La Commission européenne a annoncé un nouvel objectif climatique pour 2040. Un objectif intermédiaire devrait ouvrir la voie à une UE neutre pour le climat d’ici 2050. “L’Europe continue de prendre la tête des ambitions climatiques mondiales”, a déclaré le commissaire chargé du climat, Wopke Hoekstra.
Dans tous les États membres de l’Union européenne, les émissions de gaz à effet de serre, comme le CO2, devraient avoir diminué de 90 pour cent d’ici 2040 par rapport à 1990. La Commission européenne l’a annoncé mardi lors de sa réunion mensuelle à Strasbourg. Le plan coûtera des milliards d’euros par an.
La Commission estime qu’un objectif intermédiaire de 2040 est nécessaire, car il garantit que l’UE reste sur la bonne voie pour devenir neutre sur le plan climatique d’ici 2050. Le prochain objectif est 2030 : cette année-là, l’UE devra émettre 55 % de moins. A titre de comparaison : en 2022, l’UE émettra 33 % de moins qu’en 1990.
Ces plans font partie du Green Deal européen. Cet ensemble de règles et d’objectifs est basé sur les accords de l’Accord de Paris de 2015. Les pays ont convenu que le réchauffement serait limité à un maximum de 2 degrés d’ici la fin de ce siècle.
Le plan pour 2040 n’a aucune base légale
Mais contrairement aux accords contraignants pour 2030 et 2050, le plan pour 2040 n’a aucune base juridique. Ceci est une recommandation. L’introduction d’une législation dépend des prochains directeurs, dit la Commission. Il y aura des élections en Europe en juin. Une nouvelle Commission sera alors également nommée.
Les plans visant à réduire les émissions de 90 pour cent avaient déjà été annoncés lorsque Wopke Hoekstra est devenu commissaire européen au climat en octobre. Hoekstra a alors préconisé une réduction “d’au moins 90 pour cent”, en plus d’un droit d’accise sur le kérosène et le fioul de transport. Le Conseil consultatif scientifique de l’UE deviné une réduction de 90 à 95 pour cent.
“C’est une bonne chose que le commissaire Hoekstra suive les avis scientifiques et vise une réduction de 90 pour cent des émissions de CO2 d’ici 2040”, répond le ministre sortant Rob Jetten (Climat). “Les dernières étapes vers 2050 sont les plus lourdes. Ainsi, plus nous avançons vers 2040, plus l’objectif d’être climatiquement neutre d’ici 2050 se profile.” Jetten bénéficie d’un large soutien dans les États membres européens.
Les organisations environnementales ont des réactions mitigées à la recommandation. Par exemple, le Fonds mondial pour la nature estime qu’une réduction de 90 pour cent n’est pas suffisante et préférerait que l’UE soit climatiquement neutre d’ici 2040. Carbon Market Watch soutient le plan, mais estime qu’un instrument juridiquement contraignant est nécessaire pour réduire les émissions de 90 pour cent d’ici 2040. Greenpeace Pays-Bas qualifie la proposition de “bonne”, mais estime qu’il est important que les pays riches avec des émissions historiques élevées – comme les Pays-Bas – faire encore plus.
Les protestations des agriculteurs augmentent la pression à Bruxelles
Les projets de la Commission indiquent clairement que tous les secteurs sont censés jouer leur rôle dans la réduction des émissions. L’utilisation de combustibles fossiles sera réduite de 80 pour cent d’ici 2040 et le charbon sera complètement éliminé. L’UE souhaite également investir dans des technologies capables d’éliminer le CO2 de l’atmosphère et de le stocker sous terre.
Les secteurs qui produisent actuellement le plus d’émissions sont l’industrie, les sociétés énergétiques, les transports et l’agriculture. La Commission veut électrifier l’industrie, rendre le secteur énergétique totalement neutre pour le climat d’ici 2040 et réduire les émissions des transports de 80 pour cent.
La Commission ne mentionne aucun pourcentage pour le secteur agricole. L’agriculture est cruciale pour la sécurité alimentaire et peut contribuer à réduire les émissions, affirme-t-il.
Selon Reuters et Politique, qui a vu plusieurs documents, les passages contenant des exigences pour l’agriculture ont été supprimés de la proposition. La Commission voulait d’abord viser une réduction de 30 pour cent des émissions agricoles d’ici 2040 (par rapport à 2015). Cela n’est plus prévu. Il précise toutefois que l’UE souhaite « récompenser les bonnes pratiques ».
Ce n’est pas un hasard, compte tenu du contexte de protestation des agriculteurs de ces derniers jours. Les agriculteurs de toute l’Europe ont clairement manifesté leur mécontentement à l’égard de Bruxelles. Et même si les raisons contre lesquelles on proteste diffèrent selon les pays, la politique climatique et les règles environnementales de l’UE en font clairement partie.
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