Manuela Furlan et la blessure : "Mon championnat du monde depuis les stands. Je suis mieux avec un protocole particulier"

La capitaine de l’Italrugby féminin nous parle de son chemin de récupération après sa blessure croisée au genou droit

Francesco Palma

08 octobre

À la Coupe du monde avec le gardien, mais avec l’envie d’essayer jusqu’au bout. L’élan de Manuela Furlancapitaine de l’Italie féminine engagée dès dimanche prochain à la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande (Italie-USA, le premier match, est prévu dimanche à 1h45, retransmis en direct par Rai et Sky), part de ce terrible après-midi à Nice, quand lors de l’essai contre la France le ligament croisé antérieur du genou droit l’a abandonné. Les espoirs, pour celle qui avait aussi démissionné justement pour préparer au maximum la Coupe du monde, semblaient proches de zéro, mais Andrea Di Giandomenico a décidé de le porter quand même, et pas seulement pour l’importance qu’elle a dans le groupe bleu : le but est de tenter une reprise qui serait miraculeuse, et de reprendre le terrain si l’Italie passe devant dans le tournoi. À Actif officielle trocart bleu indique comment il se déplace.

Manuela, comment se passe ta convalescence ?

« Par rapport à il y a un mois, je vais beaucoup mieux. D’un point de vue mental, après tant de peur et d’amertume initiale, il y a eu tout de suite l’envie d’être là et d’essayer de retrouver une forme décente, afin d’être utile aux filles. Je suis vraiment chargé et heureux d’être ici, de soutenir mes compagnons ».

Comment s’entraîne-t-il ?

« Je suis un protocole particulier, en accord avec le staff médical. La récupération avance bien, avec différentes séances en salle, mais toujours avec prudence pour ne pas aggraver les choses. Parfois ma journée commence aussi à partir de 6h du matin, car en plus de suivre le travail différencié que je fais, j’essaie aussi d’être sur le terrain avec les filles quand elles s’entraînent. On travaille avec des machines qui peuvent aider le mouvement du genou et renforcer la jambe, évidemment je ne peux pas participer à des séances à haute intensité sur le terrain mais je fais un travail à part ».

Quelles sont les vraies chances de guérison ?

« Ils sont peu nombreux, je ne saurais vous donner un pourcentage précis mais c’est faible. Ce qui importe, cependant, c’est que, aussi peu nombreuses soient-elles, les possibilités existent. Les médecins m’ont dit qu’en faisant de mon mieux il y a un espoir concret, nous devons voir si le genou répond bien au travail que nous faisons. Tous les jours je vois peu de progrès, même si des journées bien remplies m’attendent, mais j’ai tellement d’énergie sur moi que je pourrais tout faire (rires), je voulais tellement être ici et je le veux tellement que je vais essayer jusqu’à la fin, et celui qui pense que je ne peux pas le faire est une incitation supplémentaire à travailler ».

Que signifie vivre une Coupe du monde « depuis les stands » ?

« C’est clair que j’ai toujours envie de jouer, pas par égoïsme mais pour aider la cause et mes compagnons. C’est différent et pas facile, mais je suis content d’être ici et de pouvoir essayer, et de pouvoir quand même aider les autres ».

Ça vous importait de laisser le brassard de capitaine (à Elisa Giordano, ndlr) ?

« C’est la bonne personne pour diriger ce groupe. Ensuite pourtant, avec Elisa elle-même, Michela (Sillari, ndlr), Melissa (Bettoni, ndlr), Sara (Barattin, ndlr) qui sont nos vice-capitaines, il y a une relation très étroite. Que le capitaine soit l’un ou l’autre ne change rien, c’est la même chose : on a un groupe plein de leaders et donc ça ne me dérange pas de quitter le rôle, au contraire, je suis content pour Elisa qui sera une excellente point de référence « .

Le groupe était-il proche de vous pendant cette période difficile ?

« S’il y a une chose avec laquelle je parle souvent à Andrea (Di Giandomenico, l’entraîneur de l’équipe nationale, éd.) c’est précisément vivre dans l’instant, le « ici et maintenant ». Les filles ont toujours été proches de moi, on fait tout ensemble et elles aussi ont ressenti le pincement comme moi, quand je me suis fait mal. La douleur de l’un est la douleur de tous, mais nous avons immédiatement essayé de comprendre ce qui pouvait être fait, nous n’avions même pas le temps de réfléchir à ce qui s’était passé, mais nous devions agir immédiatement, et cela m’a aidé à réagir immédiatement. Aussi, quand j’ai été blessé, mon téléphone a été inondé de messages, j’ai ressenti une proximité vraiment incroyable et j’espère avoir remercié tout le monde. Bien sûr, je ne suis pas arrivé en Nouvelle-Zélande avec mes pieds mais avec l’attelle, mais je suis très positif : alors ça ira comme ça doit aller ».





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