L’usine d’Emmen aura une fonction supplémentaire : produire de l’hydrogène au gré du soleil

Le projet de Shell pour une usine d’hydrogène à Emmen prendra un autre caractère, à savoir apprendre à faire face aux caprices du soleil.

Au lieu d’une grande installation, deux petites doivent désormais être installées sur le site de GZI, explique le porte-parole de Shell, Marc Potma. « Fabriquer de l’hydrogène n’est pas nouveau, mais nous avons encore peu d’expérience avec l’hydrogène vert, que vous pouvez donc fabriquer avec de l’énergie propre du soleil et du vent. »

Parc solaire

L’hydrogène est libéré lors de l’électrolyse de l’eau, entre autres. À Emmen, il est prévu d’utiliser l’électricité d’un parc solaire voisin. « Mais si le soleil ne brille pas, vous n’avez pas d’électricité », dit Potma. « On ne sait pas trop comment fonctionne un électrolyseur avec une alimentation électrique aussi fluctuante. Jusqu’à présent, nous supposons qu’il est préférable qu’un tel appareil reçoive une alimentation continue. Nous allons maintenant avoir un électrolyseur à Emmen fonctionnant à l’électricité grise, qui est alimenté de manière égale par ce qui passe par le réseau régulier, et un autre qui reçoit l’électricité du parc solaire. De cette façon, nous pouvons étudier la différence entre les deux.

Shell a récemment informé les habitants du site GZI (de l’ancienne usine de purification de gaz) des projets. « Ils ont la possibilité d’exprimer leur opinion », explique Potma. « L’hydrogène est inflammable. Mais nous avons beaucoup d’expérience avec sa production, et de plus, le gaz y a toujours été utilisé.

Shell demandera ensuite un permis, et finalement l’entreprise prendra la décision concernant l’investissement. Selon Potma, il n’est pas encore possible de dire combien de temps ce processus prendra.

Subvention province de Drenthe

Un point sensible est la subvention de 1,6 million d’euros que la province de Drenthe a promise à Shell. Le député Tjisse Stelpstra (ChristenUnie) est un fervent partisan de l’économie de l’hydrogène et a fait de son mieux pour obtenir l’approbation du Parlement de Drenthe pour cette subvention. Surtout les partis de gauche ont trouvé étrange que le petit Drenthe doive soutenir le grand Shell.

Pourtant, Stelpstra a réussi à obtenir un soutien politique suffisant pour la contribution à la fin de 2020, mais en octobre 2022, il a annoncé avec déception qu’il retirait 1 million des 1,6 million d’euros. À son avis, Shell a trop tardé à élaborer le plan. À l’époque, Shell attribuait le retard à la nature étonnamment compliquée du projet.

Maintenant qu’il y a un plan modifié, Potma ne veut pas commenter combien d’argent Shell veut de la province de Drenthe. « Il faut une subvention pour faire décoller ce projet, mais surtout pour inciter les clients à acheter cet hydrogène. »

Faible production

Les deux électrolyseurs produiront conjointement 4 mégawatts d’hydrogène. C’est peu comparé à l’usine de Rotterdam, qui a 200 mégawatts. « Mais si vous voulez rendre la production d’hydrogène commercialement viable, alors vous parlez de gigawatts », déclare Potma. Un gigawatt correspond à 1000 mégawatts. L’hydrogène est destiné aux entreprises de la région. Des bus à hydrogène y circuleront également.

Le député Bart van Dekken (CDA) pose maintenant des questions à ce sujet. Il veut savoir ce que les administrateurs provinciaux pensent du plan révisé et quelles ententes financières ils veulent conclure avec Shell.



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