« La démocratie de notre République se nourrit de tolérance, de patience, d’affrontement, de respect. C’est un chemin qui peut sembler long et fatiguant à certains mais c’est le seul pour progresser dans la coexistence. Le seul capable d’obtenir et de maintenir la paix, la sérénité, le bien-être et les droits de tous les citoyens dans le temps. C’est l’enseignement qui nous vient des nombreuses, trop nombreuses victimes du terrorisme et de la subversion”. Donc “plus de violence politique, plus de massacres”. La Journée du souvenir dédiée aux victimes du terrorisme et des massacres nationaux et internationaux a commencé avec la déposition du Président de la République Sergio Mattarellad’une gerbe via Caetani devant la plaque commémorative du sacrifice de l’honorable Aldo Moro.
On a trop parlé de terroristes, peu de victimes
« On a beaucoup parlé ces dernières décennies du terrorisme et des terroristes. De leur vie, de leurs complices, de leurs prétendues idéologies, des causes qui ont fondé leur choix de lutte armée», raisonne le chef de l’Etat. «On a moins écrit et parlé de la réaction unanime du peuple italien. Moins que les serviteurs de l’État, qui ont risqué leur vie pour combattre la violence et la subversion. Moins que ceux qui, dans les usines, les universités, dans les différents lieux de travail, ont opposé un non ferme et décisif à ceux qui voulaient renverser les règles démocratiques”. Mais pour Mattarella « on a encore moins parlé de la douleur indicible et irrémédiable des familles auxquelles la lutte armée ou les lâches attentats ont arraché un conjoint, un enfant, un parent, un frère ou une sœur. Pourtant, ce sont ces gens, et non les terroristes, qui ont marqué l’histoire italienne”.
Aldo Moro, un homme imprégné d’amour
Aldo Moro, un homme “imbibé d’amour et de respect de la démocratie et de l’État, animé d’un esprit de liberté et de solidarité”. C’est par ces mots que le président de la République rappelle le sacrifice du grand homme politique chrétien-démocrate. « Les chiffres de ces événements tragiques sont impressionnants : près de 400 victimes du terrorisme interne, auxquelles il faut ajouter les victimes du phénomène plus récent du terrorisme international. Parmi eux appartenant aux forces de l’ordre, magistrats, militaires ; politiciens et militants; cadres et syndicalistes ; journalistes; passants sans méfiance, y compris des femmes et des enfants. Tout le monde était en danger, personne n’a été épargné. Chacun d’eux s’inscrit pleinement dans l’histoire républicaine.
Les « mauvais professeurs » prônaient la violence
La blessure infligée aux familles des morts, poursuit Mattarella, « est une blessure infligée au corps de la République, fondée sur notre Constitution. Une Constitution qui parle de liberté, de démocratie, de responsabilité, de solidarité, de respect de chaque personne. Les terroristes et leurs complices – ainsi que les mauvais enseignants qui ont soutenu et propagé la violence politique – ont attenté à la vie de femmes et d’hommes, dans le but avoué de saper l’ordre démocratique”.