Magnette : “Nous n’avons pas peur de l’indépendance flamande”

Selon le président du PS Paul Magnette, l’indépendance flamande ne signifierait pas la fin du monde, déclare-t-il aujourd’hui dans De Zondag, bien qu’il ne pense pas que la majorité des Flamands veuillent l’indépendance. Mais si c’est le cas, “Bruxelles et la Wallonie continueront comme la Belgique”, ça sonne. Selon lui, le fait que l’image du gouvernement fédéral Vivaldi soit si sali est la faute du président du MR Georges-Louis Bouchez.

Magnette reconnaît qu’il est préoccupé par la montée de l’extrême droite en Europe et par la volonté des partis de droite de former des coalitions avec l’extrême droite. “Ce qui était exceptionnel il y a 20 ans semble être devenu normal aujourd’hui.”

Maintenant que le Vlaams Belang d’extrême droite progresse fortement dans les sondages, Magnette réitère une fois de plus la position du PS selon laquelle il n’y aura pas de pourparlers avec ce parti. « S’ils veulent l’indépendance, ils devraient organiser un référendum. C’est la seule procédure démocratique. Et peut-être qu’il est temps de le faire. Je suis sérieux. Je pense que 80 à 90 % des Flamands diront non. Alors ce débat peut enfin aller à la poubelle. Si la Flandre opte néanmoins pour l’indépendance, “Bruxelles et la Wallonie ne resteront que la Belgique”, selon Magnette. Selon lui, les Bruxellois multiculturels n’opteront pas pour un État flamand où l’extrême droite est au pouvoir, mais préféreront l’unité avec la Wallonie. « Bruxelles est le moteur de notre prospérité. Nous n’avons donc pas peur de l’indépendance flamande.

“Bouchez est un poids mort”

Magnette accuse le président du MR Georges-Louis Bouchez d’être responsable de l’image audacieuse du gouvernement fédéral Vivaldi. “Il s’est disputé depuis le début, a critiqué des décisions, bloqué des réformes”, dit Magnette à propos du président du partenaire de coalition MR. “Dans le programme VTM ‘Forces spéciales’, Bouchez a été qualifié de ‘poids mort du groupe’ par l’un des instructeurs. Eh bien, je ne peux pas dire mieux. Le gouvernement a gaspillé trop d’énergie et de temps avec lui.

Magnette elle-même avoue avoir “parfois” critiqué le gouvernement, “quand c’était nécessaire”. “Mais le tableau d’ensemble n’est pas aussi négatif que certains le prétendent.”

Magnette estime également qu’un accord est encore possible sur la réforme fiscale tant attendue. Toutes les parties, à l’exception du MR, s’accordent sur les grands principes. La querelle sur les visas iraniens est distincte de celle-ci, et en ce qui concerne le président du PS, « vous ne devriez pas attribuer plus de pouvoir au MR qu’il n’en a. Si Bouchez va tout bloquer, alors nous avons d’autres options. Le MR n’est pas incontournable. On peut aussi parfaitement former une autre majorité avec Les Engagés (les chrétiens-démocrates wallons, ndlr).»



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