, pas de baisse d’impôts ni de réforme des retraites, encore moins de baisse des accises sur les carburants, rythme Matteo Salvini. Réduite à l’os, telle est la synthèse du discours du premier ministre. Une intervention politique en vue de deux nominations décisives : les élections européennes et la présidence du G7. Mais avant cela, il y a une étape très délicate, à savoir la confrontation avec Bruxelles sur les nouvelles règles budgétaires qui influenceront plus ou moins directement la manœuvre.
Évitez les sorties précipitées
Le ministre de l’Economie l’a dit ouvertement : la taille des couvertures sera influencée par des variables « internationales et européennes », faisant explicitement référence au nouveau Pacte de stabilité. Une confrontation qui – a confirmé Giorgetti lui-même – ne pourra guère être conclue d’ici la fin de l’année en imposant de nouvelles négociations sur la période de transition qui, sur le papier, envisage encore le retour de l’ancien pacte. Une raison de plus pour éviter les sorties interrompues dans un ordre particulier laissant présager une attaque imminente contre la diligence.
Les pressions internes de la majorité
Mais c’est un objectif qui ne fait pas l’unanimité. La Lega et Forza Italia doivent retrouver un consensus concernant leur principal allié, à savoir les Frères d’Italie. Les résultats des élections européennes sont appelés à influencer l’équilibre des pouvoirs au sein de l’exécutif et les éventuelles alliances à Bruxelles pour les cinq prochaines années. Les explosions de plus en plus récurrentes de Salvini, non seulement sur le coût du carburant mais surtout sur le front de l’atterrissage, en sont la confirmation. Le leader de la Ligue a déjà lancé la campagne électorale et mise sur son vieux cheval de bataille. Meloni le sait bien, à tel point qu’il a invité les « ministres compétents » (en plus de l’Intérieur, Salvini lui-même qui dirige la Garde côtière depuis les Transports) à une plus grande coordination qui sera dirigée directement depuis le Palais Chigi.
Le 6 septembre, premier sommet
La manœuvre reste cependant le front le plus chaud. Si en fait la pression migratoire dépend de facteurs externes, les choix de manœuvre seront directement imputables au Gouvernement et à sa majorité. Une responsabilité que revendique le premier ministre (« la loi de finances est la plus politique des lois ») fixant des priorités à partir justement de la confirmation du coupe-coin et du soutien aux familles. Et les alliés ? Quel « drapeau » Salvini et Tajani peuvent-ils brandir pour éviter d’être engloutis par le Premier ministre ? C’est le problème politique et nous aurons bientôt les réponses. La semaine prochaine, le 6 septembre, se tiendra une première réunion majoritaire avec les ministres et les chefs de groupe. Ensuite, après le déplacement de Giorgetti à Saint-Jacques-de-Compostelle (15-16 septembre) pour un sommet avec les autres ministres européens de l’économie, le Nadef arrivera le 27 avec le cadre macroéconomique duquel il sera possible de déduire la portée de la loi de finances. .