Manœuvre, Bonomi : les entreprises pénalisées pour la flat tax et la préretraite, déçues par le risible biseau coupé

Bonomi, il n’y a pas de vision de ce qui se passe

«Ce qui nous semble manquer dans cette loi de finances, c’est la vision de ce qui se passe. Nous sommes tous convaincus que l’année prochaine il y aura un ralentissement » prévient le président de la Confindustria. « Il faut des interventions contracycliques, des interventions fortes pour soutenir la croissance, les bas revenus et la consommation », « des interventions destinées à créer des points de PIB dans le pays ». Contrairement aux mesures sur le cash et le Pos qui « ne sont pas contracycliques : nous ne l’avons jamais demandé, nous estimons qu’elles n’apportent même pas un point de PIB potentiel, pas même quelques décimales. Ce sont des choix politiques, des choix « électoraux ».

CGIL : la manœuvre ne répond pas aux urgences, elle est de courte durée

« En raison de la condition que traverse le pays, en raison du cadre récessif qui risque de s’ouvrir en 2023, en raison de l’urgence salariale et des conditions matérielles des personnes, il nous semble que cette manœuvre ne répond pas mais a un durée courte, parfois très courte » comme pour les mesures de soutien aux dépenses énergétiques qui « expirent au premier trimestre ». Cela a été souligné pour la CGIL par la secrétaire générale adjointe Gianna Fracassi. « Il s’agit essentiellement de prolongements de mesures déjà contenues dans les décrets d’aides » ou de « mesures symboliques qui ne servent pas le pays », comme sur le fisc : « L’avis est négatif sur les mesures fiscales ». « Les réformes en morceaux ou en petits morceaux ne nous convainquent pas », pas d' »amnisties ». C’est une manœuvre qui crée aussi « les conditions d’une aggravation de la situation, comme sur la santé et l’éducation », affirme l’exposant du Corso d’Italia, entre autres, dans un raisonnement plus large. Et encore : « Il n’y a plus de ressources pour le Sud », pas « sur la culture » et « sur l’instabilité il nous semble qu’il y a même un recul ».

Uil : manque de direction, revenu de soutien

Pour l’Uil, la manœuvre « contient un peu de tout et un peu de rien dans le sens où elle présente un ensemble de mesures qui manquent cependant de vision sous-jacente », a déclaré le secrétaire confédéral Domenico Proietti. « Il faudrait une loi de finances qui indique une direction, surtout en mettant l’accent sur la nécessité de soutenir les revenus de l’emploi et des retraites », dit-il, pour faire face à une année 2023 qui se présente comme « très complexe d’un point de vue économique avec un risque fort de récession : il faut donc soutenir les revenus pour donner un souffle à la consommation ».

Parmi les différents points abordés, l’Uil appelle à « une intervention significative » pour réduire le coin fiscal pour « soutenir la masse salariale et les retraites »: sur ce front, dit Proietti, « je crois qu’il faut et peut faire plus ». L’Uil propose également de détaxer les treizièmes et les augmentations conventionnelles et la négociation de second niveau. L’Uil critique la flat tax et l’amnistie fiscale : « L’énième canular ». Et sur le front des retraites il indique que le quota 103 « répond au minimum aux besoins des premiers actifs ». La suppression du revenu de base est « erronée », le salaire minimum s’impose comme « une aide pour contrer le travail peu rémunéré ». Enfin, une « grande absence d’interventions pour le Sud » est constatée.

Cisl : bonne urgence mais insuffisamment expansive

Le jugement de la Cisl sur la manœuvre est « articulé », avec « des mesures importantes pour faire face à l’urgence en soutien aux travailleurs, aux familles et au système de production, cependant, il risque d’être encore faible et insuffisant du côté expansif ». C’est ce qu’a indiqué le secrétaire confédéral Ignazio Ganga lors de son audition devant les commissions budgétaires conjointes de la Chambre et du Sénat. Entre autres, la CISL demande une « nouvelle variance budgétaire » pour trouver plus de ressources.



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