Lors de la présentation des initiatives pour le jour du Souvenir avec le maire Beppe Sala, Segre exprime une grande amertume


« Stou ce que les gens disent du jour du Souvenir : « Assez de ces Juifs, quel ennui”. Mais quand on a vu l’horreur et qu’on sait que maintenant on ne peut en parler qu’à 4 ou 5 personnes, alors il n’est jamais content et s’ennuie plus que les autres».

Chiara Ferragni et Liliana Segre, la visite du Mémorial de la Shoah pour combattre l'indifférence

Liliana Segre amère le jour du Souvenir

Il y a une grande amertume dans les propos du sénateur à vie Liliana Segre, l’un des 25 survivants des 776 enfants italiens de moins de quatorze ans déportés vers Camp d’extermination nazi à Auschwitztandis qu’au Palazzo Marino, à Milan, il présente avec le maire Beppe Sala initiatives pour commémorer la tragédie de l’Holocauste.

Les tragédies oubliées

Le ton est calme, comme à son habitude, mais le message est pessimiste : «Le mien est un pessimisme naturel, du fait que les idées, les propositions et les espoirs qui peuvent venir d’une vieille femme comme moi ne sont pas reçus comme ils le devraient. C’est pourquoi quelqu’un comme moi croit que dans quelques années sur l’Holocauste il n’y aura qu’une seule ligne dans les livres d’histoire et puis même pas celle-là».

La sénatrice à vie Liliana Segre a présenté les initiatives de Milan pour la Journée de la mémoire de l’Holocauste. (Getty Images)

Pendant ce temps, dans la capitale lombarde, pour se souvenir de la « Jour du Souvenir » sera mis en place le tramway ligne 9 et le Mémorial de l’Holocauste à la gare centrale.

Un tram à ne pas oublier : « Parce que j’ai cassé les cartons »

«Enfin cette année pour Milan un tram avec l’inscription du jour du Souvenir circulera. Enfin, il y aura un totem dans la gare centrale avec des indications pour se rendre au quai 21. Je suis content, mais quel âge a-t-il que je demande ? Comment est-il? Parce que j’ai cassé les boîtesparce que je suis ennuyeux, parce que je ne suis jamais content » poursuit Segre, comme pour dire, « si nous n’en parlons pas, qui se souviendra jamais du massacre brutal perpétré par les nazis ? », surtout à une époque du déni et du révisionnisme historique.

Le sénateur a toujours prétendu le rôle d’aiguillon des institutions, mais aussi à juste titre, étant donné que c’est grâce à sa détermination qu’à Milan il y a un endroit comme le « Mémorial de la place Safra 1” (élargissement via Ferrante Aporti), déjà visité par 250 000 étudiants.

Liliana Segre : « Les gens en ont marre d’entendre parler des Juifs »

Mais, comme elle l’avoue, Segre est fatiguée : « Le jour du Souvenir est gonflé, les gens en ont marre d’entendre parler des juifs. Et moi aussi, dans peu de temps, j’arrêterai de m’embêter, puisque je ne peux même pas monter dans le tram avec le mot Memoria, parce que Je dois monter avec l’escorte à cause des menaces (sur les réseaux sociaux ndlr) que je reçois».

Jour du Souvenir, les initiatives à Milan

Un vaste programme d’initiatives est présenté au Palazzo Marino, avec des dizaines d’animations dans toutes les mairies (le programme complet sur le site Milan est Mémoire del Comune), un concert à la Scala réduite promu par l’Anpi, la cérémonie à Quai 21 le 30 janvieravec Sant’Egidio et Liliana Segre, à l’occasion de l’anniversaire de sa déportation.

L’invitation du sénateur reste toujours une : emmener les jeunes voir les écueils. Faire connaître l’histoire aux jeunes est le seul moyen de perpétuer la mémoiresans oublier les atrocités qui ont eu lieu en les empêchant de se reproduire.

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