Mancini retrouve l’Italie, mais Kimmich sauve les Allemands. Gnonto, début de rêve

Le jeune né en 2003 entre et à la 70e minute marque Pellegrini, le milieu de terrain du Bayern évite le KO d’une Allemagne terne

par notre correspondant Fabio Licari

4 juin
– BOLOGNE

Et rien, il n’y a pas de match officiel dans lequel l’Allemagne peut battre l’Italie. Des mondes, des Européens, désormais aussi des Nations. Nous sommes leur malédiction. Nous en avions besoin, après l’embarquement de Wembley. Un 1-1 qui donne un peu de répit à Mancini et éclaircit l’horizon. Rien de spécial, les problèmes restent tous, peut-être que les Allemands ont un peu sous-estimé leur engagement, ou peut-être que l’Argentine les a trompés : mais au final c’est l’Italie qui a mieux joué et méritait plus. Un 1-1 partout en seconde mi-temps. Avantage de Pellegrini sur l’entrée imparable du droit de Gnonto (25′), le deb de 18 ans entré dans le grand, et égal immédiat de Kimmich (28′), presque une réaction d’orgueil des Allemands qui n’ont pas envie de perdre mais n’a pas enchanté. Eh bien parmi les bleus Pellegrini, mais quand il s’est concentré en tant que meneur de jeu (une suggestion à ne pas négliger). Bon Scamacca, avant-centre de la surface et manœuvre, Florenzi aussi qui – contrairement à d’autres collègues moins célèbres – est féru de maillot. Bastoni, Cristante et Biraghi étaient moins positifs. Les Allemands ont été maintenus debout par Kimmich, mais pour eux aussi, il y a du travail à faire. Mardi, il défie momentanément la Hongrie en tête après la victoire surprise sur les Anglais. Le roulement est inévitable, mais l’impression est que Gnonto ne sortira pas de sitôt.

FAUX DÉPART

Pourtant, les premières minutes font craindre un autre navire. Les Azzurri sont plantés devant Donnarumma et pendant un quart d’heure il est quasiment impossible de vaincre l’anticyclone de l’Allemagne et de repartir. Mauvais signal, comme si on avait oublié comment sortir avec le ballon. Scamacca semble seul, avec Politano et Pellegrini très écartés. Bien sûr, la formation quasi expérimentale n’aide pas à faire avancer le jeu. Mancini a changé dix par rapport à Wembley, ne confirmant que Donnarumma, et a laissé Bonucci, Locatelli et d’autres grands noms dans les tribunes. Un signal? Central Cristante n’impose pas et ne convainc même pas défensivement, Tonali est moins guerrier qu’à Milan, Frattesi est une furie mais est souvent déconnecté des autres. Heureusement, l’Allemagne n’en profite pas : après ce quart d’heure de pressing, elle baisse le rythme et semble attendre un faux pas des Azzurri pour frapper. Les dribbles de Goretzka et Kimmich, et le déplacement de Gnabry vers la droite, ne suffisent pas. De l’autre côté, Sané, écarté à gauche du 4-2-3-1, semble assez embêté de devoir suer par une soirée aussi chaude. L’Italie comprend qu’il est temps de réagir. Et le jeu change.

SCAMACCA-PÈLERINS OK

Du coup ce sont les Azzurri qui prennent l’initiative. Si la poussée est majoritairement de la droite, avec un Florenzi qui n’a pas vraiment envie de contribuer au renouveau, et avec Frattesi la version « barellino », c’est au milieu que l’on retrouve de belles triangulations. Scamacca est excellent pour défendre le ballon et faire de la banque, Pellegrini décide de sortir du gauche pour s’improviser milieu offensif : ses mouvements de dribbles ouvrent les espaces, la défense allemande n’est pas blindée, et les Azzurri essaient. Frattesi tire, pas très bien, trois fois. Scamacca, de l’extérieur, frappe le poteau avec Neuer battu. L’Allemagne réagit et passe tout près du but avec Gnabry qui tire haut : mais les Allemands arrivent nombreux dans la surface. Le filtre devant la défense ne fonctionne pas.

GNONTO, QUEL DÉBUT !

Les Azzurri ont été encore plus convaincants en seconde période. L’Allemagne semble à court de préparation, tandis que l’Italie y croit et hausse le rythme. Scamacca continue le grand travail sur la banque, Tonali maintenant « sent », derrière Acerbi et Florenzi, ils garantissent protection et poussée. Pellegrini, Scamacca en tête et renversé, Politano : les occasions ne manquent pas. Et quand Mancini insère Gnonto, 18 ans, début absolu, à 20′, c’est le tournant : le petit attaquant zurichois prend une droite imprenable et pose un ballon très coupé au milieu où Pellegrini n’a plus qu’à appuyer le filet. Force est de constater que l’Allemagne n’est pas là et a une réaction d’orgueil. La nouvelle entrée Musiala fait du mouvement et, sur un gâchis défensif, avec Bastoni pas irréprochable, Kimmich trouve l’égal que Donnarumma défend alors avec cinq recrues sur le terrain : en plus de Gnonto, Ricci, Pobega, Cancellieri et Dimarco, plus de Frattesi qui ont sorti récemment.



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