Lydia Peeters dans une situation désespérée : « Elle a complètement mal maîtrisé la réforme de la mobilité »

Lydia Peeters n’a pas sa semaine. Les inondations dans la Dendervallei et l’échec de la réforme des transports publics sont vivement critiqués par le ministre du Limburg Open Vld. Cela fait longtemps qu’elle traverse une période difficile.

Anne De Boeck

« Catastrophique. » C’est l’avis de la majorité flamande sur la grande réforme de la mobilité qui sera mise en œuvre samedi prochain. Au sein de la N-VA comme du CD&V, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics Lydia Peeters (Open Vld) est pointée du doigt comme responsable de ce mécontentement. « Elle a complètement mal maîtrisé la réforme », estime la N-VA. « Qu’elle devrait maintenant nettoyer la merde elle-même. »

Cette semaine, Lydia Peeters est également à la tête du Jut dans le Dendervallei. La région a déjà été frappée par de graves inondations en 2010. Après cela, la rénovation promise des barrages ne s’est pas concrétisée, ce qui signifie qu’ils se trouvent à nouveau les pieds dans l’eau. Dans sa réponse, Peeters a évoqué les mesures procédurales prises par un groupe d’action contre les travaux. Un argument valable, même si cela ressemble à une tentative désespérée de minimiser sa responsabilité politique.

Bien entendu, la critique est facile, car les partis gouvernementaux flamands portent également la responsabilité des problèmes. Mais c’est une loi d’airain en politique : si un dossier se termine bien, il a de nombreux pères. En cas d’échec, on cherche avidement un bouc émissaire. Quiconque se trouve sur un terrain instable à ce moment-là est la cible idéale. Il suffit de demander aux anciennes ministres Joke Schauvliege ou Annemie Turtelboom, qui ont dû démissionner après des critiques persistantes.

Avec pieds suspendus

En fait, la maire de Dilsen-Stokkem a connu des vents contraires dès le début, lorsqu’Open Vld lui a confié le lourd portefeuille de la Mobilité et des Travaux publics en 2019. Tout le monde s’attendait à ce que la présidente de l’époque, Gwendolyn Rutten, revendique le poste. Mais Rutten a flairé une opportunité pour le poste de Premier ministre et a abandonné. À cette époque, Peeters occupait déjà depuis plusieurs mois le poste de ministre de Bart Tommelein, et l’impression générale régnait que ce député d’arrière-ban, qui travaille dur, était un peu trop léger pour le poste de ministre.

Au cours des quatre dernières années, Peeters n’a jamais vraiment réussi à changer cette impression. Année après année, des témoignages ont émergé d’enfants vulnérables qui passaient des heures dans le bus pour se rendre à l’école. Cette année scolaire, elle s’est engagée à maintenir le temps de trajet à moins de 90 minutes, soit pas moins de 3 heures par jour. Cela a également échoué. Cela a créé l’image d’un ministre insensible qui distribue des primes de 5 000 euros à ceux qui peuvent acheter une voiture électrique, mais abandonne les plus faibles.

L’impuissance politique est aussi l’image qui subsiste après la réforme de la mobilité. Dans un premier temps, Peeters a brutalement écarté De Lijn. Désormais, ce n’est plus l’entreprise de transport, mais son administration, qui deviendra directeur des transports publics. Elle a signé un contrat monstre d’une valeur de 100 millions d’euros avec la société privée américano-allemande ViaVan pour maintenir le cap. Finalement, elle s’est écrasée contre un mur et est revenue à De Lijn avec les jambes pendantes.

Ce qui n’aide pas non plus, c’est le roulement élevé de son cabinet. En quelques mois seulement, trois chefs de cabinet sont décédés. Le cabinet a pu initialement s’appuyer sur l’expérimenté Luc Jansegers, mais, selon diverses sources, il souffre désormais d’un manque de compétence. «Au début, il semblait que la ministre n’avait pas vraiment compris ce qui l’attendait», déclare l’opposant Stijn Bex (Verts). «Le fait qu’elle mette à exécution ses projets, juste avant les élections, est pour le moins politiquement gênant. Vous savez juste que les journaux seront pleins de critiques.»

Bassin profond

Le vol que Peeters a effectué peu après son entrée en fonction de Bruxelles à Anvers, soit à peine 40 kilomètres, est typique de cette maladresse. Elle a accepté l’invitation d’un entrepreneur aéronautique limbourgeois pour mettre le développement des aéroports régionaux au centre de l’attention. Ce n’est qu’après qu’elle a réalisé combien de critiques elle recevrait.

Plus récemment, Peeters s’est attirée la colère de Tom Waes après avoir fait campagne en faveur d’un service de ferry sur l’Escaut, qui avait en fait été réduit. Et puis il y a eu une émeute absurde autour de sa piscine. Lorsqu’elle a été critiquée sur les réseaux sociaux parce que sa piscine était qualifiée de « décadente », elle a immédiatement fait appel à une équipe de TV Limburg pour démontrer qu’il ne s’agissait que d’une pataugeoire quatre par quatre. « On ne peut même pas y nager », l’a apaisé son mari.

Les critiques affirment que Peeters pourrait bientôt avoir des ennuis lorsque la Cour des comptes présentera le résultat d’un audit sur la réforme de la mobilité. Pourtant, personne ne remet en question les Limbourgeois.

Peeters lui-même s’attend également à ce que la résistance s’apaise. « Le changement provoque toujours du ressentiment. Je suis convaincue que nous nous dirigeons vers un système meilleur et plus efficace », dit-elle. « S’il y a des plaintes, nous procéderons bien entendu à des ajustements. L’intention n’est pas de laisser les gens pour compte. C’est un plan que nous ajusterons régulièrement.

Peeters trouve étrange que certains partis la pointent désormais d’un doigt accusateur. « Surtout si ce sont ces partis qui disent toujours non lorsque je demande un budget supplémentaire pour De Lijn lors de l’élaboration d’un budget. » Elle note que le décret qui l’accompagne a été approuvé au Parlement en 2019 sans aucune opposition. Toutes les autorités locales ont également donné leur accord.



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