Marine Le Pen devrait être jugée pour détournement de fonds européens, selon le procureur


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Les procureurs français ont demandé que Marine Le Pen et 23 membres de son parti politique d’extrême droite soient jugés pour détournement de fonds européens.

Après près de sept ans d’enquête, le parquet de Paris a exposé les charges retenues vendredi et les juges vont désormais décider s’il y a lieu d’ouvrir ou non le procès.

Le Pen et 10 autres députés au Parlement européen sont accusés d’avoir utilisé des fonds européens pour rémunérer leurs assistants parlementaires pour le travail effectué pour le parti du Rassemblement national. Si cela s’avérait vrai, de telles pratiques seraient contraires aux règles qui régissent la manière dont les députés peuvent dépenser l’argent qui leur est alloué pour couvrir leurs dépenses, y compris celles de leurs assistants.

Le Pen affirme depuis longtemps qu’elle n’a commis aucun acte répréhensible.

Si elle est reconnue coupable, elle risque jusqu’à 10 ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 1 million d’euros. Elle pourrait également se voir interdire de se présenter aux élections pendant 10 ans, ce qui pourrait poser problème étant donné qu’elle a signalé son intention de se présenter à nouveau à la présidence en 2027.

« Nous contestons la vision erronée du fonctionnement des députés de l’opposition et de leurs assistants et le considérons comme avant tout politique », a déclaré un proche de Le Pen. « Nous exposerons intégralement nos arguments devant le tribunal. »

Cette évolution intervient au moment où Le Pen et son numéro deux, Jordan Bardella, un député européen qui n’est pas nommé dans l’affaire, se préparent à faire campagne pour les élections parlementaires européennes de juin. Ils tentent de battre le parti Renouveau du président Emmanuel Macron – comme ils l’ont fait en 2019, lorsqu’ils ont remporté 22 sièges contre 21 pour Macron – et ont présenté l’élection comme un référendum sur ce qu’ils appellent le mauvais bilan du président français.

Pour préparer sa campagne, le RN a également réglé de vieux problèmes : il a remboursé cette semaine les 6 millions d’euros restants d’un prêt dû à une entreprise russe, que les opposants politiques ont longtemps critiqué comme problématique.

Si Le Pen est traduite en justice, ce sera un revers pour elle après avoir remporté l’année dernière un nombre sans précédent de 88 sièges à l’Assemblée nationale française, l’installant fermement comme leader de l’opposition à Macron.

L’affaire contre Le Pen vise également de nombreuses personnalités importantes du mouvement politique d’extrême droite, dont son père et fondateur du parti Jean-Marie Le Pen, l’ancien numéro deux du parti Bruno Gollnisch, le maire de Perpignan, Louis Aliot, et l’ancien numéro deux du parti. trésorier Wallerand de Saint-Just.

Les procureurs français ont également ciblé d’autres hommes politiques et partis pour des pratiques similaires.

L’un des alliés de Macron, l’homme politique centriste François Bayrou, sera jugé en octobre pour des accusations concernant des assistants parlementaires du parti MoDem. En 2018, une enquête a été ouverte sur le recours à des assistants parlementaires par le parti d’extrême gauche France Insoumise à Bruxelles, mais aucune accusation n’a été déposée.



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