Marathon de Boston : 10 ans après l’attentat, des blessés seront au départ lundi

Samedi l’anniversaire, lundi l’édition n. 127 de la course avec Kipchoge au départ. L’explosion de deux bombes a fait trois morts et plus de 260 blessés. Personne n’oublie

Lundi 15 avril 2013, il y a dix ans. Au 117e marathon de Boston – c’est le plus ancien du monde, toujours programmé le jour de la Saint-Patrick – plus de 5 600 des quelque 23 000 partants (tous ont passé plus de cinq heures depuis le départ à Hopkinton) sont toujours attendus à la ligne d’arrivée sur la rue Boylston. Les lauréates, l’Ethiopienne Lelisa Desisa (2h10’22”) et la Kényane Rita Jeptoo (2h26’25”), ont depuis longtemps bouclé les opérations requises par le cérémonial. Il est 14 h 49, heure du Massachusetts, 20 h 49, heure italienne. En l’espace de 27 secondes dramatiques, juste à côté de la ligne d’arrivée, placées à 170 mètres l’une de l’autre, deux bombes artisanales explosent. Il s’agit de deux autocuiseurs de six litres remplis d’explosifs, de clous, de morceaux de fer et de sphères métalliques, contenus dans des sacs noirs, dont la minuterie est probablement une horloge de cuisine. Ils causent la mort de trois personnes, dont un garçon de huit ans. Et ils en blessent plus de 260, dont seize – dont une fillette de 7 ans – perdent leurs jambes. C’est un triste jour pour le sport mondial.

Vêtements de film

Trois jours plus tard, le FBI a identifié deux frères musulmans tchétchènes, Tamerlan et Dzochar Carnaev, âgés de 26 et 19 ans, comme les coupables de l’attaque. Suivent des heures qui, sans surprise, seront racontées dans un film (« Boston, chasse à l’homme »), au cours desquelles un policier perd la vie. Des quartiers de Boston sont confinés, des écoles fermées. Tamerlan meurt par la suite dans une fusillade avec les autorités, Dzochar est arrêté et en 2015 condamné à la peine de mort. La peine, en 2020, a été transformée en réclusion à perpétuité, mais en mars 2022 à nouveau en peine capitale par la Cour suprême. Le motif ? Jamais clarifié avec précision, mais il s’agit de certains fanatismes.

Le symbole

Dix ans plus tard, la route et les trottoirs bombardés ont été réparés. Et de ce qui s’est passé, il n’y a plus de signes, sinon de petits mémoriaux. Dans beaucoup, cependant, les souvenirs refont surface clairement. Lundi, jour de la Saint-Patrick, le marathon fêtera sa 127e édition.Doté d’une cagnotte proche du million d’euros, sera également au départ le Kényan Eliud Kipchoge, double champion olympique, le plus grand spécialiste de l’histoire. Parmi les membres ou dans le public, il y avait aussi certains de ceux qui ont le plus souffert de l’attaque : blessés, leurs familles, volontaires dans le sauvetage ce jour-là, personnes qui sont passées par hasard à la ligne d’arrivée de la course. Comme Adrienne, une danseuse de ballet qui, amputée, a dû apprendre à marcher à l’aide d’une prothèse. Avec qui en 2016 il a terminé le marathon. Je réessaierai lundi. C’est devenu un symbole. Et beaucoup de ceux qui n’étaient pas des marathoniens le sont devenus dans son sillage.

Quelle journée

Pour lundi, même s’il n’y a actuellement pas d’alarmes, les mesures de sécurité ont été renforcées. Les citoyens ont été invités à faire très attention. Et le jour où les Red Sox joueront aussi traditionnellement un match de baseball des ligues majeures et les Bruins accueilleront le match 1 contre la Floride en quarts de finale des éliminatoires de hockey sur glace de la LNH, invités à utiliser les transports en commun. « Le dixième anniversaire de l’horrible attentat – a déclaré la maire Michelle Wu lors d’une conférence de presse – s’accompagne d’une série d’émotions et de réflexions ». À ne pas oublier.



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