Le vestiaire contre l’idée de prendre du recul. Il a trompé les managers avec des photos et des vidéos dans lesquelles il a montré à quel point il s’était entraîné pour la cause des Nerazzurri

Davide Stoppini

Non, merci. Laisse Romelu tranquille, n’appelle même pas, ce n’est pas le cas. Le mur est haut, très haut, cette fois infranchissable. Parce que Lukaku aurait dû utiliser le téléphone de la bonne manière et au bon moment. Maintenant, cela n’a plus de sens ce que ceux qui l’entourent essaient de faire, ou essaient de comprendre s’il y a de la place pour réparer, pour reconstituer les pièces du puzzle. Mais non. Au lieu de cela, tout est en l’air. A tel point qu’un background peut aussi être raconté, lié à ces derniers jours : le vestiaire de l’Inter est fortement agacé par l’ancien partenaire. Et il n’accepterait pas le retour du Belge dans le groupe.

pas d’explosifs

L’histoire est bien connue du club et des dirigeants, qui ont compris l’état d’esprit de l’équipe. Traduction simple : il n’y a pas de place pour le retour en arrière. La parabole du fils prodigue est bien une fois – c’était l’histoire de l’été dernier – mais elle ne peut pas fonctionner si elle devient une habitude. Du capitaine Lautaro jusqu’au bas, tout le monde a été déçu par le comportement de Lukaku. Certains d’entre eux ont même essayé d’entrer en contact avec lui pendant les jours de chaos, mais il a refusé à plusieurs reprises. Il ne répondait même pas au téléphone à eux, aux personnes avec qui il avait tout partagé jusqu’à quelques jours auparavant. L’accueillir à nouveau maintenant équivaudrait à mettre un potentiel explosif à l’intérieur du vestiaire, à l’intérieur d’équilibres de groupe par nature délicats. Raison de plus, donc, si les hommes autour de Lukaku – les mêmes qui lancent désormais des appâts pour voir si on peut d’une manière ou d’une autre recommencer – ont pointé du doigt la direction de Simone Inzaghi, pour justifier la volte-face du joueur. Joueur qui s’est entraîné avec l’équipe B de Chelsea ces jours-ci, loin des yeux de Pochettino. Et qui s’est présenté hier soir en se localisant, via instagram, à Rotterdam.

VIDÉOS ET PHOTOS

Dès lors, on parlait d’une curieuse utilisation du téléphone par Lukaku et ses hommes. Romelu a trahi tout le monde. Il a trahi ceux qui travaillaient avec lui jusqu’à quelques jours auparavant. Il a joué sur plusieurs tableaux : il a appelé Milan et la Juventus, soit les deux équipes rivales par définition de l’Inter. Mais ici un autre contexte peut être utile pour comprendre à quel point l’Inter juge aujourd’hui impossible de revenir en arrière. Comment faire encore confiance à une personne qui, jusqu’à trois jours avant la volte-face et le petit jeu découvert par les managers de l’Inter, a envoyé aux mêmes managers via Whatsapp un compte-rendu quotidien de ses entraînements en vacances au bord de la mer, agrémenté de photos et vidéos jointes ? Il a dit et montré qu’il transpirait pour l’Inter : ce n’était pas comme ça, les faits l’ont prouvé. Et donc ça ne pouvait plus être.

LA MÈRE

Ce ne pourrait pas être même si maman Adolphine changeait encore d’avis. Car une étude approfondie sur le thème de Romelu mérite aussi la figure maternelle, qui a beaucoup d’influence sur le garçon. Elle guide leurs choix, leurs humeurs. Elle, en plus du célèbre avocat Sébastien Ledure, aurait été la réalisatrice de la trahison à l’Inter. C’est elle qui aurait poussé fort sur la tête de Romelu, battant sur la touche de la direction d’Inzaghi, des bancs de la Ligue des champions en faveur de Dzeko, jusqu’à celui douloureux de la finale à Istanbul. Adolphine pour Lukaku est un monde. C’est son monde. Pour s’entendre avec l’attaquant belge, il faut aussi prendre la mère en dot. Et non, les planètes ne s’alignent pas toujours.

ZHANG DÉÇU

À l’Inter, ils ne veulent plus suivre les humeurs de Lukaku. Ils ont eu du mal à y croire, même lorsque les premières rumeurs de son recul ont commencé à circuler. Mais maintenant, ils l’ont accepté. Et le premier à être clair sur la clôture en ce qui concerne une hypothèse de retour est Steven Zhang. Le président avait donné le feu vert pour un investissement de 40 millions d’euros à lui seul : si l’on y réfléchit bien, un choix plus technique et sincère que financier, compte tenu de l’âge du joueur. Pour le cœur, maintenant tous les problèmes ont été résolus. Pour la question technique, c’est désormais aux dirigeants des Nerazzurri de trouver une autre solution. Et l’Inter est déjà au travail : sereinement, sans précipitation, Inzaghi aura son nouvel avant-centre en août. Peut-être, initialement avec un impact médiatique moindre que ce qu’aurait été un retour aux Nerazzurri pour Romelu. Certes avec d’autres équilibres tactiques à trouver, pour l’entraîneur Inzaghi. Mais c’est sûr que ce sera le début d’une nouvelle histoire. Moins pollué, plus frais.





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