Lors de la cérémonie d’inauguration de la 160e année académique du Politecnico di Milano, le recteur sortant, Ferruccio Resta, a fait le bilan de son mandat, qui a débuté en 2017, « quand nous semblions être en équilibre ». Aujourd’hui le monde a changé, mais l’École polytechnique est prête pour de nouveaux défis : se concentrer sur le développement de la recherche, dépasser les limites, et en même temps évaluer les conséquences, sans oublier la fragilité et les nouveaux équilibres


gde beaux résultats, de beaux projets mais aussi beaucoup d’attention à la valorisation de la diversité et de la fragilité. Au École polytechnique de Milan « aime gagner, mais c’est justement le sport qui apprend à ne pas craindre les classements et à rechercher un équilibre entre compétition et diversité » : c’est ainsi que Ferruccio Resta, dans son dernier – et ému – discours de recteur, a tenu à saluer un public très public et inaugurer la 160ème année académique. Il y avait le maire de Milan Beppe Sala, le président de la Région Lombardie Attilio Fontana, la ministre de l’Université et de la Recherche Anna Maria Bernini, le PDG de Ferrari, Benedetto Vigna qui a donné la lectio magistralis, mais il y avait surtout la grande famille Poli dans son intégralité.

Ferruccio Resta, recteur sortant de l’École polytechnique de Milan, lors de l’inauguration de l’année académique.
Inauguration de la 160e année académique au Politecnico di Milano
photo de Matteo Bergamini, © Lab Immagine Design POLIMI (conception, production et gestion de produits de communication) Département de DESIGN, Politecnico di Milano – 02-2399.7805/06 – [email protected]

Quand il a commencé son mandat, en 2017, « on avait l’air d’être en équilibre », commença le recteur. Personne n’aurait pu imaginer ce qui allait se passer ensuite : la pandémie, une reprise « trop lente », les inondations, l’effondrement des glaciers, la guerre. Cet équilibre était probablement encore très instable, et nous ne l’avions pas remarqué. Aujourd’hui la tâche de l’université est de « dépasser les limites de la connaissance, se concentrer sur la haute qualité de la recherche, sur le bien-être de la société ». A la recherche d’un nouvel équilibre plus mûr entre futur et tradition, liberté et respect». Puisse-t-il être solide cette fois-ci, cependant, et durable.

Poli est allé de l’avant au cours de ces six années, et Resta peut à juste titre se vanter des résultats obtenus : stabilité dans les premières places des classements internationaux, augmentation des projets remportés en Europe, 7 nouveaux masters, plus de doctorats, plus d’internationalisation. Certains problèmes critiques subsistent, par exemple dans le secteur de l’égalité des chances, où malgré l’excellent travail du projet POP, les pourcentages d’étudiants et d’étudiantes peinent à changer, et encore aujourd’hui seulement 18 % des filles suivent des cours STEM (espérons que l’arrivée de la nouvelle réalisatrice Donatella Sciuto entraînera un changement de rythme).

Politecnico di Milano: l’avenir est dans le nouveau campus de Bovisa

Il y a le gros pôle de résidences universitaires, où les 2 000 places disponibles sont « une goutte d’eau dans l’océan » dans une ville comme Milan où les loyers sont insoutenables. Et l’échec du lancement du campus des universités italiennes en Afrique, pour lequel « une approche systémique est nécessaire ».

De nombreux projets réalisés : Méta, unité d’études humaines et sociales sur la science et la technologie ; L’Hors campus à San SiroNolo et récemment aussi à la prison de San Vittore; les laboratoires lancés avec des entreprises comme POLIFab, un centre de microtechnique avec ST Microelectronics, ou de robotique avec Camuzzi, et le récent Smart Eyewear Lab avec Exxilor Luxottica. La recherche exploratoire est de plus en plus engagée dans divers secteurs, de l’espace à la biotechnologie médicale, l’impression 3D, l’intelligence artificielle et les technologies quantiques.

Quant au rôle du système universitaire, Resta soutient que entre les deux choix – laisser filer les excellences ou réduire l’écart – la solution « est de valoriser la diversité pour ne pas aplatir le système ».

Resta laisse le défi le plus important à la nouvelle rectrice Donatella Sciuto : construire le nouveau campus de Bovisa, conçu par l’ancien élève Renzo Piano. Une entreprise qui va changer le visage d’une partie de la ville, un espace important, vert, ouvert, utilisable, avec un espace dédié aux start-ups. Pour les étudiants, pour tout le monde.

iO Femme © REPRODUCTION RÉSERVÉE



ttn-fr-13