Macron préoccupé par le projet de Le Pen d’interdire le foulard : « risque de guerre civile »

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont croisé le fer pour la première fois de cette campagne mercredi soir lors du grand débat électoral. L’ambiance était parfois tendue, mais la question est de savoir si les candidats ont su convaincre les électeurs indécis.

Le débat est parti du pouvoir d’achat, l’un des fers de lance de la campagne de Marine Le Pen et, selon les sondages, le sujet principal des sondages. Les candidats étaient principalement en désaccord sur la manière d’améliorer ce pouvoir d’achat : avec la baisse permanente de la TVA sur l’énergie de Le Pen ou la prime gouvernementale actuelle. Le Pen a également promis d’augmenter structurellement les salaires dans le pays.

Outre le pouvoir d’achat, les deux hommes ont également évoqué la politique étrangère – notamment la Russie et l’Europe – les retraites, le climat, l’énergie, la jeunesse et l’immigration. Ce thème, très important pour Marine Le Pen, n’est venu qu’à la toute fin des 2h45 de débat, il est donc passé au second plan.

Le Pen a confirmé qu’elle introduirait une interdiction du foulard si elle était élue. Elle « ne luttera pas contre l’islam parce que la foi a sa place en France, mais contre l’islam radical ». La politicienne de droite dit vouloir « libérer les femmes et repousser l’idéologie islamique ».

Macron s’oppose fermement à ce plan. Il dit que cela va à l’encontre de la constitution française et parle d’une « loi du rejet » qui « éjecte des millions de compatriotes hors de l’espace public ». « Vous proposez que les policiers passent derrière les foulards et autres symboles religieux ? », a demandé le président français. Il l’accuse de « risquer une guerre civile ».

Le port du foulard est un problème en France depuis des années. Une telle expression visible de la foi ne peut pas être affichée dans les écoles et une interdiction du foulard s’applique également aux employés des bâtiments gouvernementaux. Lors des élections présidentielles de 2017, Le Pen a fait sensation car elle ne voulait pas porter le foulard au Liban.

Macron a qualifié l’élection de dimanche de « référendum pour ou contre l’UE, les ambitions écologiques, la laïcité et la fraternité ». Et un référendum pour ou contre qui nous sommes et d’où nous venons. Le Pen, dans ses derniers mots, s’est adressé aux personnes qui « veulent la paix et un retour à la raison » après cinq ans de confrontation et de difficultés constantes.

Selon les derniers sondages, Macron peut actuellement compter sur 56 % des voix.



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