« La guerre est un monstre vorace, jamais rassasié. La tentation de multiplier les conflits est en toile de fond de l’aventure guerrière entreprise par Moscou. La dévastation causée aux règles de la communauté internationale pourrait étendre ses effets si cette dérive ne pouvait être stoppée immédiatement ». Ce sont les mots prononcés par le Président de la République Sergio Mattarella dans son allocution devant le Conseil de l’Europe, au cours de laquelle le chef de l’Etat italien a souligné que « nous ne pouvons pas nous retirer des tranchées de la défense des droits de l’homme et des peuples. La solidarité ferme et active envers le peuple ukrainien et l’appel au gouvernement de la Fédération de Russie pour qu’il puisse s’arrêter, retirer ses troupes, contribuer à la reconstruction d’une terre dévastée, est une conséquence de ces simples considérations ». Pour Mattarella « l’agression de la Russie sollicite encore plus la volonté d’unité des pays et des peuples européens qui croient à la paix, à la démocratie, au respect du droit international et à l’Etat de droit ».
« La Russie a choisi de sortir des règles »
Dans ce qui est son premier discours à l’étranger depuis sa réélection, Mattarella a souligné que « face à une Europe dévastée par la guerre, aucun malentendu, aucune incertitude n’est possible. La Fédération de Russie, avec l’invasion atroce de l’Ukraine, a choisi de se placer en dehors des règles auxquelles elle avait librement adhéré, contribuant à les appliquer ». Mattarella a ensuite souligné que « la responsabilité de la sanction adoptée (l’exclusion du Conseil de l’Europe, éd) incombe entièrement au gouvernement de la Fédération de Russie. Je voudrais ajouter : pas sur le peuple russe, dont la culture fait partie du patrimoine européen et qui est coupable d’essayer de garder dans l’ignorance ce qui se passe réellement en Ukraine ».
Le chef de l’État a cité Robert Schuman lorsqu’il a déclaré que « la paix ne peut être sauvegardée qu’avec des efforts créatifs, proportionnés aux dangers qui la menacent. Si nous poursuivons des objectifs communs, pour « gagner », il n’est plus nécessaire que quelqu’un d’autre doive perdre. Nous gagnons tous ensemble ».
L’Italie prête sans hésitation à de nouvelles sanctions
«Le système de sanction est pleinement opérationnel en Italie. Conformément aux principes de l’État de droit et de l’économie de marché libre, en vigueur et respectés en Italie, les entreprises se régulent de manière autonome en conséquence, comme cela se produit dans les pays à économie de marché « , a ajouté Mattarella, répondant à une question de un délégué conservateur britannique qui lui fait remarquer que toutes les entreprises italiennes ne respectent pas les sanctions. « L’Italie est prête à toute autre sanction, sans aucune hésitation », a-t-il ajouté.
L’augmentation des coûts est un problème sérieux, l’UE travaille ensemble
Mattarella a reconnu que «l’augmentation du coût de la vie d’un point de vue économique est un problème extrêmement grave et une source de préoccupation extrême pour l’Europe. L’UE doit avoir le courage de travailler ensemble pour faire face à ces difficultés, pour trouver les formules qui en atténuent les conséquences dramatiques ». Pour le chef de l’Etat « c’est une question sur laquelle nous devons intervenir au sein des pays mais aussi de manière coordonnée entre les différents pays ».