«Les institutions démocratiques, l’équilibre des pouvoirs, le rôle fondamental du Parlement, l’impartialité, le principe directeur de l’administration publique, ainsi que son devoir d’efficacité et de compétence, découlent du respect de la liberté de chacun». Le Président de la République, Sergio Mattarella, l’a déclaré dans un passage de son discours à l’occasion des salutations aux hauts fonctionnaires de l’État. Pour Mattarella « ce que nous vivons est une époque, d’une part, fascinante, de grand changement mais aussi difficile, troublée, dramatique à bien des égards : la post-pandémie, avec les effets produits à tous les niveaux dans nos communautés, par le des enjeux humains aux enjeux économiques, sociaux et psychologiques, en particulier chez les jeunes. »
«Nous sommes au tournant de l’humanité. Nos choix décisifs »
« Jamais comme à ce tournant de l’histoire de l’humanité, la frontière entre le bien et le mal, entre la justice et l’injustice, entre le vrai et le faux, ne dépend de nos choix. De notre capacité à lire le changement en cours pour l’orienter. Et faites-le en vous guidant sur les principes indispensables de notre civilisation. Rien ne peut être tenu pour acquis. La paix d’abord. Mais aussi la démocratie, les valeurs sur lesquelles elle repose. A commencer par l’idée de liberté », affirme le chef de l’Etat.
«Jamais auparavant les écarts sociaux ne se sont creusés»
Pour Mattarella, «entre-temps, les écarts sociaux se creusent : de nouveaux s’ajoutent aux anciennes inégalités, dans les domaines du numérique et de la connaissance. Et les richesses gigantesques dont jouissent quelques-uns s’affrontent face aux difficultés de beaucoup, avec une distance jamais enregistrée auparavant, ni en Italie ni ailleurs. Ce sont des phénomènes globaux qui entrent avec force dans la vie de nos communautés et dans la vie quotidienne de chacun. Si tel est le scénario dans lequel nous sommes plongés, sur quelles hypothèses pouvons-nous ensemble regarder l’avenir sans céder à l’angoisse mais plutôt retrouver une sentiment de confiance en l’avenir ? ».
«Le phénomène de distorsion de l’utilisation de la technologie doit être réglementé»
L’utilisation déformée de la technologie est un phénomène qui « doit être réglementé, nécessairement et de toute urgence, dans l’intérêt des personnes, des citoyens, mais nous savons que ce besoin fondamental se heurte à des difficultés en raison de la taille et du pouvoir de conditionnement des opérateurs du secteur. Dont la prétention de devenir des protagonistes qui dictent les règles, plutôt que des destinataires de la régulation, s’est déjà manifestée à plusieurs reprises », souligne Mattarella lors de la cérémonie au Quirinale avec les hauts fonctionnaires de l’État.
«Confiez les choix aux politiques, pas aux groupes financiers»
Selon le chef de l’État, « c’est à la politique, aux institutions représentatives démocratiques que doivent être confiés les choix et les décisions qui affectent la vie sociale et la liberté des citoyens, et non aux stratégies des grands groupes financiers fondées sur leurs intérêts, qui doivent être respecté mais dans le cadre des règles qui doivent être respectées pour protéger les valeurs fondamentales de la coexistence civile.