Manœuvre, du cash aux porte-documents : ce qui va changer après les enquêtes bruxelloises


Le jugement de la Commission européenne sur la manœuvre est « globalement positif, avec quelques observations critiques », comme l’a souligné le commissaire européen à l’Economie Paolo Gentiloni : le gouvernement, a-t-il signalé, a accepté l’invitation de Bruxelles à la prudence et à garder le dépense courante. « Globalement, la Commission considère que le projet de budget de l’Italie est conforme aux orientations budgétaires contenues dans la recommandation du Conseil du 12 juillet 2022 », est la réponse. Mais à côté de la promotion du cadrage macroéconomique et des mesures énergétiques qui occupent une large part de la loi de finances, les critiques de toutes les mesures plus « politiques » de la manœuvre se font entendre dans l’opinion communautaire

Les critiques de la commission européenne du POS au plafond au cash

Plus précisément, les mesures inscrites au projet de budget qui ne sont pas conformes aux recommandations pays concernent notamment : « Une provision qui relève le plafond des transactions en espèces de 2 000 à 5 000 euros ; une mesure équivalente à une amnistie qui permet l’annulation des dettes fiscales antérieures relatives à la période 2000-2015 et n’excédant pas 1 000 euros (une mesure, celle-ci, que la commission appelle sans détour « amnistie fiscale », une définition qui en italien sonne comme un « amnistie fiscale »); et la possibilité de refuser les paiements électroniques de moins de 60 euros sans être sanctionné. Des mesures qui « ne sont pas conformes » aux recommandations spécifiques à l’Italie sur la lutte contre l’évasion fiscale.

Les conclusions sur les retraites et la réforme fiscale

Blâme également sur les coûts du système de retraite pour le renouvellement en 2023 des régimes de préretraite arrivant à expiration, même si avec des critères d’âge plus stricts (option Femmes). Le quota 103 et les autres circuits de sortie anticipée temporaires ne sont pas conformes à la demande de mettre en œuvre les réformes des retraites adoptées par le passé, à commencer par la loi Fornero, également dans le but de contenir les dépenses de retraite. A cela s’ajoute la tirade des épis sur les réformes structurelles, à commencer par l’absence de réforme fiscale nécessaire pour « réduire encore les taxes sur le travail et accroître l’efficacité de la fiscalité ». De la délégation de Draghi, le nouvel avis de la commission prend les mesures pour rappeler quelles devraient être, selon Bruxelles, les lignes directrices d’intervention sur le nouveau système fiscal italien

La « recette » communautaire du cadastre à la TVA

D’une manière générale, les recommandations présentées hier par la Commission devraient être entérinées par le gouvernement lors du processus d’approbation parlementaire du budget programmatique. Mais l’agenda qui ne paraît pas très simple à suivre pour le nouveau gouvernement. Après tout, le « menu » communautaire est connu. Et, le souligne l’exécutif européen dans son avis sur la manœuvre italienne, celle-ci prévoit « l’alignement des valeurs cadastrales sur les valeurs de marché actuelles », la réduction des dépenses fiscales qui, d’un point de vue communautaire, doit aussi viser à alléger les exonérations et dérogations au taux ordinaire de TVA, la réduction des subventions préjudiciables à l’environnement et une simplification du Code des impôts. Parmi les objectifs jugés essentiels, il y a bien sûr une nouvelle réduction du coin fiscal, que les mouvements sur la TVA, le cadastre et les dépenses fiscales devraient contribuer à financer.

Les griffes avec Bruxelles

Les points de friction avec le programme gouvernemental sont divers. A commencer par les mesures sur le Cadastre, qui n’ont pas été approuvées lors de la dernière législature même si dans la version italienne elles étaient déjà beaucoup moins rigides que celles proposées par Bruxelles. Même sur la TVA, le jeu n’est pas simple. Jusqu’à présent, le débat s’est focalisé sur les hypothèses d’élargissement du champ des taux réduits aux produits de première nécessité ou à d’autres achats jugés dignes de protection tels que les produits pour la petite enfance et pour l’hygiène féminine réduits à 5% précisément par la loi de finances. L’indication communautaire, en revanche, est à l’opposé. Conformément au principe général qui appelle à déplacer la fiscalité des personnes vers les choses, la commission indique la voie d’une « réduction des dépenses fiscales également pour la TVA ».



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