Meilleures signatures et nouvelle culture, comment Conte a transformé Naples en 100 jours


Antonio a choisi et exigé, changeant sa philosophie et ses méthodes. Peu de proclamations et beaucoup de travail. Le projet a donc repris

Vincenzo D’Angelo

11 septembre – 10h49 -MILAN

Deux jours avant les cent premiers : Antonio Conte s’apprête à franchir sa première grande ligne d’arrivée à Naples. Il semble qu’hier ait été le jour de l’annonce, de cette poignée de main au cœur de Rome, au siège de FilmAuro, en compagnie du président Aurelio De Laurentiis. Deux hommes dévoués à l’action : ambitieux, différents, mais unis par le même attachement morbide au travail. Deux personnages forts qui se sont choisis et qui ont la même mission en tête : ramener Naples dans l’élite du football italien et international. Depuis le 5 juin, le temps a passé vite et Naples s’est véritablement lancée dans la nouvelle ère. Un an de retard par rapport à l’annonce (et au slogan) après le championnat.

« Amma Fatigue »

Avec l’arrivée d’Antonio, beaucoup de choses ont changé et, en attendant les résultats sur le terrain, on peut déjà tirer un premier bilan. «Amma fatà» avait annoncé l’entraîneur sur les réseaux sociaux du club, choisissant le Napolitain pour s’intégrer immédiatement dans l’environnement et dans le cœur de ses nouveaux fans. Qui l’a attendu et l’a félicité comme on ne le fait que chez les superstars. Après tout, Conte l’est : c’est un top manager, un gage de succès. Un professionnel qui ne connaît pas d’autre moyen que de travailler dur pour atteindre l’objectif : franc et sincère, direct dans ses relations avec tout le monde car il ne ment pas et ne fait pas de promesses qui ne peuvent être tenues. Mais il a promis dès le début une chose à son nouveau peuple : « nous vous rendrons fiers de nous ».

Les cas résolus

La révolution annoncée n’a eu lieu que partiellement : l’équipe n’a pas été démembrée comme beaucoup le croyaient, mais largement renouvelée. Conte a pris le temps nécessaire pour évaluer tout le monde, pour décider de sa propre tête et de ses propres yeux. Cela a donné à tout le monde – à l’exception des équipes nationales, pour des raisons évidentes de temps – l’occasion de se montrer d’abord au camp d’entraînement de Dimaro, puis à celui de Castel di Sangro. Il a ensuite donné son verdict sur qui devrait faire partie du projet et qui pourrait trouver une nouvelle équipe. L’un des maîtres mots de la méthode Conte est le respect : pour le club, pour les supporters, avec le staff et entre coéquipiers. Et le premier commandement est le respect des règles. Ici, Antonio a été clair dès le début également sur le marché : Kvara et Di Lorenzo sont les piliers et ils ne peuvent pas se toucher. Osimhen, en revanche, est un problème différent que la société doit résoudre. Il a parlé à Victor, lui a demandé de donner l’exemple et de s’engager jusqu’à ce que le problème lié à son transfert soit résolu. Mais l’idylle ne dura pas longtemps car le climat s’était réchauffé depuis quelques temps. Pour rassurer le vestiaire, un choix fort a été fait sur le Nigérian, dont la problématique a laissé un net climat de tension autour de l’équipe. Il ne voulait plus jouer pour Naples et il ne l’a plus jamais fait.

Nouvelle culture

En trois mois, Conte a changé la philosophie du club : pour se rétablir, il faut investir et rechercher les joueurs qui garantissent un saut de qualité. De Laurentiis a dépensé – et beaucoup – pour des joueurs plus âgés, mais il a donné à Antonio le meilleur de ses moyens. Il était difficile de toucher des grands noms sans la Ligue des champions, mais la présence de Conte était suffisante pour atteindre de grands joueurs comme Lukaku ou McTominay. Puis Antonio a bouleversé la méthodologie : pour lui les faits parlent d’eux-mêmes, il a introduit aujourd’hui une nouvelle culture du travail, de la souffrance et du labeur, pour pouvoir se réjouir demain. Des séances athlétiques et techniques intenses et extrêmement fatigantes, qui se sont terminées par le public du coach grâce à ses garçons. Eh bien, la relation avec le vestiaire fait toute la différence : Conte sait entrer dans la tête des joueurs comme peu d’autres, il sait impliquer tout le monde, il sait construire un « ensemble ». Il y a toujours le « nous » devant tout, pas de prima donna, pas de « je ». Et le groupe a apprécié et adopté cette nouvelle mentalité. Et puis il y a le pitch, seul juge suprême : la défaite de Vérone a été lourde, elle a fait trembler le château. Mais ces gifles ont été utiles, cette « honte » a été l’étincelle qui a fait jaillir. A Maradona, ils ont déjà vécu deux soirées de fête : l’effet Conte fait peur à la Serie A. Et Naples est déjà fou de son nouveau leader.





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