Macron veut rénover l’UE : « Il faut pouvoir travailler plus facilement »

« Nous devons simplifier notre travail et clarifier nos objectifs », a déclaré Macron. « Les règles et accords actuels ne sont pas destinés à faire face à la crise historique d’aujourd’hui et de demain. » S’il appartient au président français, les États membres renonceront au pouvoir en supprimant, par exemple, les droits de veto en matière de politique étrangère, et Bruxelles se verra attribuer de nouveaux pouvoirs. La France, actuellement présidente de l’UE, veut discuter de l’idée d’une Convention lors du sommet des dirigeants européens en juin.

Une majorité du Parlement européen a déjà voté en faveur de l’arrivée d’une Convention la semaine dernière. Lundi, Bruxelles a également soutenu l’idée. « Je suis satisfaite de cette proposition, a déclaré la présidente Ursula von der Leyen de la Commission européenne. Travaillons tous ensemble. Sans tabous, sans lignes rouges idéologiques. »

Les traités européens définissent ce qu’est l’UE et comment les décisions sont prises. Changer ces règles implique généralement des années de négociation. Tous les États membres et parlements doivent finalement être d’accord.

Convention de convocation

Une rénovation aussi importante commence généralement par la convocation d’une Convention. Lors d’une telle réunion, les États membres et les institutions de l’UE canaliseront toutes les idées de réformes. Aucune convention n’a été convoquée depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne (2009).

Les institutions de l’UE utilisent la Conférence sur l’avenir de l’Europe, un cirque de réunions complexe dans lequel les citoyens ont eu un an pour discuter de l’avenir de l’UE, comme raison principale. Lundi, Journée de l’Europe, des dizaines de propositions et des centaines de recommandations ont été officiellement remises aux dirigeants de l’UE. Plusieurs idées sont en contradiction avec les traités européens actuels.

Majorité

L’existence ou non d’une convention dépendra des États membres. Une majorité doit soutenir la convocation. L’Allemagne et l’Italie soutiennent l’idée d’un amendement au traité, les Pays-Bas ne le rejettent pas d’avance. Mais selon Politico, dix autres États membres tentent maintenant de rallier le soutien contre la proposition. Ils pensent que le Parlement européen utilise la conférence des citoyens pour étendre le pouvoir aux dépens des États membres.

La précédente Convention, avec pour conséquence la naissance d’une constitution européenne, a provoqué un traumatisme à Bruxelles. Aux Pays-Bas, entre autres, la Constitution a été rejetée par référendum. Au final, de nombreuses propositions ont été incluses dans le traité de Lisbonne, mais le terme « constitution » a disparu.

Macron a également proposé lundi sa propre idée pour la création d’une « communauté politique européenne ». Une sorte d’UE-lumière dans laquelle il y a de la place pour des pays comme l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. Les anciens membres de l’UE – il n’a pas mentionné nommément le Royaume-Uni – sont également invités à travailler ensemble sur l’énergie, la sécurité et la libre circulation. Le chef de l’Etat français a réitéré que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE prendra des années, voire des décennies.



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