Macron sait que pour inscrire l’avortement dans la Constitution il doit se plier à la formulation républicaine qui prévoit la "liberté" avorter plutôt que "droite"


LELe président français Emmanuel Macron a annoncé que dans les mois à venir, le gouvernement présentera une projet de loi pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution. Un signal de bucking important qui vient dans un phase historique dans laquelle le droit à l’interruption volontaire de grossesse est très discuté et à risque dans de nombreux pays européens et non européens.

Luciana Littizzetto et la lettre à Maurizio Gasparri sur l'avortement :

L’avortement dans la Constitution : la France sera la première

si cela arrive, La France serait le premier pays pour reconnaître l’avortement comme un droit constitutionnel. Très attendue par les associations de défense des droits des femmes qui militent pour cette constitutionnalisation depuis la révocation de la Décision Roe contre Wade aux États-Unis en juin 2022 qui a déclenché une vague de lois anti-avortement à travers les États-Unis, l’annonce a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme par les militants.

« C’est un grand pas vers la garantie du droit à l’avortement en France qui peut servir d’exemple pour le reste du monde », a déclaré Sylvie Pierre-Brossolette, présidente du Haut conseil à l’égalité.

La France insère l’avortement dans la Constitution, mais ce ne sera pas un droit, seulement une liberté

L’avortement ne sera pas défini comme un droit, mais comme une liberté

En février, le Sénat français s’était déjà prononcé en faveur de l’inscription du « liberté des femmes » de recourir à l’interruption volontaire de grossesse (ivg). Dans la formulation votée par les parlementaires, cependant, la notion de « loi » n’était pas mentionnée. Un petit détail qui n’est pas passé inaperçu auprès des associations féministes qui ont souligné à quel point c’est un étape importante mais « une victoire incomplète ».

Le texte initial, en effet, a été entièrement réécrit à travers un amendement du sénateur républicain Philippe Bas qu’il propose de compléter Article 34 de la Constitution avec la formule suivante : «La loi détermine les conditions dans lesquelles il est exercé liberté de la femme mettre fin à sa grossesse».

On parlera donc de la « liberté » d’avorter et non du « droit ». Mais pour le président Macron ça pouvait bien se passer quand même tellement qu’il a accepté et repris cette formulation, sachant que c’était la seule issue possible permettre le vote affirmatif des deux Chambres comme l’exige une éventuelle révision constitutionnelle.

Encore un long voyage

Certes, cela ne peut pas être fait : la plus grande incertitude, en fait, réside dans le fait que le projet de loi constitutionnelle iIl inclura d’autres changements à la Constitution souhaitée par le chef de l’Etat qui devra être approuvée et sur laquelle les deux Chambres pourraient se scinder à la place.

Bref, le chemin est encore long et l’inscription de la liberté de recourir à l’avortement pourrait être victime collatérale d’autres enjeux politiques. C’est pourquoi les féministes demandent au président un projet de loi spécifique sur le sujet, seul moyen pour qu’il réussisse.

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