Le chanteur britannique Mark Stewart, décédé vendredi dernier (la cause est inconnue), était un porte-parole radical du paria. Sur scène lors de représentations à la fin des années 1970 et au début des années 1980, il se tenait penché sur le micro et fulminait la bouche grande ouverte sous des sourcils froncés en permanence. Mark Stewart était de 6 pieds 10 pouces de rébellion.
Ses groupes, d’abord The Pop Group puis Mark Stewart & The Mafia, exprimaient tous deux l’injustice et la résistance sociale. Stewart a chanté à travers un mégaphone à moitié cassé, avec un son métallique, sur la conspiration mondiale des entreprises et des gouvernements qui nous saisit. La musique du groupe post-punk The Pop Group, fondé en 1977, était encore plus chaotique que celle de leurs contemporains. L’une des chansons les plus célèbres est devenue « We Are All Prostitutes » (avec la deuxième ligne fataliste « Tout le monde a son prix »), un album s’appelait Pendant combien de temps tolérons-nous les meurtres de masse ? (1980). Plus tard, il a écrit des chansons comme « The Paranoia of Power » et « Learning to Cope with Cowardice ». Stewart a incorporé sa protestation dans chaque chanson, chaque titre, chaque performance.
Son grand corps l’avait amené à la musique. À l’âge de douze ans, dans sa ville natale de Bristol, il était déjà si grand qu’il était autorisé à entrer dans des clubs et des salles de concert. Il y tombe sous le charme du reggae et de la soul, puis du punk. Il a formé The Pop Group, dans lequel ces styles se sont réunis. Mark Stewart & The Maffia vont expérimenter au début des années 80 le dub électronique et le hip-hop, un nouveau style à l’époque. Après la séparation de ses groupes, Stewart n’a jamais cessé de faire de la musique et de se produire, y compris au Japon.
En 2015, The Pop Group a décidé d’enregistrer de nouvelles musiques. Citoyen zombie a été produit par Paul Epworth, connu pour son travail avec Adele. Lorsqu’on lui a demandé si Epworth voulait travailler ensemble, Stewart a répondu que ce serait « un honneur » pour lui.