L’université bruxelloise reconnaît l’existence de salles de prière clandestines dans ses bâtiments : « Le phénomène s’est nettement accru »

Depuis plusieurs années, il existe sur le campus de l’ULB à Bruxelles un lieu de prière où les étudiants – femmes et hommes séparément – se réunissent pour prier chaque jour à l’heure de la prière. Le lieu de prière est clandestin, mais clairement toléré, comme le dénonce Nadia Geerts (MR) dans une tribune du magazine français « Marianne ». Mardi, l’ULB a reconnu l’existence de la salle de prière clandestine. « Le phénomène s’est fortement accru depuis l’été et certains membres de notre communauté universitaire sont inquiets. »

Nadia Geerts est professeur de philosophie et membre du centre d’études Jean-Gol, le département d’études du parti libéral francophone MR. Elle met l’accent sur la neutralité de l’État et la liberté individuelle. Elle explique dans un article d’opinion « La Libre » que tout cela s’est passé à la vue de tous et que l’établissement d’enseignement était conscient du phénomène clandestin. « Les étudiants en prière ont fourni des boîtes contenant du matériel, comme des vêtements pour femmes, des tapis et des cartes plastifiées à utiliser pour réciter », s’indigne-t-on.

« Certains membres de notre communauté universitaire ont appris avec inquiétude l’existence de réunions de prière clandestines sur les campus de l’ULB », confirme l’université dans une réponse écrite aux rédacteurs de notre site sœur francophone ‘7s7’.

L’université tient toutefois à préciser qu’il ne s’agit pas d’un lieu de prière formalisé et « que les demandes d’aménagement de lieux de culte ou de méditation ne seront pas acceptées par la direction de l’université ». « Nos campus sont principalement dédiés à l’étude et à la recherche. »

Cependant, Nadia Geerts souligne que le phénomène était connu du rectorat depuis des années et qu’il était simplement toléré. « Le phénomène étant discret et marginal, nous n’entendions pas agir comme une sorte de ‘police des mœurs' », explique Jean-Philippe Schreiber, conseiller spécial de la rectrice Annemie Schaus et fondateur de l’Observatoire des religions et de la laïcité. Religions et laïcité), à La Libre. « À la rentrée, il sera rappelé à nos étudiants que nous n’autorisons pas les salles de prière. »



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