L’ancien président du Suriname, Desi Bouterse, ne s’est pas présenté vendredi en prison. Il a été condamné à vingt ans de prison pour son rôle dans les meurtres de décembre 1982. Que s’est-il passé alors ? Et pourquoi le processus a-t-il pris autant de temps ?
In het kort
- Vrijdag moest Desi Bouterse zich melden bij de gevangenis Santo Boma voor het begin van zijn straf.
- De Surinaamse oud-president kwam niet opdagen.
- Drie van de vier ex-militairen die vijftien jaar kregen, hebben zich volgens het Surinaamse Openbaar Ministerie wel gemeld.
- Bouterse werd 20 december in hoger beroep veroordeeld tot twintig jaar cel voor zijn rol in de Decembermoorden van 1982.
- Bij de Decembermoorden kwamen vijftien « tegenstanders van het regime » om het leven. Op dat moment was Bouterse aan de macht in Suriname.
- Bouterse heeft sinds de start van het proces geprobeerd te voorkomen dat hij zou worden vervolgd.
Le 8 décembre 1982, quinze opposants au régime militaire de Desi Bouterse sont torturés et exécutés. Cela se déroule au Fort Zeelandia à Paramaribo, le quartier général de Bouterse à l’époque.
Parmi eux figurent des avocats, des journalistes, des militaires, des professeurs d’université, un dirigeant syndical et un homme d’affaires. Le politicien et dirigeant syndical Fred Derby est le seul détenu autorisé à quitter le fort vivant en décembre.
Bouterse est le leader du Suriname à cette époque En tant que sergent et président du syndicat militaire Bomika, il a commis un coup d’État en 1980. La raison en est la mauvaise économie du pays, indépendant des Pays-Bas depuis 1975.
L’armée est incapable de mettre fin aux problèmes économiques, à la corruption, au copinage et au trafic de cocaïne des militaires. C’est pourquoi leurs politiques deviennent de plus en plus dures.
Le Conseil militaire national (RMN) renforce la censure et interdit les partis politiques. Le NMR est également coupable d’arrestation, de torture et d’exécution de citoyens qui mettraient en danger la sécurité de l’État.
Bouterse a rapporté à la télévision surinamaise le 8 décembre que le régime avait empêché un coup d’État la nuit précédente. Ce coup d’État aurait lieu la veille de Noël. Le régime aurait fait cela en collaboration avec des agents américains de la CIA.
Après que Bouterse a lu sa déclaration, un extrait du journaliste Jozef Slagveer est diffusé. Slagveer déclare, la tête ensanglantée, qu’une tentative de coup d’État était bel et bien planifiée. Il s’avère plus tard être l’une des victimes des meurtres de décembre.
Le 10 décembre, Bouterse fera à nouveau une déclaration écrite à la télévision. Il y déclare que les suspects ont tenté de fuir pendant le transport. Ensuite, il y aurait eu des tirs ciblés.
Une rapport du Comité des Juristes Néerlandais pour les Droits de l’Homme (NJCM) de février 1983 raconte une histoire différente. Il précise que les corps des victimes portent presque tous des traces d’abus. Les victimes auraient également été abattues de face. Cela ne correspond donc pas à l’histoire selon laquelle ils sont morts en fuyant.
Les proches des victimes se sont rendus aux Nations Unies en 1983. Un rapporteur spécial a jugé en 1984 que « des exécutions sommaires ou arbitraires avaient eu lieu ». Cela ne donnera pas lieu à des enquêtes supplémentaires au Suriname à ce moment-là.
Après les meurtres de décembre, le Suriname connaît des problèmes financiers car de nombreux pays ferment le robinet de l’argent. Les Pays-Bas le font également.
En raison de la crise économique et d’une guerre interne déclenchée par son ancien garde du corps Ronnie Brunswijk, Bouterse se sent obligé de convoquer des élections démocratiques. Il participe lui-même en tant que chef du Parti national-démocrate (NDP) qu’il a fondé.
La justice surinamaise commence en novembre 2000 une enquête criminelle, juste avant l’anniversaire des meurtres. La cour martiale commence réellement le procès le 30 novembre 2007. 25 personnes sont suspectées. Bouterse est le principal suspect.
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Bouterse a présenté ses excuses pour les meurtres de décembre 2007, car il en était considéré comme politiquement responsable. Mais il n’aurait pas été présent à Fort Zeelandia lors des meurtres.
Selon des témoins, Bouterse était là. Les victimes seraient d’abord venues vers lui avant d’être abattues.
Malgré l’affaire pénale en cours, l’influence de Bouterse augmente. En 2010, il a été élu président du Suriname. Il sera réélu en 2015.
Depuis le début du procès, Bouterse a tout fait pour éviter les poursuites. Il ne se présente jamais au tribunal et ses avocats font tout ce qu’ils peuvent pour retarder le procès. Une loi d’amnistie adoptée, une référence à l’article 148 de la Constitution et un appel entraînent le retard nécessaire.
Mais le 28 juin 2017, Bouterse entend une peine réclamée contre lui : vingt ans de prison. Selon le procureur, Bouterse était présent sur les lieux des meurtres. Et parce que les meurtres étaient bien préparés, le procureur estime qu’il y avait préméditation.
En novembre 2019, le juge a condamné Bouterse à vingt ans de prison. Bouterse fera appel de cette décision. Ensuite, l’affaire est à nouveau retardée à cause du corona.
Le 20 décembre, Bouterse, 78 ans, a été condamné en appel à vingt ans de prison pour les meurtres de décembre. Après 41 ans, cela apporte de la clarté aux proches des victimes.
L’affaire est irrévocable. Cela signifie que Bouterse doit purger sa peine. Mais dans la pratique, c’est difficile, car il n’est plus apparu en public depuis.
Dans l’attente d’une demande de grâce de Bouterse auprès de l’actuel président Chan Santokhi, l’exécution de la peine sera reportée de huit jours. Le 29 décembre, l’avocat Irvin Kanhai a annoncé qu’il ne demanderait pas grâce.
Comme alternative à la grâce, Bouterse demande un report par l’intermédiaire d’une nouvelle équipe juridique, lundi 8 janvier. Les avocats estiment que la Cour de justice n’a pas tenu compte dans son arrêt d’une lettre du procureur militaire de 2016. Celui-ci pointait du doigt une conséquence possible de la loi d’amnistie susmentionnée. Le ministère public rejette la demande.
Dans les jours qui suivront, il sera passionnant de voir si Bouterse se présentera en prison. Son avocat Kanhai a déclaré jeudi que Bouterse se présenterait vendredi matin à 9 heures, heure locale (13 heures, heure néerlandaise).
Mais Bouterse ne s’est pas encore présenté à la prison. Selon sa femme, il n’envisage pas non plus de faire cela.
On ne sait pas ce que fera désormais le ministère public. On ne sait pas non plus où se trouve Bouterse pour le moment. Son collègue du parti Ramon Abrahams décrit à la radio surinamaise ABC une région qui ressemble au Suriname.