Maria Vittoria Baravelli cherche le fil conducteur qui relie les clichés, éparpillant les photos sur le bureau et sur le sol de la maison


Maria Vittoria Baravelli, née à Ravenne, 30 ans, est conservateur d’art et de photographie. Il partage sur son profil Instagram @mariavittoriabaravelli expositions et installations. ET membre du conseil d’administration du Musée d’Art de Ravenne et directeur artistique de Palais Velabro, l’hôtel design de Rome. Il vient d’ouvrir Stefano Rosselli. Ukraine, reportage de guerre (jusqu’au 7 janvier 2024 au Mémorial de la Shoah, à Milan). L’exposition de photographie ouvrira le 14 novembre Édition extraordinaire de Mario De Biasiau Musée diocésain de Milan, commissaire Baravellli avec Silvia De Biasi.

Maria Vittoria Baravelli (photo de Piero Gemelli).

6h30

« Je me réveille tôt. J’adore préparer mon propre café américain. J’allume l’ordinateur et lis les journaux, mais quand je peux, je préfère aller au kiosque à journauxsurtout le dimanche, donc à côté La lecturepour que je puisse prendre le spécial de New York Times. J’adore mon métier, mettre les photographies en place, les éparpiller sur la table ou le sol et chercher le fil rouge qui les lie. Raconter des histoires et revivre ces moments parce que je souffre d’une confortable nostalgie de moments que je n’ai jamais vécus. Je pense toujours à toutes les vies qui ne sont pas les miennes, que je retrouve dans les archives et les livres. En attendant, le café est déjà froid. »

Baravelli choisit les photos des expositions en préparation.

9 heures du matin

«Je commence à répondre au téléphone et J’appelle beaucoup les archives, les musées, pour répondre aux problématiques d’organisation précédant les expositions. Je parle aussi souvent avec Annamaria Maggi, directrice de la Galerie Fumagalli, avec qui nous sommes amis avant d’être collaborateurs. »

13h30

«Pour le déjeuner, je mange quelque chose de rapide et qui ne fait pas de mal, une salade ou une soupe toute prête. Je suis « un conservateur errant et un cuisinier horrifiant ». Je n’ai pas encore fait mien l’héritage de mes grands-mères, romagnoles, avec le culte de cuisiner et de manger ensemble, sereinement. »

Pourquoi ne pas retourner au cinéma ? Premier film vu : « Les Rêveurs » de Bertolucci (photo Alamy /Ipa).

14h30

«Je planifie le plan éditorial de mon compte Instagram @mariavittoriabaravelli et celle de mes clients, je pense aux photos et aux stories à poster. J’utilise mon profil pour diffuser les œuvres d’art et les expositions que j’aime. Ensuite, je lis les livres pour approfondir les thèmes qui me tiennent à cœur. Enfin, je reviens pour aborder des questions pratiques. Quand je travaille sur une exposition, j’aime tout prendre en compte: du cadre utiliser, à la couleur des murs, en passant par la police des textes. Chaque choix est bien calibré car une exposition est un monde. En organiser un, pour moi, comme le disait Italo Calvino en parlant de poésie, signifie « mettre la mer dans un verre ». Être capable de raconter l’ineffable. »

18h

«Je quitte enfin la maison. Pour des rendez-vous d’affaires avec des artistes ou des photographes, qui se traduisent souvent par des apéritifs ou des dîners. J’adore me promener dans la ville. C’est une façon de ne pas toujours avoir les yeux rivés sur l’écran et c’est aussi un moment transitoire où je peux appeler ma famille, qui est loin mais qui se sent toujours proche de moi. J’aimerais retourner au cinéma. Le premier film que j’ai vu au cinéma était Les Rêveurs de Bertolucci».

Podcasts, YouTube et musique de Michael Nyman remplissent les soirées des conservateurs d’art

22h30

«Je rentre à la maison, j’appelle mon père pour lui dire bonsoir. Je souffre d’insomnie et j’écoute un podcast d’actualité avec des écouteurs, comme ceux de Chiara Tagliaferri. Mon sport préféré, c’est d’aller sur YouTube pour suivre les conférences d’intellectuels qui savent parler du monde. Je lis Chiara Valerio, Telmo Pievani, Leonardo Caffo et je relis Susan Sontag. Mais la découverte de l’année est Byung-Chul Han, publié chez Nottetempo. J’aime la musique, l’un d’entre eux étant Michael Nyman. Mais aujourd’hui, celle qui me vole le cœur, c’est Madame. »

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